Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
"Désolé, Arthur", a lâché Nordahl Lelandais à l'occasion du deuxième jour de son procès pour l'homicide du caporal Noyer. "Désolé pour ta famille qui est très peinée d'entendre ce que j'ai à dire mais je dis la vérité", a-t-il encore affirmé, pour conclure son intervention. Le suspect, qui est accusé d'avoir tué le jeune militaire dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, persiste et déclare n'avoir jamais intentionnellement porté des coups mortels. Il reconnaît avoir été violent mais ne souhaitait pas mettre un terme à la vie de sa victime.
En vérité, l'ancien maître-chien évoque un accident, survenu à l'issue d'une dispute. Devant les magistrats, il explique avoir pris Arthur Noyer en stop, qui émergeait selon lui d'une soirée alcoolisée passée en boîte de nuit, indique BFMTV. Une fois en voiture, le chasseur alpin de 23 ans lui aurait expliqué comment il a manqué de se faire voler son téléphone. Les deux hommes finissent par arriver à Saint-Baldoph (Savoie, Auvergne-Rhône-Alpes), la destination où souhaitait se rendre l'auto-stoppeur. Malheureusement, ce dernier oublie son mobile sur le siège passager.
Le récit glaçant de la dernière nuit d'Arthur Noyer : ces témoignages qui pourraient tout changer
Nordahl Lelandais décide donc de le lui rapporter et c'est de là que serait né le quiproquo entraînant la bagarre à l'issue de laquelle serait mort le caporal. Le défunt, assure l'ancien militaire, l'aurait accusé d'être le voleur initial avant de l'attaquer. Mais des deux, c'est le maître-chien qui a alors cogné le plus fort ; jusqu'à tuer le caporal. Il dit toutefois avoir tenté de le réanimer en pratiquant un massage cardiaque. Dans la panique, réalisant toute la portée de ce qu'il venait de faire, le tueur présumé dit avoir placé le corps de sa victime dans le coffre de sa voiture, avant de l'abandonner à la hâte au bord d'une route de forêt.
Plusieurs témoignages complètent ou contredisent cependant la version de Nordahl Lelandais. Voilà ce qu'il faut savoir sur la triste nuit du 11 au 12 avril 2017.
La dernière nuit d'Arthur Noyer : l'ultime baisemain du caporal
Quelques instants avant que ne sonne son glas, Arthur Noyer a fait la rencontre de Véronique. Cette jeune femme, serveuse dans un bar voisin comme le rappelle 20 minutes, est l'une des dernières personnes à avoir vu le caporal en vie. Elle lui a porté secours après qu'il n'ait été agressé et volé. Puis, elle a appelé la police, avant de rester à ses côtés, même après l'arrivée des forces de l'ordre. "On a continué de discuter. Arthur m'a dit qu'il voulait rentrer à pied au bataillon et je lui ai répondu qu'il n'était pas en état", a-t-elle expliqué devant les juges ; non sans exprimer certains remords. "Je n'avais pas de voiture, je ne pouvais pas le ramener", a-t-elle encore affirmé.
Interrogé sur le chasseur alpin, elle dresse un portrait aimable quoique sincère poursuivent nos confrères. "Il était avenant, pas du tout agressif. Pourtant il avait beaucoup bu. Je crois que si je l'avais poussé. Il serait tombé", détaille-t-elle. Au moment de finalement le quitter, elle l'implore de "faire attention" à lui. Arthur Noyer réplique "en gentleman", commentent les journalistes du quotidien. Et la serveuse de détailler : "Il m'a répondu de faire attention également. Ensuite… Il m'a fait un baisemain. C'était adorable."
L'officier de police qui a rencontré Arthur Noyer, tandis que Véronique était encore là, dit l'avoir vu vers 2h30 du matin. Il met en doute la version de Nordahl Lelandais et dit avoir beaucoup de mal à croire que le caporal ait pu s'être montré agressif. "Il avait bu car il sentait l'alcool mais il n'y a eu aucun trouble à l'ordre public. Il était très calme. Il n'a même pas voulu porter plainte car il n'a pas été blessé et a pu finalement récupérer son portable.", déclare-t-il devant les magistrats et le jury populaire.
Un autre témoignage, plus accablant pour Lelandais, a aussi été entendu par les juges. Cependant, il est possible que ces derniers y accordent moins de crédit. Explications.
Les derniers instants d'Arthur Noyer : le témoignage glaçant d'un co-détenu de Nordahl Lelandais
L'autre témoignage qui semble enfoncer un peu plus clou pour Nordahl Lelandais, c'est celui de l'un de ses anciens camarades de cellule, indique BFMTV. Seulement, cet individu appelé à la barre pour le quatrième jour du procès, a repris à plusieurs reprises sa version des faits, ce qui pourrait pousser les magistrats à reconsidérer ce qu'il a déclaré.
Dans le détail, l'homme appelé Farid dit avoir été voisin de cellule de l'ancien maître-chien. Il dit avoir discuté avec lui de la mort du caporal Noyer ainsi que de Maëlys de Araujo, une autre affaire pour laquelle Lelandais sera renvoyé dans les assises. "Je suis pas une balance, mais c'était grave ce qu'il avait fait", se défend d'ailleurs le co-détenu devant les juges, non sans expliquer comment il a obtenu de tels aveux, au détour d'une promenade en prison.
"Il m'a dit qu'il avait pris Arthur Noyer en stop, qu'il lui avait demandé une fellation. Arthur n'a pas voulu, il est sorti pour pisser. Nordahl est arrivé, l'a frappé à la tête avec une pierre", raconte Farid, qui poursuit : ""Il m'a dit qu'Arthur Noyer ne bougeait plus, qu'il l'a mis dans le coffre. Après il a tourné en voiture, sûrement pour se débarrasser du corps".