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Cela fait plus de 20 ans que la fille d’une retraitée marseillaise, elle même retraitée désormais, aurait dissimulé le décès de sa mère. Dorénavant âgée de 76 ans, elle a été entendue par la police de Marseille les jours passé, comme le rapporte le quotidien régional La Provence.
La mère de la septuagénaire, décédée en 1993, n’a jamais été déclarée à la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), l’organisme en charge du versement des retraites. Toutefois, la mairie a été notifiée en présence d’un officier de l’état civil. Difficile de dire, donc, quelle était la volonté exacte à ce stade de l’enquête, menée par la brigade de lutte contre les fraudes de la sûreté départementale.
162 000 euros de préjudice
Toujours est-il que, pour l’organisme, la retraitée morte en 1993 était encore vivante. Concrètement, cela signifie que le compte en banque de la défunte - le sien ou un autre, précise La Provence - perçoit encore sa retraite. A hauteur de 613 euros par mois, le montant total touché s’élève à 162 000 euros. La bénéficiaire qui "se garde bien d’en faire la publicité" n’hésite toutefois pas à faire profiter sa fille, à qui elle verse de l’argent chaque mois. Elle utilise également la somme pour acheter une maison dans les Alpes, en plus de l’appartement dont elle dispose déjà. Quand on lui pose la question, elle évoque une rente que lui aurait laissé sa mère.
La machine grippe, explique La Provence, quand la Carsat réexamine le dossier. En théorie, l’organisme le fait à chaque fois qu’un adhérent dépasse les 85 ans, tant pour s’assurer de son état de santé que pour prévenir les fraudes. Ici, la supercherie aura duré jusqu’en 2015, quand la Carsat aurait dû mener l’enquête dès 1999.
Ce qui met la puce à l’oreille des agents, c’est précisément cette santé de fer qu’affiche la retraitée. A 101 ans, elle n’a besoin d’aucun traitement particulier et n’a pas reçu de soins récents. Quand la Carsat dépêche un agent au domicile de la centenaire, sa fille explique qu’elle va tellement bien, qu’elle a décidé de prendre quelques jours de vacances au Monténégro, son pays natal. Cette fois-ci l’organisme tique : dans le doute, il suspend les versements. Peu après, la fille falsifie l’acte de décès de son beau-frère, mort en janvier 2016. Elle y appose le nom de sa mère, dans l’espoir de faire croire à une mort survenue 23 ans après son départ officiel. Cela ne passe pas : elle est placée en garde à vue par la brigade de lutte contre les fraudes, puis renvoyée au tribunal correctionnel pour dissimulation de décès, faux et usage de faux.