Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
Emmanuel Macron : la vraie cible des attaques de Donald Trump
"Paris brûle". Encore une fois sur Twitter, le président américain Donald Trump n’a pas retenu ses coups. Le locataire de la Maison blanche s’est fendu d’une saillie particulièrement acide ce mardi, mêlant protestation des gilets jaunes et décisions économiques de la Fed.
"C'est incroyable qu'avec un dollar très fort et virtuellement aucune inflation, alors que le monde explose autour de nous, que Paris brûle et que la Chine est sur la pente descendante, la Fed puisse seulement penser à une nouvelle hausse de taux d'intérêt. Acceptez la victoire", a posté Donald Trump.
Loin s’en faut, ce n’est pas la première fois que le président américain s’en prend de la sorte à la France dans le cadre des protestations des gilets jaunes. Début décembre, il avait déjà assuré que les manifestants scandaient : « nous voulons Trump ».
Des analyses, dont l’agressivité et la provocation qu’elles incarnent n’ont certes d’égal que la lassitude qu’elles provoquent, traduisent cependant un fossé de plus en plus important entre Donald Trump et Emmanuel Macron. Car c’est bien le président français qui est visé estime Jean-Eric Branaa, Maître de conférence à Paris II et chercheur à l’IRIS.
"Le french bashing a eu la cote et à la fois, la France, c’est, en terme de valeurs, un pays qui représente le progressisme pour les américains. Un progressisme face auquel Donald Trump s'est opposé dans sa campagne. Et pourtant, s'ils sont opposés en matière de choix politiques. Avec Emmanuel Macron, ils se ressemblent. Tous les deux se sont présentés avec les mêmes ''mots'' promettant une nouvelle écoute, de balayer l'ancien monde. Tous les deux ont été élus. L’un détesté, l’autre avec une très forte cote de popularité".
Les ressemblances ont déchanté, laissant place à un éloignement diplomatique dont Donald Trump semble vouloir initier le troisième acte en commentant les gilets jaunes.
Attaques de Donald Trump : une scission autour de l'Accord de Paris
Entre Donald Trump et Emmanuel Macron, cela s’est joué en grande partie autour de l’accord de Paris. La première amorce de rupture, Jean Eric Branaa la situe à l’été 2017.
"Emmanuel Macron, le 14 juillet, alors que Donald Trump est invité pour assisté au défilé annuel, est invité à monter dans la voiture du président américain. C’est une première. Que s’est-il passé dans cette voiture ? Un échange certainement musclé entre les deux hommes"
Le mois précédant les festivités militaires, Donald Trump, après de longues spéculations en Europe, annonce que les Etats-Unis se retirent de l’accord de Paris. En ce premier juin 2017, il rappelle sa promesse de campagne et évoque l’enjeu des emplois aux Etats-Unis. Le soir-même, Emmanuel Macron détourne la phrase de campagne de Donald Trump qui devient : "Make our planet great again". Un affront, forcément.
"On peut émettre l’hypothèse, sans trop douter, que le 14 juillet, dans la voiture présidentielle du président américain, c’est de ça dont il est question. Il ne faut pas oublier non plus que le 23 juin, Arnold Schwarzenegger, ancien gouverneur de Californie et fervent opposant à Donald Trump, est invité à l’Elysée et que le président français pose avec lui".
Fin de l’acte II. Le troisième se jouera au mois de novembre, encore une fois dans un contexte de commémorations.
Attaques de Donald Trump : le terrain des commémorations du 11 novembre
Pour le centenaire de l’armistice, en novembre dernier, pas moins d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement étaient attendus à Paris. Si le week-end a notamment été marqué par l’ouverture d’un forum pour la paix, c’est pourtant bien de provocation et d’armée dont il a été question en amont.
Juste avant son arrivée, Donald Trump fait, dans un tweet, violemment part de sa colère concernant l’idée d’une armée européenne. Il cite nommément Emmanuel Macron et n’hésite pas à faire référence à la deuxième guerre mondiale.
"Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Deuxième Guerre mondiale. Qu’est-ce que ça donné pour la France ? Ils avaient commencé à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent. Paie pour l'Otan ou non".
Pour Jean-Eric Branaa, c’est une réponse directe aux précédentes déclarations d’Emmanuel Macron.
"Donald Trump aussi est le chef des armées aux Etats-Unis et il ne pouvait pas rester sans réagir. Une semaine avant son arrivée en France, Emmanuel Macron a mis en garde contre les relents des années 30, visant clairement le nationalisme façon Trump. Puis, deux jours avant l’arrivée de ce dernier, le président français s’est mis à évoquer l’idée d’une armée européenne qui pourrait intervenir face à la Chine, à la Russie ‘’voire face aux Etats-Unis’’. Pour Donald Trump, c’est une énorme provocation alors que les Etats-Unis sont les alliés de la France".
Pour le spécialiste, cet épisode a marqué une rupture entre les deux hommes, d’autant qu’Emmanuel Macron a su par la suite "capter la lumière", alors que Donald Trump boudait. Un véritable crime de lèse-majesté selon Jean-Eric Branaa : "La crise des gilets jaunes, c’est aussi une façon pour lui de montrer que le chouchou des démocrates de son pays ne fait pas vraiment l’unanimité et monte contre lui une partie de sa population".
Si les ficelles de Donald Trump sont grossières, sa stratégie risque en partie de porter ses fruits sur le plan diplomatique et notamment en Europe, avec une France coincée entre l’impératif des 3% de Berlin et les commentaires de Matteo Salvini en Italie.