Faux chèques-vacances : la nouvelle arnaque de l’étéIstock
Le trafic de faux chèques-vacances s'intensifie en France. Les commerçants tirent la sonnette d'alarme face à des contrefaçons d'une qualité si proche des originaux qu'elles trompent de nombreux professionnels.
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Comme chaque été, les arnaques liées aux chèques-vacances, tickets restaurants, et autres moyens de paiement en papier falsifiés font parler d'elles. Malgré les efforts des autorités pour lutter contre ce phénomène, les escroqueries se multiplient et se perfectionnent notamment grâce aux réseaux sociaux.

Une arnaque en pleine expansion

L’Office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM) a démantelé un vaste réseau criminel en octobre dernier, comprenant douze personnes, mais le problème persiste. Selon Yannette Bois, cheffe de l’OCRFM, "avec les réseaux sociaux, le trafic s’est amplifié", déclare-t-il au Parisien. En réponse, l’Agence nationale pour les chèques-vacances précise que les cas d’utilisation de faux chèques sont rares et concernent principalement de petits montants.

En un an, le commissariat de Dole a saisi entre 5 000 et 6 000 euros de faux chèques. Cependant, ces saisies restent modestes comparées aux centaines de milliers d’euros récupérés par l’OCRFM dans sa lutte contre les contrefaçons en France. "C’est un montant important, mais il faut nuancer : tous les faux chèques en circulation en France ne sont pas encore écoulés", précise Yannette Bois au quotidien d'Île-de-France. 

En effet, Le Parisien a récemment mis en lumière l’ampleur du problème. Sur Facebook et autres sites, des chèques-vacances sont proposés à des prix bien inférieurs à leur valeur réelle : entre 170 euros pour 20 chèques et 500 euros pour deux carnets de 30 tickets. Les escrocs acceptent parfois des paiements en cryptomonnaie, avec une réduction de 5 % sur le montant total. En plus de la perte d'argent due à l'achat de faux chèques pour les commerces, les peines encourues en cas de fraude sont sévères  5 ans d'emprisonnement et 375 000 euros d'amende.

Une stratégie bien rodée

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Les faux chèques sont souvent fabriqués dans des imprimeries professionnelles à l’étranger, "notamment dans des usines en Chine", indique Yannette Bois à nos confrères. Les techniques de reproduction sont si avancées qu’elles permettent de créer des copies quasi parfaites. Les escrocs utilisent des techniques commerciales attrayantes pour vendre ces faux titres à des prix réduits, parfois avec des promotions pour inciter à en acheter plus.

Face à cette menace, les enseignes prennent des mesures de précaution. À Tavaux, Osman, le directeur d'un supermarché, a instauré une vérification systématique : "Désormais, à chaque fois qu’on encaisse des chèques-vacances , on prend les cartes d’identité et on note le nom derrière le ticket", confie-t-il au Parisien.

Comment reconnaître ces faux chèques

Pour éviter de se faire avoir, il est important de savoir comment identifier les faux. Les chèques-cadeaux ont un numéro de série unique, une marque de transparence "TIR GROUPE" et un montant thermosensible, c’est-à-dire qu’il change de couleur lorsqu'il est exposé à la chaleur. Pour les chèques-restaurants, le site Mes-allocs.fr indique, qu'ils doivent comporter de l’encre fluorescente, un code-barres et un coin supérieur découpé. 

Que faire si l’on soupçonne qu’un chèque soit faux ?

Si vous suspectez qu’un chèque est faux, voici les étapes à suivre :

  • Refuser la transaction : ne pas accepter le chèque pour éviter tout préjudice potentiel.
  • Examiner le chèque : vérifiez les éléments de sécurité comme l’encre fluorescente, le code-barres et autres caractéristiques distinctives.
  • Conserver le chèque : essayer de garder le chèque et informer le responsable ou la direction de l’établissement.
  • Informer l’émetteur : contacter l’émetteur du chèque (comme Edenred ou Sodexo) pour signaler la fraude présumée.