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Marie Bonheur a été retrouvée couverte de bleus dans le quartier de la gare de Perpignan, en février dernier. Inconsciente et amnésique, son passé semble maintenant refaire surface...
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Marie Bonheur : elle vivait seule et recluse

C'est en février dernier que les pompiers viennent en aide à une femme d'une soixante d'années, retrouvée couverte d'hématomes sur le trottoir, à Perpignan. La sexagénaire se réveille aux urgences sans pouvoir répondre aux questions des policiers et médecins. Atteinte d'amnésie, elle est incapable de donner son nom ou son adresse… Elle prend alors le nom de Marie Bonheur. Son visage circule dans les médias et sur les réseaux sociaux afin de faire connaître son histoire et de comprendre ce qui lui est arrivé.

Grâce aux appels à témoin lancé par les autorités, des voisins finissent par la reconnaître il y de ça quelques jours. "On pensait qu’elle était repartie puisqu’on ne la voyait plus depuis des mois. Elle vivait seule depuis le décès de son compagnon, voici une dizaine d’années", raconte Henri au Parisien.

Il ajoute : "Elle était recroquevillée sur elle-même et ne parlait à personne quand on la croisait dans le quartier." Discrète et secrète, Marie Bonheur vivait dans une maison de deux étages au fond d’une impasse, tout près du quartier de la gare où elle a été retrouvée par les pompiers. 

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Marie Bonheur : elle a vécu une vie pleine de drames

D’après les derniers éléments relayés par la rédaction du Parisien, les initiales de celle que l'on connaît sous le prête-nom de Marie Bonheur sont "A.C". Originaire d’Alsace, c’est une ancienne secrétaire qui a travaillé dans un établissement suisse et qui est venu s’installer à Perpignan, il y a une dizaine d’années.

Son voisinage assure qu’elle vivait avec son compagnon de vingt ans son aîné, qui est décédé. Agée de 65 ans, Marie demeurait recluse à son domicile, sans eau ni électricité, alors qu’elle avait les moyens de payer les factures. Malgré les appels à témoins, aucune trace de sa famille. 

"Elle menait une existence très frugale. C’est cet isolement extrême qui nous a empêchés de l’identifier plus rapidement", explique le procureur de la République de Perpignan, Jean-François Fagni.

Qu’a-t-il bien pu arriver à cette femme retrouvée amaigrie, pleine d’hématomes et habillée avec des vêtements d’homme ? Pour le moment, les autorités ont choisi de ne pas lui révéler les renseignements qu’ils ont pu glaner sur son passé, de peur que cela ne détériore son cas.

Marie Bonheur : son état de santé va-t-il s'améliorer ? 

"Je suis comme un chien perdu sans collier" a affirmé Marie Bonheur à la presse, la semaine dernière. Depuis sa prise en charge par les pompiers, en février dernier, la septuagénaire est, à contrecoeur, pensionnaire d'une maison de retraite de Perpignan. "Je n'ai pas besoin d'être dans cette structure. Je ne suis pas malade. Je ne prends aucun médicament. Je suis en pleine forme", a-t-elle fait savoir.

La sexagénaire a également déclaré vouloir recouvrer la mémoire mais craint de devoir faire face à un lourd et douloureux passé. "Il y a forcément des gens qui me connaissent. J’ai vécu quelque chose de traumatisant et j’ai dû mettre des barrières. J’ai peur de retomber sur les images de ce que j’ai subi. Je me demande s’il est possible de reprendre ma vie… Est-ce que je vais y arriver ?", déplorait-elle.

Le procureur de la République de Perpignan a annoncé que toute la lumière sera faite sur la vie de Marie Bonheur. "Au-delà de sa santé, on va se préoccuper de son devenir. On veut aussi découvrir les circonstances de son amnésie, savoir ce qui lui est arrivé, si elle a été agressée ou non. C’est important pour elle d’abord", a-t-il ajouté. 

L'amnésie dont est victime Marie Bonheur est un vrai problème juridique. "Sans identité vous n'avez aucun droits" explique Xavière Lethuillier, mandataire judiciaire à la protection des majeurs à France Bleu."Marie n'a pas de couverture sociale, elle a besoin de refaire ses lunettes, elle ne peut pas. Elle n'a pas non plus accès à l'aide juridictionnelle. Elle n'a pas d'argent", énumère Xavière Lethuillier. Jean-François Fagni a indiqué l'ouverture d'une "procédure de placement sous tutelle pour que le patrimoine de Marie soit géré."