Partager :

Achat de la tenue, de l'épée... Découvrez la somme nécessaire pour rentrer à l'Académie françaiseIllustrationIstock
Intégrer l'Académie française n'est pas chose aisée, encore plus quand votre accoutrement est à votre charge. Enfin, en théorie. Voici les sommes nécessaires pour y rentrer.

L'entrée à l'Académie française est un grand honneur intellectuel, généralement octroyé à la suite "d'une carrière universitaire ou littéraire hors du commun" peut-on lire auprès de Marianne.

L'honneur est tel que les 40 académiciens sont surnommés les "Immortels" en référence à la devise du sceau donné à cette institution par son fondateur, le cardinal de Richelieu : "À l'immortalité". Mais pour avoir accès à cette institution, il faut acheter certains matériels

Il est nécessaire de se procurer une épée et un habit vert, parfois (partiellement) à la charge du nouvel entrant. Doit-on dépenser une fortune pour rentrer au sein de l'Académie française ?  

L'Académie française : une entrée uniquement pour les riches ?

Comme le rappelle Marianne, les attributs des nouveaux académiciens ne sont pas fournis par l'Institut de France (qui regroupe cinq académies, dont l'Académie française). Véritables objets permettant d'être systématiquement reconnaissables, l'épée et l'habit vert sont obligatoires. Or, une épée peut coûter environ 50 000 euros, et l'habit noir plusieurs dizaines de milliers d'euros. Le nouvel académicien doit-il obligatoirement débourser de telles sommes pour devenir "immortel" ? Pas forcément.

Un "comité d'épée" est en fait réalisé : il s'agit "d'un groupe d’amis choisis par le futur académicien pour fournir la fameuse arme." Le comité de l'épée se charge alors de solliciter les proches de l’académicien qui souhaitent contribuer à l’achat. De ce fait, même sans disposer d’une grande fortune, l’académicien peut compter sur l’appui de son réseau influent pour financer cet investissement. Ainsi, la majorité des immortels "ne déboursent rien de leur poche" est-il précisé.

Pour les moins chanceux d'entre eux, les possibilités pour payer moins cher son épée existent, en se rendant chez un antiquaire, en la personnalisant par la suite (approximativement 5 000 euros). De plus, les costumes peuvent être transmissibles d'un académicien à un autre sous certaines conditions. 

Vidéo du jour

Comment rentrer à l'Académie française 

Pour espérer intégrer l'Académie française, il faut tout d'abord attendre que l'un des 40 sièges soit vacant, pour que des élections soient lancées. Il est nécessaire d'avoir eu une carrière remarquable dans des domaines liés à la littérature ou à l'intellectualisme. Voyons dans les grandes lignes les exigences demandées. 

Selon France Culture, plusieurs qualités sont requises : l'amour de la langue (avoir illustré la langue française), la nécessité de travailler son réseau pour se faire recommander, d'écrire des lettres "pour tous les membres de l'académie" pour détailler vos motivations, mais ce n'est pas tout. S'engage ensuite une "visite de l'académicien", dans laquelle le candidat reçoit les immortels "pour apprendre à mieux les connaître". Cette étape n'est pas obligatoire et est jugée "gênante" pour certains académiciens. Des élections ont ensuite lieu et il est nécessaire d'obtenir la majorité absolue des suffrages pour espérer rentrer à l'Académie française.  En cas de non-majorité, de nouvelles élections sont lancées ultérieurement. 

À quoi sert l'Académie française ? 

L'Académie française, sert "avant tout à défendre la langue française et à en faire les règles" évoque France Bleu. L'Académie se charge "d'émettre des avis concernant les règles d'orthographe, de grammaire et sur les tendances du langage, comme récemment l'écriture inclusive". Elle est bien sûr connue pour son célèbre dictionnaire dernièrement mis à jour. Néanmoins, si son importance historique n'est plus à prouver, certains lui rapprochent son côté "vieux jeu". Pour rappel, la première femme à avoir pu l'intégrer était Marguerite Yourcenar, en 1980 (alors que l'Institution existe depuis 1634). De plus, certaines réformes prises par le passé ont déjà fait polémique.