Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2023, selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre. Ce phénomène, connu sous le nom de "logements bouilloires", concerne des habitations qui deviennent inadaptées, voire invivables, pendant les périodes de fortes chaleurs.
Qu'est-ce qu'un "logement bouilloire" ?
Un "logement bouilloire" est un appartement ou une maison où la température reste fréquemment élevée, même la nuit, rendant le sommeil et le confort difficile. Ce problème touche principalement les logements en ville, où la densité urbaine et le manque de végétation amplifient l'effet des vagues de chaleur. Les appartements sont "trois fois plus souvent trop chauds que les maisons individuelles", en raison de leur exposition directe à ces conditions urbaines.
Un problème qui ne fait qu'empirer
Cette situation ne fait qu'empirer avec le réchauffement climatique. Le rapport de la Fondation Abbé Pierre souligne que "55 % des Français ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2023", un chiffre qui serait en "augmentation de 26 % depuis 2013". Le rapport prévoit qu'un Français sur sept sera exposé à plus de vingt jours anormalement chauds chaque été d'ici à 2050. Dans un scénario où la température mondiale augmenterait de 4°C, 93 % du parc immobilier français serait à haut risque lors des vagues de chaleur.
Les conséquences sur la santé
En 2023, la chaleur a provoqué environ 5 000 décès en France, dont 75 % concernent des personnes de plus de 75 ans. Selon l'étude, ce problème est aggravé par des murs mal isolés, une mauvaise ventilation et le manque d’espaces extérieurs ou de volets. La ville de Paris est particulièrement vulnérable, étant la ville européenne où le risque de mortalité lié aux vagues de chaleur est le plus élevé.
Le risque de la climatisation
En conséquence, de plus en plus de Français se tournent vers la climatisation, une solution efficace à court terme, mais néfaste pour l'environnement. Entre 2013 et 2020, le nombre de résidences principales équipées de climatiseurs a augmenté de 75 %, souligne le rapport de la Fondation. Cependant, en "émettant des gaz à effet de serre et en rejetant de l’air chaud à l’extérieur, la climatisation empire le problème contre lequel elle entend lutter", révèle Hélène Denise, chargée des questions climat et énergie à la FAP pour le Le Parisien.
Des solutions insuffisantes et inégalement réparties
La Fondation Abbé Pierre critique le manque d'aides spécifiques pour protéger les habitations des vagues de chaleur, soulignant que "les politiques de rénovation énergétique ne tiennent pas suffisamment compte du confort d'été". Elle recommande d'intégrer systématiquement des travaux d'adaptation aux vagues de chaleur dans les rénovations subventionnées par l'État.
Certaines solutions simples, comme "l'installation de volets" ou "de protections solaires", pourraient réduire l'effet "bouilloire" dans les logements. Hélène Denise, porte-parole de la Fondation, souligne que "on demande à ce que la chaleur soit intégrée au critère de décence, et également aux critères d’obligation de rénovation, qui est en marche et s’étale jusqu’à 2034”, dit-elle àRMC.
Elle note par ailleurs qu'aucune aide publique spécifique n’est prévue pour adapter les logements aux canicules, à l'exception des rénovations majeures.