Le Havre en colère : une mère de famille de 27 ans poignardée à mort devant ses trois enfantsIllustrationAFP
"Justice pour Johanna." 800 personnes se sont mobilisées ce mercredi 18 septembre 2019 devant la mairie de Paris pour rendre hommage à une jeune femme de 27 ans. Elle a été sauvagement assassinée ce lundi 16 septembre par son ex-conjoint devant un hypermarché. Sa dernière plainte avait été classée sans suite.
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Elle a reçu quatorze coups de couteau. Les faits se sont déroulés lundi 16 septembre 2019 à la sortie d’un hypermarché du Havre, en Seine-Maritime. C’est son conjoint, avec lequel elle était en cours de séparation qui serait à l’origine de cette violente agression, a indiqué le parquet du Havre. La victime est morte en quelques instants, sous les yeux de ses trois jeunes enfants, âgés de 6,4 et 2 ans, qui ont aussi assisté à cette horrible scène, rapporte Actu Orange.

"Nous sommes tous concernés", avait réagi Jean-Baptiste Gastinne, le maire de la ville.

Ce mercredi 19 septembre 2019, le suspect de 37 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire. Sans condamnation judiciaire antérieure, l'homme "n'apparaît pas avoir agi sous l'empire de toxiques et est indemne de toute affection psychiatrique", a précisé le parquet dans un communiqué de presse. "Il a (d’ailleurs) maintenu sa reconnaissance des faits". Une information judiciaire a été ouverte du chef de meurtre par conjoint.

La jeune femme de 27 ans avait pourtant déjà déposé une main courante. Elle n’a pas pu être protégée.

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Une main courante avait été déposée

La mère de famille avait en effet dès le 10 août dernier déposé une main-courante au commissariat du Havre "indiquant que le climat était tendu mais qu'il n'y avait pas de violence contre elle-même ou sur les enfants", d’après le communiqué.

La police était aussi intervenue dès le lendemain dans la soirée au domicile du couple que "la jeune femme disait avoir quitté en passant par la fenêtre de l'appartement (...) ayant été menacée par son compagnon à l'aide d'un couteau ainsi que d'étouffement avec un sac en plastique", toujours selon le communiqué. Elle avait en effet sauté du 1er étage pour sauver sa vie, relate BFMTV.

Une enquête "classée sans suite"

Son conjoint avait été "interpellé et placé en garde à vue, mais les éléments réunis au cours de l'enquête apparaissaient insuffisants pour caractériser une infraction, et la procédure était transmise au parquet en vue d'un classement sans suite", note le communiqué. "Dans cette première affaire, c'était parole contre parole", a énoncé le procureur François Gosselin.

La jeune femme, Johanna, s’était depuis installée dans un foyer et "les enfants étaient pris en charge tour à tour par chacun des parents" en attendant le jugement sur leur garde.

C'est en allant les chercher qu’elle a été mortellement agressée au couteau.

"Personne n’a rien fait" : des témoignages bouleversants

Les proches de la victime, en colère, ont fait part de leurs témoignages. "Il lui avait dit, tu n’auras pas les enfants, je te tuerai et les enfants iront en foyer", révèle une des amies de la victime à BFMTV. Et d’ajouter, les larmes aux yeux : "On savait que ça arriverait. On espérait que non mais on savait que ça arriverait si personne ne faisait rien". Et selon elle, personne n’a rien fait. Une autre proche précise "qu’elle était à (la) merci (de son conjoint)." "Tout le monde était au courant. Tout le quartier. L’école (Ndlr de ses enfants), la police, la justice, tout le monde était au courant et personne n’a rien fait".

"Justice pour Johanna"

Une marche blanche a ainsi été organisée ce mercredi 18 septembre pour rendre hommage à la victime.

800 personnes se sont ainsi rassemblées devant la mairie du Havre, d’après la police. "Justice" pour "Johanna", "Stop aux féminicides", "Stop à la violence". Telles étaient leurs revendications.

Environ 600 personnes ont ensuite défilé dans les rues du Havre. Le cortège réunissait principalement des femmes et des enfants.

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Devant le palais de justice du #Havre, des centaines de personnes scandent « justice Johanna » #JohannaTILLY@76actupic.twitter.com/bs4ZV0uDKf

— Eloïse Aubé (@eloise" data-pos="4" data-width="" data-height="">

Si en 2018, le ministère de l'Intérieur avait recensé 121 féminicides, depuis janvier 2019, le nombre de femmes victimes a déjà dépassé la barre des 100. C’est pourquoi la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa envisage, à terme, que le numéro d’appel d’urgence pour les femmes victimes de violence, le 3919, actuellement fermé la nuit, ouvre 24 heures sur 24.