Jean-Louis et Véronique CourjaultAFP
La France, le "pays qui tue ses bébés" comme l'appelle la presse ? De nombreux infanticides ont effectivement eu lieu dans l'Hexagone. Retour sur ces femmes qui ont mis fin à la vie de leurs enfants.
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Ces mères qui tuent leurs enfants : la sordide affaire Fiona

En mai 2013, Cécile Bourgeon signale la disparition de sa fille, Fiona. L’enfant a cinq ans et se serait volatilisé dans l’un des parcs de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). La mère, âgée de 25 ans explique s’être assoupie dans les herbes avant d’avoir perdu de vue sa fille aînée. Après d’intenses recherches pendant plusieurs mois, les enquêteurs soupçonnent la mère et son nouveau compagnon, dont elle est enceinte, d’avoir joué un rôle dans la disparition de Fiona.

"Il lui a mis une claque au visage", concède Cécile Bourgeon le 24 septembre 2013, après avoir été interpellée par les forces de police. Son compagnon de l’époque, Berkane Makhlouf, dément. "Elle s’est étouffée avec son vomi", assure-t-il alors, comme le rappelle Le Parisien, qui ne manque pas de préciser que le couple était en proie à la toxicomanie. Ils avouent par la suite avoir créé de toute pièce le récit raconté aux enquêteurs et avoir enterré le corps près du lac d’Aydat (Puy-de-Dôme). Ni Cécile Bourgeon ni Berkane Makhlouf ne parviennent à se rappeler précisément de l’endroit où ils ont abandonné la dépouille.

Ils sont tous les deux mis en examen et incarcérés pour "coups mortels aggravés", Berkane Makhlouf ayant lui aussi accusé la mère de Fiona de violence. Début 2018, Cécile Bourgeon a été condamnée à 20 ans de prison mais la Cour de cassation a annulé la décision le mercredi 20 février 2019 en raison d’un vice de procédure, souligne LCI. Cette dernière, qui a purgé la peine de cinq ans prononcée en première instance comparaîtra donc à son troisième procès libre.

Ces mères qui tuent leurs enfants : Dominique Cottrez

Libérée sous condition depuis le 22 janvier 2018, Dominique Cottrez a passé un peu plus de quatre ans en prison, pour le meurtre de ses huit enfants. Les faits, rappelle Le Nouvel Observateur, se sont produits entre les années 1989 et 2007. A l’époque, l’aide soignante a étouffé l’ensemble de ses nourrissons, dont elle avait accouché chez elle. Exception fait du deuxième né, qu’elle a tué dans les toilettes de l’hôpital où elle séjournait à la suite d’une crise d’épilepsie.

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Par la suite, la mère infanticide s’était débarrassée des corps en les entassant dans des sacs, qu’elle stockait dans sa chambre à coucher ainsi que son garage.

En 2011, elle a rencontré des experts psychiatres qui ont déclaré qu’elle ne représentait plus aucun dangereux, qu’elle était "curable et réadaptable" et qu’elle ne souffrait d’aucune pathologie psychiatrique. Une nouvelle expertise, réalisée en 2017 insistait néanmoins sur la nécessité d’un suivi en cas de libération.Dominique Cottrez est en effet soumise à plusieurs obligations et interdictions, poursuit l’Obs. Elle doit se faire suivre par un psychologie, doit poursuivre une activité professionnelle ou des études et n’a pas d’autre choix que de reverser 15% de sa rémunération pour "réparer les dommages causés par l’infraction" qu’elle a commis. Elle ne peut pas non plus évoquer les faits pour lesquels elle a été condamnée publiquement.

Ces mères qui tuent leurs enfants : Céline Lesage

En 2010, Céline Lesage avait rendez-vous avec la cour d’assises de la Manche, pour répondre des multiples meurtres commis à l’encontre de ses nourrissons. D’après Le Figaro, qui couvait l’affaire à l’époque, il s’agit d’une "des plus graves affaires d’infanticides de ces dernières années.

