Pour lutter contre la maladie, Emmanuel Macron fait appel aux hôpitaux militairesIllustrationIstock
Il est prêt à tout pour lutter contre la crise sanitaire qui se propage partout en France. Afin d'endiguer la crise sanitaire et prêter main forte au personnel soignant, Emmanuel Macron a récemment annoncé l'ouverture d'un premier hôpital militaire, dans l'est du pays.
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"Les armées apporteront leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées et réduire la congestion", expliquait le chef de l'Etat, le lundi 16 mars 2020, à l'occasion de sa dernière allocution télévisuelle concernant le coronavirus Covid-19. Le président de la République, qui n'entend pas laisser l'affliction gagner du terrain sans prendre le problème à bras le corps, a décidé de la mise sous cloche du pays, contraignant les Françaises et les Français a rester cloîtrés chez eux. Mais ce n'est pas tout ! Il a aussi choisi d'ouvrir un établissement militaire dans le Grand-Est, rappelle Libération.

"Un hôpital de campagne du service de santé des armées sera déployé en Alsace", a affirmé le locataire de l'Elysée, dont le propos a ensuite précisé par le ministère des Armées. Celui-ci décrit "une structure modulaire dédiée à la prise en charge des patients" et parle d'un EMR. Il s'agit d'un "élément militaire de réanimation".

"L'EMR peut être monté sous tente, dans des Algeco ou en dur", poursuit le service santé des armées, qui ne compte à priori pas se limiter à la seule Alsace, mais pourrait prendre en charge toute la région, en raison de la situation "très tendue" déjà évoquée par Olivier Véran, ministre de la Santé et des solidarités.

C'est à Mulhouse que seront déployées les structures mobiles de ce nouvel établissement militaire. Le régiment médical de Valbonne (Ain) a été chargé de l'installation. On sait donc à quoi devrait ressembler l'hôpital, décrit par Le Point.

Hôpital militaire : à quoi les habitants du Grand-Est doivent-ils s'attendre ?

Fort d'une capacité de trente lits de réanimation, l'EMR-SSA (pour service de santé des armées) devrait donc être installé sous tente. Il sera bien évidemment mis à disposition des autorités sanitaires régionales, et sera accompagné d'au moins un "module Morphée". Il s'agit originellement de véhicules des armées, généralement des avions de transport ou ravitailleurs, qui ont été transformés en appareils sanitaires pour faire face au coronavirus Covid-19. Ils sont en mesure de déplacer jusqu'à 10 patients intubés et ventilés.

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Dans le détail, le gouvernement a décidé de mobiliser des avions gros-porteurs, comme des Boeing C-135. La première évacuation a eu lieu ce mercredi matin, permettant le transfert de six patients de Mulhouse vers Toulon, indique le quotidien marqué à gauche. De quoi mobiliser les hôpitaux de tout le pays de façon à limiter l'engorgement puisque l'épidémie ne touche pas les territoires avec la même intensité, précise l'hebdomadaire.

Comment fonctionne le service de santé des armées ?

La première mission du service de santé des armées est d'assurer le soutien médical des armées, souligne Le Point. Se faisant, il constitue l'un des volets du service public hospitalier puisqu'il possède plusieurs établissements d'instruction des forces militaires. Cinq d'entre eux (Saint-Mandé, Clamart, Marseille, Toulon et Brest) "sont aptes à recevoir des patients infectés", fussent-ils militaires ou civils, comme l'a rappelé une des porte-parole du SSA.

Pour mener à bien sa tâche, le service de santé des armées applique des principes qui ont été décidés durant l'ère Napoléonienne. Ces pratiques ont été théorisées par le baron Larrey, l'un des stratèges médicaux de l'ancien empereur. Il a mis en place la "médicalisation de l'avant " et la " chirurgicalisation de l'avant". Des doctrines encore utilisées en situation de conflits, qui consistent à rendre possible l'accès à un médecin le plus vite possible, et ce même en environnement hostile.

Dans le détail, résume France 3 régions, le concept repose sur le constat qu'après une grave blessures, les premières heures à s'écouler sont primordiales pour sa survie. Il s'agit donc de prendre en charge, temporairement, les patients dans des situations de danger et d'urgence absolue. Passée cette première opération, le malade peut ensuite être transporté dans un autre hôpital, plus adapté à des soins de longue durée.

Est-ce la première fois que la France a recours aux hôpitaux militaires dans un tel contexte ?

Pour pallier la crise de moyens du personnel soignant, Emmanuel Macron a fait appel aux réservistes depuis déjà "une bonne semaine", indique Le Point, qui rappelle que ce genre d'usage demeure rare. "C'est la première fois que ce dispositif est activé dans une crise sanitaire", écrivent nos confrères, non sans préciser que le module Morphée a parfois été mis en œuvre à des fins de rapatriement. Dans ce cas, cependant, il faut du faire appel à des médecins formés aux soins en vol.

Pour autant, souligne France 3, le dispositif n'est pas tout à fait inédit : en effet, dans le cas de crise grave, comme lors d'une catastrophe naturelle, il peut arriver que des hôpitaux de campagnes soient ouverts pour prévenir l'engorgement des établissements traditionnels.