Publié par Laure-Hélène de Vriendt, le 08/03/2021

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Couple : que faire lorsqu'on découvre la liaison de son conjoint ?IllustrationIstock
INTERVIEW. Partir ou pardonner ? La question se pose après la découverte d'une trahison amoureuse. Comment y voir clair, une fois la colère passée ? Quelles sont les questions à se poser ? On fait le point avec Vladimir, coach professionnel.
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Faut-il pardonner après une infidélité, envers et contre tout ? Trahison ultime pour de nombreuses personnes, la tromperie plonge un couple dans le doute et le questionnement. Pourquoi l'autre a-t-il choisi de me tromper ? Est-ce une erreur ou quelque chose qui est amené à se reproduire ? Quelles sont les questions à se poser pour prendre la meilleure décision pour son couple ou son mariage ? Puisqu'il est difficile d'y voir clair, autant poser ces questions à un professionnel. Coach Vladimir, de l'équipe Alexandre Cormont, est un spécialiste des relations et de l'épanouissement personnel. Il vous donne les clefs pour gérer au mieux la trahison de votre partenaire.

"Il ne faut pas pardonner inutilement"

A-t-on raison de se demander pourquoi l’autre personne nous trompe, lorsqu’on découvre la liaison ?

Coach Vladimir. C’est un bon réflexe de se demander pourquoi, car ça permet d’avoir une compréhension de la situation. Si on souhaite sauver son couple, ça permet de savoir ce qu’il faut corriger – des deux côtés bien sûr – pour bien repartir. Se demander "pourquoi" peut donc apporter un début de réponse, si on souhaite modifier son comportement.

Faut-il demander à l’autre pourquoi il a trahi ?

Coach Vladimir. La réponse dépend avant tout de la situation et du contexte, mais en tant qu’être humain on a envie d’avoir des réponses, c’est naturel. La majeure partie des personnes que nous accompagnons savent, au fond d’elles, pourquoi il y a eu la trahison. Je ne pense pas que ça soit utile de demander pourquoi, parce que l’autre va toujours avoir tendance à nous préserver, ou à ne dire que la moitié de la vérité.

Quelles sont les premières choses à faire, lorsqu’on découvre l’infidélité de son partenaire ?

Coach Vladimir. Il ne faut pas pardonner inutilement, c’est-à-dire que lorsqu’on pardonne l’autre, il faut que le comportement soit modifié. Quand la trahison est très régulière, il faut se poser la question de la séparation. Après, tout dépend de l’objectif de chacun : si c’est d’en finir avec cette relation, alors on arrête. Si c’est de corriger ce qui a pu ne pas aller, des deux côtés, alors il faut se poser les bonnes questions et tenter de résoudre le problème par des actions. Ce qu’il faut retenir c’est que ce n’est pas la faute d’une seule personne, dans la majorité des cas il y a eu des comportements inadaptés des deux côtés, qui ont conduit à cette trahison de la part d’un des deux partenaires.

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"La colère ne doit pas dépasser certaines limites"

Que peut-on faire pour arranger les choses, si on le souhaite ?

Coach Vladimir. Il faut essayer de bien comprendre ce qu’il s’est passé, pourquoi ça s’est passé et se rappeler que la séduction se fait au quotidien. Essayer d’échanger, d’être dans le dialogue, de recréer des liens, de la complicité avec son partenaire. C’est vrai plus particulièrement pour les couples de longue durée, qui sont ensemble depuis 10 ou 15 ans et qui ont donc pu tomber dans une sorte de routine. Attention, c’est toujours très difficile de ressouder son couple après une infidélité, donc il faut parfois s’accompagner d’un thérapeute ou d’un coach pour nous aider.

Que ne faut-il jamais faire, lorsqu’on découvre la trahison de son conjoint ?

Coach Vladimir. La première chose à ne pas faire est de prendre une décision trop hâtive, comme rompre alors qu’on n’a pas réfléchi. Il faut reprendre ses esprits avant de prendre la moindre décision. Ça dépend bien évidemment du cas, de ce qu’il s’est passé et de ce qu’il est possible de sauver. Parfois il n’y a pas grand-chose à sauver et d’autres fois si, notamment lorsque le couple a des enfants. Chaque personne est libre de juger en fonction de sa sensibilité, l’objectif du coach est d’essayer de faire ouvrir les yeux sur ces aspects-là.

La colère est-elle une amie dans ces moments-là ?

Coach Vladimir. La colère est un moyen de s’exprimer, mais à raison gardée. C’est un sentiment normal après une trahision, mais il ne faut jamais agir sous le coup de la colère, parce qu’elle nous fait prendre de mauvaises décisions. La colère est légitime, parfois même elle est saine. Après une trahison on peut perdre confiance en soi, on ne se sent plus à la hauteur et la colère permet de retrouver tout ça. Donc la colère oui, mais il ne faut pas qu’elle dépasse certaines limites.

"Il faut avant tout se demander si on était heureux dans cette relation"

La trahison doit-elle être un sujet tabou, lorsqu’on a décidé de ressouder son couple ?

Coach Vladimir. Ca ne doit pas devenir un sujet tabou, il faut savoir en parler mais il ne faut pas non plus que ça devienne un sujet récurrent ni le seul sujet de conversation. Surtout, ça ne doit pas être utilisé pour critiquer l’autre et au bout d’un moment il ne faut plus en parler, surtout si on décide d’aller de l’avant, car ça nous fait revenir au point de départ.

Pardonner, quitter… Comment prendre la décision ?

Coach Vladimir. Cette réponse dépend du caractère de chacun et de la vision de la vie et de l’amour qu’a chaque personne. Certaines se disent qu’elles ne pardonneront pas et dans ce cas-là on ne peut pas faire grand-chose. Il faut s’interroger aussi sur le degré de vérité : est-ce que l’autre a été sincère ? A-t-il avoué de lui-même ? A-t-on dû le découvrir en menant sa propre enquête ? Ce sont des paramètres qu’il faut prendre en considération au moment où on va se poser la question de revenir.

La question à se poser est la suivante : est-ce qu’on était bien, est-ce qu’on n’était heureux ? Normalement s’il y a du bonheur il n’y a pas d’infidélité. Si on était heureux, ou heureuse, alors ça vaut le coup de tenter de sauver les choses, à condition évidemment que ça ne se reproduise pas et à condition que certaines choses soient améliorées pour éviter d’en arriver jusque-là.