Ces objets du quotidien qui vont être distribuées gratuitementIllustrationIstock
Les femmes en situation de précarité vont enfin pouvoir profiter des protections périodiques gratuites. Cette expérimentation, lancée cette année, fait suite à la publication d'un rapport sur le tabou des règles.

1,7 million de femmes sont victimes de précarité menstruelle en France. C’est ce que souligne l’association Règles élémentaires. Les protections en période de règles peuvent en effet peser lourd dans le budget des femmes les plus précaires. Le coût est estimé à 10 euros par mois en moyenne.

C’est pourquoi, à l’issue d’un rapport sur le tabou des règles, publié mardi 11 février par les députées Laëtitia Romeiro Dias (LaREM) et Bénédicte Taurine (LFI), le gouvernement a pris une décision inédite. Les cabinets de Marlène Schiappa et Christelle Dubos ont annoncé mercredi 12 février "l'expérimentation dès 2020 de la gratuité des protections hygiéniques dans plusieurs lieux collectifs", une expérimentation "dotée de 1 million d'euros", rapporte RTL.

Les secrétaires d’Etat chargées respectivement de l’Égalité femmes/hommes et de la Solidarité et la Santé "saluent" par ailleurs dans un communiqué l’étude, adopté par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale.

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Comme celui remis en novembre par la sénatrice Patricia Schillinger (LREM), ce document "fait notamment de la lutte contre la précarité menstruelle et l’accès de toutes les femmes aux protections hygiéniques une priorité", notent-elles.

Ce sujet n’a rien d’anecdotique, autant sur le plan sanitaire qu’économique, affirment les deux autrices de ce rapport. Elles indiquent que "la prise en charge insuffisante de la question des menstruations contribue à perpétuer les inégalités entre les femmes et les hommes". Elles entendent ainsi "déconstruire les tabous".

Protections périodiques : un cruel manque d’informations

Au sein de leur rapport, les députées recommandent l’installation de distributeurs de protections menstruelles dans certains lieux publics. Les femmes sans domicile pourraient ainsi y avoir accès par le biais de cartes prépayées.

Au total, 47 préconisations figurent dans le document pour que les règles soient moins "génératrices d’angoisses et de souffrances" pour les femmes. Sont également notées des mesures pour lutter contre le manque d’information sur le sujet, notamment dans les collèges. Elles demandent aussi des informations claires de la part des industriels sur l’utilisation de certaines protections et le risque de choc toxique.