Semaine de travail de 4 jours : bientôt une réalité ? Illustration Istock
Alors que l'âge de départ à la retraite pourrait bientôt augmenter, le passage à la semaine de 4 jours n'a jamais été autant d'actualité. Au Royaume-Uni une expérimentation à grande échelle a démontré les bienfaits d'une telle mesure tandis que dans l'Hexagone une expérience similaire a récemment été lancée par le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal.

Les débats sur la réforme des retraites sont encore au cœur de l’actualité Outre le report de l’âge légal de départ à la retraite, c’est le sujet plus global du rapport entretenu par les Français avec leur travail que cette réforme a amené sur la table.

Même au sein du gouvernement, certaines personnalités telles que Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics pensent que "beaucoup de Français aspirent aujourd'hui à travailler différemment", comme il l’a déclaré dans un article de L’Opinion. Fort de ce constat, l’ancien porte-parole du gouvernement a récemment annoncé le lancement d’une expérimentation de la semaine de quatre jours dans la fonction publique.

"La semaine de 35 heures en quatre jours, que 10.000 Français expérimentent déjà dans des secteurs économiques très variés, comme le recyclage industriel ou l'informatique, cela peut être moins de temps passé dans les transports, moins de stress, et au final, plus de bien-être au travail", a-t-il précisé.

Une expérimentation concluante au Royaume-Uni

Outre-manche, une expérimentation similaire a d’ores et déjà montré les bienfaits d’une telle mesure. Lancée en juin 2022 par l’association 4 Day Week, le think tank Autonomy et des chercheurs de l’université de Cambridge et du Boston College, elle implique 61 entreprises ayant testé la semaine de quatre jours.

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Le résultat est sans appel puisque, six mois après le lancement, 56 de ces sociétés ont annoncé maintenir ce principe après l’expérience. Au niveau des chiffres, les experts ont expliqué que le niveau de stress des employés avait baissé pour 39% d’entre eux, le nombre de jours d’arrêt maladie a également diminué de 65% tandis que le nombre de démission a chuté de 57%.

Des "améliorations significatives en matière de santé physique et mentale, de temps passé à faire de l'exercice et de satisfaction globale dans la vie et au travail" ont ainsi été mises en lumière par l’étude. Au niveau du chiffre d’affaires, les résultats ne sont pas moins satisfaisants puisque celui-ci est resté globalement stable pour toutes les entreprises avec une hausse moyenne de 1,4%.

"Il s’agit de repenser totalement l’organisation du travail"

En Hexagone, la semaine de quatre jours semble séduire beaucoup et est notamment défendue par plusieurs syndicats ou partis politiques tels que Europe Ecologie Les Verts, mais ce concept interroge. Pour Gaël Chatelain-Berry, auteur, conférencier et chroniqueur spécialiste de la question du bien-être au travail, "il ne s’agit en aucun cas de travailler quatre jours et d’être payé pour cinq, il s’agit de repenser totalement l’organisation du travail", explique-t-il dans son podcast Happy Work.

Selon lui, ce concept s’organiserait autrement "en réduisant le temps passé en réunion par exemple, de réduire les temps de pause de déjeuner, de revoir certains délais fixés aujourd’hui pour privilégier le bien fait plutôt que le vite fait", énumère-t-il.

Pour l’heure l’expérimentation lancée par Gabriel Attal ne concerne que les salariés volontaires de l’Urssaf de Picardie et ne prévoit pas de diminution du temps de travail, comme le réclamerait la gauche.