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Restez chez vous ! C’est l’ordre donné aux Français depuis le mardi 17 mars à midi afin de stopper la progression du coronavirus Covid-19 en France. Depuis trois jours, la France est confinée chez elle, ce qui bouleverse le quotidien des Français mais aussi l’ensemble de la société et de l’économie. Désormais, seules quelques sorties, qualifiées d’indispensables, sont autorisées par le gouvernement. Vous pouvez aller faire vos courses, travailler si votre employeur n’a pas d’autre solution et aller aider vos proches qui en ont le plus besoin. Si les sorties pour promener son chien et faire un minimum d’activité physique sont autorisées, certains en ont abusé… Et ont dû payer une amende. Désormais, tout contrevenant à ces nouvelles règles s’expose à une amende de 135 euros, qui peut être majorée à 375 euros. Malgré ces mesures, le gouvernement estime qu’il y a encore trop de monde dans les rues et il vient de tirer les oreilles des Français.
Confinement : "Ils n’ont pas compris les messages"
Emmanuel Macron n’est pas content. En visite à l’Institut Pasteur jeudi 19 mars, le président de la République s’est montré particulièrement agacé par le comportement de certains vis-à-vis du confinement. "Quand je vois que des gens continuent à aller au parc, à se mettre ensemble, à aller à la plage ou à se ruer dans les marchés ouverts, c’est qu’ils n’ont pas compris les messages", a-t-il déclaré devant des journalistes, cité par Le Parisien. Le Premier ministre Edouard Philippe était sur la même longueur d’onde, dénonçant, devant les sénateurs, "la négligence, la légèreté, l’insouciance qu’on voit encore parfois dans nos rues". Même son de cloche du côté du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui a qualifié d’"imbéciles" ceux qui ne respectaient pas les consignes.
Après cet agacement, l’exécutif pourrait donc décider d’agir et de renforcer encore un peu plus le confinement. Un nouveau Conseil restreint de défense, autour d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe, se tient ce vendredi 20 mars. Comme le rappelle Le Parisien, ces réunions ont toujours été suivies d’annonces… Jusqu’à présent rejetée par l’exécutif, la mise en place d’un couvre-feu pourrait-elle être décidée ?
Confinement : le couvre-feu est-il inévitable ?
Lundi 16 mars, quelques heures avant l’allocution d’Emmanuel Macron annonçant l’entrée en vigueur d’un confinement de deux semaines, les rumeurs sur un possible couvre-feu allaient bon train. L’exécutif a rejeté cette mesure à plusieurs reprises mais elle pourrait bien faire son apparition. Consultés par Le Parisien, des spécialistes en gestion de crise estiment que le gouvernement a encore deux cartes à jouer.
La première serait d’activer "l’état d’urgence sanitaire" : le projet de loi a été examiné par le Conseil des ministres et voté par le Sénat dans la nuit de jeudi à vendredi. La seconde serait de mettre en place un couvre-feu afin d’interdire les sorties à partir d’une certaine heure. Une mesure réclamée par Marine Le Pen et rejetée mercredi par Laurent Nunez, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, mais tout pourrait changer si cette mesure s’avère concluante dans d'autres pays. En Italie, le couvre-feu débute à 18 heures, interdisant toute sortie, sauf pour un motif impératif.
Cette mesure pourrait donc être la prochaine étape du confinement en France. Depuis le jeudi 12 mars, l’exécutif semble opérer une gradation dans la mise en place des différentes mesures de lutte contre le coronavirus. Si le couvre-feu peut en être une, le prolongement du confinement en est une autre… Mais pour encore combien de temps ?
Confinement : jusqu’à six semaines chez soi ?
Lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a évoqué un confinement de quinze jours à compter du 17 mars. Logiquement, cette mesure devrait donc être levée à la fin du mois, le mardi 31 mars. Pourtant, depuis quelques jours, de nombreux experts s’accordent pour dire que cette durée ne sera pas suffisante. Alors que l’Italie vient d’annoncer le prolongement du confinement au-delà du 3 avril, la France pourrait prendre la même décision.
Combien de temps faudra-t-il rester chez soi ? C’est une donnée, pour l’heure, inconnue, car elle dépend de la propagation du virus sur le territoire. Interrogé sur France Info, le docteur Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat, a évoqué un confinement d’une durée de "six semaines, voire plus". "Le confinement durera autant qu’il faudra" a, de son côté, déclaré le ministre de la Santé dans un entretien au Figaro, ajoutant : "Le confinement est nécessaire. C’est une étape difficile qui demande du temps. Mais plus on l’applique avec sérieux, moins il durera".
"La situation va d’abord se dégrader, avant de s’améliorer : dans un premier temps l’épidémie va continuer à progresser, car les malades qui décèdent aujourd’hui ont été contaminés avant le confinement", conclut Olivier Véran auprès du Figaro. Il va donc falloir s’habituer à rester chez soi.