Cette même année, elle est déclarée coupable et condamnée à 15 ans de prison, indique Libération.Décrite comme une femme "réservée", "introvertie" voire "sans histoire", Céline Lesage était accusée d’avoir étouffé ou étranglé six de ses enfants entre les années 2000 et 2007. Elle a dissimulé ses nombreuses grossesses et a mis au monde les bébés en cachette avant de les tuer, explique le quotidien. C’est le père du sixième qui a découvert les cadavres en décomposition de tous les nouveau-nés, dans la cave de leur domicile de Valognes (Manche).

"Pour Céline Lesage, il s’agit d’une peine compréhensive, elle pense que la justice a été correctement appliquée", expliquait son avocate Me Véronique Carré, qui n’a pas fait appel.

Ces mères qui tuent leurs enfants : Virginie Labrosse

"Je ne sais même pas si c’étaient des êtres humains. Je ne savais pas quoi faire. On panique", expliquait tant bien que mal, la voix saccadée par les sanglots, Virginie Labrosse devant les assises de Savoie, en 2010. La même année, l’employée municipale a été condamnée à cinq ans d’emprisonnement pour avoir tué, puis congelé, trois de ses nouveau-nés, souligne Le Figaro.

C’est Philippe Viguet Poupelloz, son ancien compagnon, qui a découvert les corps décomposés de deux bébés, emballés dans des sacs plastiques, rapporte La Dépêche. "Ce n’était pas un acte logique. Il n’était pas question de m’en débarrasser, de les brûler, quelque part c’était à moi", a-t-elle raconté lors de son procès.

Pire, selon l’expert gynécologue qui a pu l’analyser, elle aurait pu continuer. Selon lui, Virginie Labrosse était "atteinte de déni de grossesse dans sa forme clinique extrême, car sans conscience d’une vie qui s’exprime". "Les infanticides auraient pu continuer si on ne l’avait pas arrêtée", a-t-il affirmé.

Ces mères qui tuent leurs enfants : Véronique Courjault

L’affaire Véronique Courjault est peut-être l’une des affaires d’infanticides les plus connues en France. En juillet 2006, son compagnon découvre deux bébés congelés dans leur appartement de Séoul, sur les trois enfants que son épouse a tué. "Dès lors, il ne se pardonnera plus d’avoir, sans le vouloir, précipité la perte de la femme qu’il aime", explique Marc Morin, avocat de plaignante, dans les colonnes du Figaro.

Ce sont en effet les tests ADN, rendus possibles par le prélèvement d’échantillons biologiques autorisés par Jean-Louis Courjault qui ont permis de confondre sa compagne. Un temps, elle a tenté nié les faits mais a fini par passer aux aveux durant sa garde à vue, en octobre de la même année. Elle est reconnue coupable des meurtres de ses enfants. Le premier est commis en 1999, en France, les deux suivants en Corée du Sud, entre 2002 et 2003.

Elle est condamnée en 2009 à huit ans de prison, une peine qu’elle purge en partie à la maison d’arrêt d’Orléans. En 2010, la justice décide de sa mise en liberté conditionnelle, laquelle s’accompagne d’une interdiction de communiquer avec la presse, rapporte L'Express.

Ces mères qui tuent leurs enfants : Geneviève Lhermitte

Geneviève Lhermitte vient d’en faire la demande : elle souhaite pouvoir retrouver une liberté conditionnelle. Le tribunal d’application des peines de Bruxelles ne s’est pas encore prononcé sur la question et ne rendra pas sa décision définitive avant le 28 mars prochain, rapporte le journal belge Sudinfo.

Condamnée à perpétuité, Geneviève Lhermitte est connue en Belgique comme "la mère infanticide de Nivelles". Elle a tué ses cinq enfants avec préméditation, les égorgeant un à un. Le drame s’est passé dans la demeure familiale, à Nivelles (Wallonie, province du Brabant), le 28 février 2007.

Geneviève Lhermitte qui dit être dépressive a ensuite tenté de mettre fin à ses jours. Depuis, elle est incarcérée à la prison des femmes de Forest, à Berkendael.