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Quand il s’agit d’immigration en France, Nicolas Sarkozy est souvent évoqué. L’ancien président avait fait de ce sujet l’une des pierres angulaires de sa campagne en 2007 et avait d’ailleurs mis en place le ministère de l’Immigration, dont Brice Hortefeux puis Eric Besson avaient pris la tête.
Alors que le Premier ministre Edouard Philippe a présenté récemment le projet de loi asile-immigration et que Gérard Collomb a dévoilé en décembre une circulaire controversée, nombreux sont les observateurs – de Benoit Hamon (ex-Ps) à Christian Estrosi (LR) - à estimer qu’Emmanuel Macron va plus loin que Nicolas Sarkozy sur le sujet.
La circulaire de la discorde
La circulaire envoyée par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, aux préfets, leur demande de faire intervenir des brigades mobiles "pour procéder à un recensement dans les centres d'hébergement d'urgence de migrants", explique Le Figaro. A gauche, chez les associations mais aussi au sein même de la majorité parlementaire LREM, le texte a suscité un mécontentement considérable. A été notamment dénoncé la volonté de "recenser les migrants" et de faire du tri selon "la nationalité" ou "le statut administratif", arguant que selon l’article Article L345-2-2 : Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence.
Gérard Collomb s’est défendu, assurant qu’il s’agissait avant tout de mieux "orienter" les réfugiés vers un logement pérenne et les demandeurs d’asile vers un dispositif précis, mais aussi de proposer "une aide au retour" ou imposer un "retour contraint" aux étrangers en situation irrégulière.
Quant à la comparaison avec Nicolas Sarkozy, elle n’est pas complètement désuette. En 2007, Thierry Mariani avait proposé que les centres d’hébergements d’urgence soient interdits aux étrangers. Après un tollé, la proposition avait finalement été retirée.
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Un projet de loi plus restrictif
Concernant le projet de loi asile-immigration qui sera présenté à tous les députés LREM le 23 janvier prochain, l’analyse pousse les observateurs aux mêmes conclusions. Par exemple, de 45 jours, la durée maximale de rétention administrative passe à 90 jours voire 115 et la retenue administrative passe de 16 à 24 heures, relaye Le Monde. Le demandeur d’asile n’aura plus que 90 jours pour faire sa demande, contre 120 avant, et ce alors qu’il faut "environ 30 jours ouvrés pour accéder à un rendez-vous en préfecture", relève le quotidien du soir.
Serge Slama, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes, note que contrairement à Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron ne propose pas d’équilibre. "Gérard Collomb est sur une ligne plus dure que Nicolas Sarkozy qui prétendait équilibrer ses textes (…) En 2006, il était question de favoriser l’immigration “choisie”, y compris en régularisant des travailleurs sans papiers. Là, nous sommes dans un durcissement général des procédures, y compris et surtout pour les demandeurs d’asile", explique-t-il sur Le Monde.
L'historien et politologue spécialiste de l’immigration, Patrick Weil, va en revanche plus loin sur Europe 1 : "Monsieur Macron, c'est l'inverse de monsieur Sarkozy. Monsieur Sarkozy était violent verbalement, mais sur le terrain il était pragmatique. Monsieur Macron est doucereux verbalement, et sur le terrain c'est la dague".
Pas question pour autant de changer de ton, mardi à Calais, Emmanuel Macron est resté sur la même ligne, soutenant son ministre de l’Intérieur et renvoyant les associations à leurs responsabilités.