Qui est l'homme à l'origine de la manifestation de soutien à l'assaillant de la préfecture ?AFP
"Une infamie et une insulte" ! Face à l'indignation, la manifestation de soutien à Mickaël Harpon prévue ce jeudi 10 octobre par Hadama Traoré à Gonesse (Val d'Oise) n'aura pas lieu. Le "candidat des banlieues" aux dernières élections européennes, a été placé en garde à vue.
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Incompréhension et indignation. Une semaine après l'attentat de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts, un rassemblement de soutien au tueur Mickaël Harpon devait avoir lieu devant le domicile d’Hadama Traore à Gonesse (Val-d'Oise), ce jeudi 10 octobre. Le "candidat des banlieues" lors des dernières élections européennes, voulait en effet "communiquer différemment sur Mickaël" qui "n'est pas un terroriste", a-t-il déclaré dans les colonnes du Figaro.

"Toutes les communautés persécutées, on va faire la guerre ensemble, aux politiques et aux médias. Et on commence ce jeudi", avait-il annoncé dans une vidéo en direct sur Facebook.

Même s’il condamnait l’agissement du policier, il précisait : "La personne qui ose dire que Mickaël Harpon était un terroriste animé par des revendications religieuses, je lui traite sa mère et je lui crache à la gueule."

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Cet événement a immédiatement créé la polémique.

Hadama Traoré : le rassemblement a été interdit

"Plus que quelqu'un qui fait l'apologie du terrorisme, Traoré est un complotiste chevronné. C'est quelqu'un de délirant. Mais il n'empêche que son discours et dangereux, donc on n'a pas envie qu'il le scande sur le parvis de l'hôtel de ville… C'est indigne pour la communauté musulmane de Gonesse et les victimes", lancent les équipes de Jean-Pierre Blazy, maire PS de cette commune du Val-d'Oise, dans les colonnes du quotidien de droite.

Depuis l'annonce de ce rassemblement, l’ensemble de la classe politique réclamait d’ailleurs son interdiction par la préfecture du Val-d'Oise.

Un tweet du ministre de l’intérieur Christophe Castaner publié ce mercredi 9 octobre vers 9h30 est venu clore le débat, note LCI.

"La manifestation prévue à Gonesse en soutien à l'assassin de la préfecture de police est une infamie et une insulte à la mémoire de nos policiers. Je me suis entretenu avec le préfet du Val-d'Oise : le rassemblement va être interdit."

Quelles étaient toutefois les ambitions d'Hadama Traoré ?

Hadama Traoré : "Qu'ils nous l'autorisent ou pas, on y va !"

Hadama Traoré avait assuré au Figaro qu'il ne tiendrait pas compte de la décision de la préfecture de police. "Qu'ils nous l'autorisent ou pas, on y va !"

Sur Facebook, il précise d’ailleurs que "la révolution est en marche et que personne ne pourra l’arrêter."

 

Selon lui, Mickaël Harpon "était discriminé parce qu'il était sourd. Ce contexte explique pourquoi il a craqué. Tous les faits que (les médias) donnent pour justifier son côté extrémiste auraient pu concerner les dix millions de Français de confession musulmane".

Hadama Traoré : placé en garde à vue

L’homme, qui se présente plus volontiers comme "un gars de la cité" ayant pour ambition de défendre "la minorité silencieuse", milite en effet "contre les violences policières, la corruption dans les attributions d'HLM, la racaille en col blanc", ainsi que "l'accessibilité des personnes handicapées" et "une meilleure considération de l'Afrique par l'Europe", décrit Ouest France.

Mercredi 9 octobre au soir, Hadama Traoré a été placé en garde à vue pour menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective, menaces de crime contre les personnes et outrage.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a aussi "demandé à ce que les propos odieux tenus par son organisateur soient dénoncés au procureur de la République, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale".