Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
Planet : Etes-vous bien installée à Sud Radio* ?
Brigitte Lahaie : Oui, c’est bien sûr différent mais je m’y sens mieux car on me laisse une plus grande liberté. Par exemple, je peux, si l’auditeur est passionnant, le garder plus longtemps à l’antenne. De même je peux laisser mes invités s’exprimer plus longuement. J’ai moins l’impression de devoir toujours être dans l’action. Comme si les gens risquaient de zapper. Ce qui ne convient pas à cette émission.
Planet : A Marianne, vous aviez confié ne pas aimer votre prénom, c'est aujourd'hui celui de la première dame...
Brigitte Lahaie : Oui mais Brigitte Macron est de la même génération. C’était un prénom assez fréquent dans les années cinquante. Un prénom marque souvent une époque d’ailleurs.
Planet : Vous avez dit "Le jour de ma mort je pourrais dire que j'ai vécu plusieurs vies. Et c'est peut-être ça qui compte'', quelles ont été ces vies, laquelle a été la plus épanouissante ?
Brigitte Lahaie : Oui j’ai déjà eu une vie très riche et ce n’est peut-être pas fini. J’ai eu ma période scandaleuse durant laquelle j’ai eu tant d’amants et d’amoureux. Puis j’ai eu une période mystique dont je parle assez peu. Puis il y a eu l’expérience sexothérapeute en quelque sorte qui a pris toute son ampleur grâce à la radio mais j’avais fait mes gammes auparavant notamment sur Minitel. Mais j’ai aussi ma vie de cavalière puisque je monte énormément à cheval et je fais de la compétition presque tous les weekend.
Planet : Vous accompagnez les Français dans leur questionnements depuis longtemps, les problèmes d'hier sont-ils ceux d'aujourd'hui ?
Brigitte Lahaie : Oui et non. Les questions du désir et des différences sexuelles entre hommes et femmes sont toujours très présentes. Mais il y a tout de même moins de malaises face à la sexualité. Je ne dirai pas plus de connaissances mais moins de tabous. Malheureusement, peu de gens s’intéressent à savoir comment bien faire l’amour avant de se trouver confronter à un symptôme.
"Mon passé est presque devenu lettres de noblesse"
Planet : Vous avez eu une carrière dans le X, mais vous avez aussi fait de la chanson, écrit des livres, et aujourd'hui vous êtes largement installée dans le paysage radiophonique, est-ce que c'est un problème qu'on vous ramène toujours au X ?
Brigitte Lahaie : Ce fut franchement compliqué longtemps, pas que je ne sois gênée mais j’étais obligée de me servir de l’humour car on ne me prenait pas vraiment au sérieux. Aujourd’hui mon image a changé, mon passé est presque devenu lettres de noblesse.
Planet : Quel regard portez-vous sur les mouvements féministes d'aujourd'hui ?
Brigitte Lahaie : Je crois qu’il y a deux courants ; l’un assez proche de moi. Des femmes qui osent assumer leur liberté et aiment les hommes et donc faire l’amour. Et puis l’autre courant, totalement en opposition qui veut prendre une revanche. Mais ce courant est nuisible pour toutes les femmes puisqu’il nous met dans un rôle de victime or une victime ne peut pas être libre.
Planet : C'est plus dur ou plus simple d'être une femme aujourd'hui ?
Brigitte Lahaie : C’est plus simple d’être la femme qu’on a envie d’être mais ce n’est jamais simple de savoir quelle femme l’on est. Ce qui fait que de nombreuses femmes se perdent à vouloir en faire trop. Je crois qu’il faudrait déjà comprendre qu’une femme ne doit jamais se conduire comme un homme. Nos forces sont ailleurs.
"Je vis au jour le jour "
Planet : On parle de plus en plus de films X à destination des femmes, que pensez-vous de cette évolution ?
Brigitte Lahaie : C’est une tendance intéressante mais qui à mon avis ne peut rester que marginale. La pornographie reste tout de même destinée aux hommes
Planet : Les réseaux sociaux impactent-ils notre sexualité ?
Brigitte Lahaie : Non seulement notre sexualité mais notre narcissisme, notre rapport aux autres. Elle nous décentre alors que déjà l’être humain a du mal à se centrer. Et pourtant, pour vivre heureux, il faut d’abord être bien en conscience avec soi
Planet : En 2012 vous aviez commenté les JO, est-ce que vous aimeriez à nouveau vous tenter l'exercice pour Paris 2024 ?
Brigitte Lahaie : Franchement je n’en sais rien, pour moi 2024 c’est tellement loin. Je vis au jour le jour vous savez…
*Brigitte Lahaie anime une tranche quotidienne de 14 à 16 heures sur Sud Radio, "deux heures d'envies, de joies et de plaisir".