
Les pays nordiques trônent chaque année sur le podium du classement des pays les plus heureux du monde. Voici leur secret.
Une attente interminable, sans pouvoir se lever. Pendant 18 jours, Michel a attendu son opération au CHU de Dijon. Tout commence chez lui lorsque ce grand-père tombe dans les escaliers en pleine nuit : sa femme, présente à ses côtés, se remémore cette nuit difficile : "Je pensais qu'il était mort, il ne bougeait pas (...) J'ai mis peut-être 10 secondes pour le réanimer" évoque-t-elle au micro de TF1.
Transporté aux urgences de Langres (Haute-Marne), des examens révèlent des fractures aux vertèbres cervicales. Il est transféré dans un autre établissement, le CHU de Dijon, dans lequel il doit se faire opérer. Pourtant "6ᵉ sur la liste d'attente", il va bel et bien rester 18 jours allongé, dans l'attente de son opération et de son transfert. Michel se confie : "Je pensais que le lendemain ou au maximum le surlendemain, j'aurais été transféré au CHU de Dijon. Au bout de six jours, ils m'ont dit : "Vous êtes le 3ᵉ", j'ai dit : "chouette, je suis sur le podium"" évoque-t-il avec ironie.
L'histoire aurait pu s'arrêter à cet instant. Malheureusement pour Michel, les problèmes vont continuer. Un mois et demi après son opération, il est victime d'une embolie pulmonaire. Suivi avec attention par son médecin traitant, ce dernier dénonce cette prise en charge tardive : "Son alitement prolongé dans des conditions difficiles, c'est un facteur évident d'embolie pulmonaire" regrette-t-il. "Ça ne devrait pas exister tout ça", complète Michel.
La situation de Michel n'est pas isolée. Si ce dernier a malgré tout pu sortir de l'hôpital, certains patients décèdent à cause d'une prise en charge tardive.
Dans une étude internationale publiée en novembre 2023 dans une revue scientifique médicale anglaise (JAMA) et portée par Sorbonne Université, la surmortalité en milieu hospitalier augmente considérablement chez les plus de 75 ans, notamment s'ils passent la nuit sur un brancard : "On a pu démontrer qu'un patient âgé de plus de 75 ans passant une nuit sur un brancard a une surmortalité de plus de 50% par rapport à ceux qui ont eu la chance d'avoir un lit d'hospitalisation. On sait maintenant de manière scientifique que ce phénomène existe et c'est un fléau contre lequel on doit lutter" évoquait Marc Noizet, président Samu-Urgences de France à France Culture en février 2024.
En cause, des structures hospitalières qui "ne sont pas faites pour accueillir des nombres de patients à l'infini" (...) avec "un délai de prise en charge qui s'allonge". "Un problème essentiellement lié au manque des lits d'hospitalisation, mais également à l'inadéquation de nos locaux et du nombre de personnels qui sont là pour accueillir les patients par rapport à l'activité, qui n'est que grandissante dans les services d'urgence" constate également M.Noizet.