La technologie nécessaire au bon fonctionnement de la téléphonie mobile va entraîner une révolution : les anciennes fréquences 2G et 3G vont être délaissées par les opérateurs. Or, la connexion des alarmes...
Quatre longues heures ont chamboulé sa vie à jamais. Noémie, infirmière âgée de 26 ans lors des faits, a été retenue en otage par Amedy Coulibaly, le 9 janvier 2015, au sein d’un Hyper Cacher, porte de Vincennes. Quatre personnes ont été tuées à l’arme de guerre. Plus de 5 ans après les attaques terroristes islamistes qui ont endeuillé la France, (Charlie Hebdo, policière municipale tuée à Montrouge et l’Hyper Cacher), le procès s’est enfin ouvert ce mercredi 2 septembre 2020, aux assises de Paris. Auprès de France Inter, Noémie, cachée ce jour-là dans l’une des chambres froides du supermarché, s’est confiée sur son calvaire.
Retenue en otage lors d’une petite course "pour la préparation du Shabbat"
Après avoir quitté ses grands-parents, la jeune infirmière appelle sa mère afin de savoir si elle a besoin d'une petite course, "pour la préparation du Shabbat". Une fois la petite liste effectuée, elle entre ainsi dans la grande épicerie, vers 13 heures. Seulement quelques minutes après, Amedy Coulibaly, un terroriste, fait son apparition. Il est muni d’une arme de guerre dans la main et d’autres sont rangées dans un sac de sport.
Alors au fond du magasin, Noémie entend une "une grosse détonation".
"J’ai vu des gens courir, des gens qui arrivaient de l’entrée du magasin, qui couraient vers le fond, et qui criaient."
Quand tout à coup, des gens se mettent à hurler : "Vite, courez ! Il est armé !" En quelques secondes, elle fait alors très vite le lien avec les attentats de la veille à Montrouge, et de l’avant-veille, à Charlie Hebdo, et cherche en premier lieu à s’échapper…
Attentat de l’Hyper Cacher : "On a cherché une issue de secours"
S’apercevant qu’il serait impossible de regagner la sortie, Noémie suit "le mouvement" et descend des escaliers. "On a cherché une issue de secours. On a vu qu’il n’y avait pas d’issue de secours, qu’il n’y avait aucun moyen de sortir à part de remonter et de repasser par l’avant du magasin. Et on a vu deux chambres froides, et on a commencé à se diviser dans ces chambres froides pour se cacher."
A l’intérieur, il fait noir, et zéro degré. Un otage est toutefois parvenu à éteindre le climatiseur. Tous essaient de faire le moins de bruit possible, bien qu’accompagné d’un bébé de 8 mois, étrangement calme.
La caissière leur fait alors savoir que le terroriste va tuer d’autres personnes. La jeune infirmière entend d’ailleurs les bruits angoissants et coups de feu de la scène de massacre, qui se déroule à l’étage supérieur.
Quatre otages ont été abattus par Coulibaly, sous les yeux de dizaines de personnes, dont un petit garçon de deux ans, rappelle le média radiophonique. Noémie a l’impression de vivre une scène de film.
Prise d’otage à l’Hyper Cacher : les jours d’après "j’étais là sans être là, dans le flou total"
Grâce à son réseau mobile, Noémie a pu rester en contact avec sa famille, ses parents et son mari, qui se trouvait juste devant l’Hyper Cacher, avec la police, la BRI et le RAID. Ceux-ci préparaient minutieusement leur assaut. "On a essayé de se rassurer ainsi. Et de parler de choses qu’on pourrait faire en sortant. On a vraiment essayé de garder tout le positif, et aussi pour le bébé, pour pas être stressés et pas l’angoisser."
Lors de l’assaut, "on a entendu des grosses déflagrations. Beaucoup de bruit. Des tirs, interminables, qui ne se sont pas arrêtés". Certains otages restent traumatisés. "Moi j’attendais tellement l’issue avec impatience que c’était plutôt des bruits rassurants, je me disais c’est la fin. On ne savait pas ce qu’il se passait. On entendait juste des tirs. Mais, dans ma tête, c’était impossible que ça se termine autrement que bien."
"C’était la plus grande peur de ma vie. Et en même temps, ça paraissait tellement irréel, je me disais que ça devait se finir à un moment."
Si les policiers ont été, selon les dires de l’otage, "vraiment exceptionnels" et leur ont expliqué avant de sortir "qu’il ne fallait pas regarder devant (eux)", pour ne pas voir la scène d’horreur, Noémie en garde les stigmates. En voyant le soir, du sang sur ses chaussures, "c’est un nouveau choc". Les jours d’après, elle est "dans le flou total, j’étais là sans être là".
En tentant de reprendre le cours de sa vie, elle s’est rendu compte qu’elle n’y arrivait plus : "Impossible de ressortir dans la rue et de reprendre le métro. Elle qui adorait son métier, la vue du sang lui « est devenue difficile". Elle a donc, à contre-cœur, arrêté ses activités. Elle s’occupe aujourd’hui de son bébé.