Cinquième vague : le nouveau scénario pour le mois de janvierAFP
Optimiste, Olivier Véran estime que la cinquième vague sera "peut-être" la dernière. Pour certains scientifiques, le pari du gouvernement de laisser circuler librement le variant Omicron ne sera pas forcément le bon...
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Et surtout, la santé. Vos vœux pour la nouvelle année ont sûrement évoqué la fin du Covid-19 et le retour à une vie normale, après bientôt deux ans sous restrictions. Si le couvre-feu et le confinement sont de l’histoire ancienne – bien qu’il ne faille jamais dire jamais, aime à rappeler le gouvernement – cela ne signifie pas que les fermetures sont derrière nous. La preuve, les règles ont changé ce lundi 3 janvier pour une durée de trois semaines dans l’Hexagone et tous les Français sont concernés.

Cinquième vague : 500 000 contaminations mi-janvier ?

Alors qu’il pensait que le pire était derrière nous avec Delta, le gouvernement doit faire avec un nouvel ennemi, le variant Omicron. Interrogé à ce sujet par France Inter, le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré que le nombre de contaminations devrait "continuer à augmenter dans les prochains jours". Si près de 220 000 nouveaux cas ont été enregistrés le 1er janvier, il estime que les chiffres vont continuer d’augmenter, pour atteindre "peut-être un demi-million de contaminations quotidiennes". 500 000 malades par jour d’ici la moitié du mois de janvier ? C’est le nouveau scénario auquel le gouvernement se prépare.

Pour ce faire, Jean Castex a pris les devants dès ce lundi 3 janvier en réunissant une dizaine de ministres autour de lui, afin de faire le point sur les prochaines semaines. Comme l’explique Matignon, cité par l’Agence France Presse, l’objectif est "de faire le point sur l’impact du variant Omicron et sur la continuité des services publics essentiels". Il s’agit notamment des "hôpitaux, lieux d’enseignements, transports en commun, administrations, armée, gendarmeries et commissariats ou encore entreprises du secteur de l’énergie". Autour du Premier ministre se trouvaient, dès 16 heures, Olivier Véran (Santé), Bruno Le Maire (Economie), Gérald Darmanin (Intérieur), Jean-Michel Blanquer (Education nationale) ou encore Elisabeth Borne (Travail).

Avec la nouvelle année, le gouvernement a-t-il pris des résolutions ? Il semble, en tout cas, avoir changé son fusil d’épaule dans la lutte contre la cinquième vague du Covid-19. Voici ce qu’il pourrait se passer dans les prochaines semaines…

Cinquième vague : sera-t-elle la dernière ?

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Le gouvernement se veut optimiste. Malgré la multiplication des cas et l’impact que les contaminations commencent à avoir sur les hôpitaux, Olivier Véran estime que cette vague est peut-être "la dernière". Dans un entretien accordé au Journal du dimanche le 2 janvier, le ministre de la Santé explique : "Omicron est tellement contagieux qu’il va toucher toutes les populations du monde. Il va entraîner une immunité renforcée : on sera tous plus armés après son passage".

Autre point rassurant pour le ministre, qui se base sur des données britanniques : "Il y a trois fois moins de formes graves de la maladie avec Omicron qu’avec Delta. On s’attend à ce qu’Omicron fasse augmenter fortement le nombre d’hospitalisations et moins fortement les admissions en soins critiques ou en réanimations". En clair, le variant est plus contagieux mais moins dangereux et n’augmente pas autant la pression sur les services de réanimation que Delta ou la souche originelle du virus. La solution serait donc de le laisser circuler librement…

Cinquième vague : laisser circuler Omicron librement ?

Le gouvernement a resserré la vis des Français à plusieurs reprises ces dernières semaines, mettant plus particulièrement la pression sur les non vaccinés. La transformation du pass sanitaire en pass vaccinal est la dernière étape de ce plan puisqu’à compter de la mi-janvier – si le projet de loi est adopté – les personnes qui n’ont pas un schéma vaccinal complet ne pourront plus se rendre dans de nombreux lieux de la vie quotidienne.

La stratégie de l’exécutif est-elle de laisser circuler librement Omicron, pour faciliter cette "immunité renforcée" évoquée par Olivier Véran ? Le professeur Eric Caumes le pense. L’infectiologue a réagi aux propos du ministre de la Santé sur LCI, affirmant que le gouvernement a "fait le choix" de "laisser circuler le virus" et qu’il s’agissait d’un pari "très risqué". Evoquant cette cinquième vague du Covid-19, le professeur s’est dit "persuadé que ce ne sera pas la dernière".

Pour Eric Caumes, le gouvernement aurait pu imposer des restrictions au moment des fêtes de fin d’année s’il l’avait voulu mais ce ne fut pas le cas, "pour des raisons économiques et morales". "C’est un pari très risqué. Il faut espérer qu’ils ne se trompent pas", a-t-il ajouté auprès de la chaîne d’informations. Le scénario du gouvernement sera-t-il le bon ? Selon Eric Caumes, "la réalité on la connaîtra dans 15 jours, pas avant". Il va donc falloir patienter jusqu’à la deuxième moitié du mois de janvier pour savoir si le pari du gouvernement était le bon…