Pendant la période des fêtes de fin d’année, une nouvelle méthode de fraude particulièrement sournoise émerge : des faux conseillers bancaires qui utilisent WhatsApp pour tromper les Français.
"Nous avons été informés de ces nombreux documents diffusés à plusieurs reprises dans les médias. Nous soupçonnons qu'ils aient été falsifiés pour suggérer qu'ils ont été envoyés par des personnes de chez Nissan", ont sobrement expliqué les équipes de cet acteur majeur du secteur automobile japonais. Depuis quelques jours déjà, Nissan est de nouveau sous les feux de la rampe : l'entreprise, en conflit ouvert avec son ancien Président-Directeur Général (P-DG), est accusé d'avoir monté un coup contre lui pour le faire chuter.
Pour rappel, ainsi que l'explique La Dépêche, Carlos Ghosn a géré l'alliance Renault-Nissan des années durant, avant d'être accusé par son ancien employeur pour "mauvaise conduite" et "activités frauduleuses". Il a ensuite été mis quatre fois en examen au Japon, avant d'être purement et simplement incarcéré. Le récit de son évasion a d'ailleurs fais le tour du monde et largement intéressé les journalistes politiques français, comme une certaine Léa Salamé.
Des mois durant, souligne Le Figaro, l'ancien patron de Renault-Nissan a dénoncé un "complot" contre lui. Dorénavant, certaines "preuves" lui donneraient raison, explique Capital. Ce qu'il faut retenir.
Carlos Ghosn est-il victime d'un "coup monté" ?
En effet, le site Bloomberg a récemment publié certains documents susceptibles d'aider l'ancien P-DG : il s'agirait d'e-mails envoyés par des individus travaillant pour Nissan et expliquant les manigances de certains au sein de l'entreprise pour évincer l'homme d'affaires. "Carlos Ghosn a toujours dit qu'il a été victime d'un coup monté. Maintenant il y a des éléments qui soutiennent sa thèse. Les documents et témoignages de personnes proches du dossier montrent qu'un puissant groupe interne estimait que la détention et les poursuites contre Carlos Ghosn étaient une opportunité pour réorganiser la relation entre Nissan et Renault, en des termes plus favorables à Nissan", explique le journaliste américain Reed Stevenson.
Qui seraient les cerveaux derrière ce "coup monté"?
Bloomberg a identifié plusieurs des figures supposément à la manœuvre pour faire tomber Carlos Ghosn. Les témoignages recueillis par le site d'informations dépeignent, indique Capital, "une campagne méthodique" visant à le faire chuter. Elle mettait notamment en œuvre "Hari Nada, qui dirigeait le bureau du directeur général de Nissan et qui a ultérieurement passé un accord avec les procureurs japonais pour témoigner contre Carlos Ghosn", assure Reed Stevenson.
Il aurait signé un mail expliquant que "Nissan doit agir pour neutraliser ses initiatives, avant qu'il ne soit trop tard". Ce courrier, qui évoquerait prétendument les actions de Carlos Ghosn, aurait été écrit en 2018 et aurait été adressé à Hitoshi Kawaguchi, responsable des relations gouvernementales de l'entreprise.
Par ailleurs, Hari Nada aurait aussi invité Hiroto Saikawa à "pousser vers des accusations plus sévères en matière d'abus de confiance" contre son ancien P-DG. "Ces efforts doivent être soutenus par une campagne médiatique afin de s'assurer de la destruction de la réputation de CG", aurait-il écrit.
Que reproche la justice à Carlos Ghosn ?
En pratique, le magnat de l'automobile est accusé de plusieurs méfaits. Il aurait dissimulé des revenus entre 2010 et 2018, résume Le Figaro. Les procureurs japonais évoquaient en 2018 quelques 5 milliards de yens, soit 38 millions d'euros. Plus tard, en janvier 2019, ils évoquent aussi 4 autres milliards de yens... Ce qui fait donc grimper le montant total à 31 millions d'euros supplémentaires.
Par ailleurs, Carlos Ghosn est également accusé d'avoir "contracté avec Nissan pour que l'entreprise lui verse, au moment de sa retraite, plusieurs dizaines de millions de dollars", écrivent nos confrères. Des sommes qu'il n'entendaient apparemment pas déclarer...