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Avec plus de 22 000 cas confirmés et un nombre de décès qui dépasse désormais les mille, selon les estimations de l'université américaine John Hopkins, la situation en France devient de plus en plus alarmante. Ainsi, de nombreux experts de la santé sont sans cesse sollicités pour répondre aux questions des citoyens et essayer de clarifier la situation.
Interrogé par BFMTV afin de faire le point sur la situation de la pandémie de coronavirus en France, l'ancien directeur général de la santé William Dab ne s'est pas montré très rassurant. Pour la chaîne d'information, il assure qu'"il faut bien réaliser qu'actuellement, nous sommes dans la pire semaine." Mais pour le médecin de profession, si cette semaine est bien la pire depuis le début de l'épidémie, "nous sommes loin du pic"...
"La mortalité et le nombre de cas doublent tous les quatre jours"
Pour William Dab, le pays se dirige donc vers des semaines encore plus compliquées puisque le nombre de personnes contaminées devrait s'envoler prochainement. "La mortalité et le nombre de cas doublent tous les quatre jours actuellement", explique-t-il à BFMTV. "Concrètement, ça veut dire 55 000 cas diagnostiqués dans une semaine et vraisemblablement 2000 décès", poursuit l'ancien directeur général de la santé.
Il s'agit donc de la pire semaine depuis le début de l'épidémie puisque la France atteint un nombre de morts record depuis le lancement de la crise, et que le bilan des personnes contaminées ne cesse de croître, malgré les mesures de confinement. William Dab explique même qu'il est encore trop tôt pour que l'effet de ces mesures se fasse ressentir sur la progression de la courbe épidémique. "Il y a donc cet effet ciseaux avec cette épidémie qui reste quasiment exponentielle et les mesures de confinement qui n'ont pas encore pleinement donné leurs effets", détaille-il à BFMTV. Comment pourrait-on stopper cette courbe ?
"Ecoutons le conseil scientifique"
Pour stopper cette courbe épidémique et limiter le nombre de décès en France, il semble essentiel à William Dab de rallonger la période de confinement, deux semaines étant bien trop peu. "J'ai dit tout de suite que quinze jours ne seraient pas suffisants, il me semble évident que deux semaines supplémentaires seront inévitables", a-t-il assuré à BFMTV.
L'ancien directeur général laisse toutefois les experts du conseil scientifique décider de la meilleure voie à suivre pour la suite des évènements : "Ecoutons le conseil scientifique, il y a des compétences très fortes en son sein", propose le médecin. "Mais c'est minimum quatre semaines", conclut ce dernier. Les autorités sanitaires ont, elles, évoqué une prolongation jusqu'à six semaines afin de freiner définitivement la progression du coronavirus. Pour lui, cette crise sanitaire était inévitable...
"Toutes les conditions sont réunies depuis longtemps"
William Dab est également professeur d'épidémiologie au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et titulaire de la chaire hygiène et sécurité entre 2001 et 2020, période durant laquelle il a dû faire face à la crise du Sras, similaire à celle qui sévit actuellement. Pour lui, cette crise sanitaire était inévitable.
Le 15 mars dernier, il déclarait déjà dans les colonnes du Figaro que "la situation est très grave". "Pour ne rien cacher, je n'ai jamais été aussi inquiet. C'est une situation inédite et très sérieuse. Nous savions que cela allait arriver un jour", déplorait le médecin. "Urbanisation massive, intensification des échanges internationaux, démographie galopante, toutes les conditions sont réunies depuis longtemps. La question n'était pas de savoir si on aurait un jour une pandémie de cette ampleur, mais quand. Nous y sommes".