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Le 30 novembre 2022, la baguette était inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco. Aujourd’hui, cet emblème de la gastronomie française pourrait bien être menacé. Depuis quelques mois, le prix de l’énergie a drastiquement augmenté. Si l’ensemble de la population française n’a pas pu l’ignorer, ce sont également les petits commerçants qui sont aujourd’hui menacés par cette hausse brutale de leurs dépenses.
Des artisans à l’image de Frédéric Nicolle, boulanger agenais, qui s’est confié auprès de Sud-Ouest sur cette situation. En effet, le commerçant a reçu, au mois de décembre, une facture d’électricité d’un montant de 62 313 euros.
"J'ai eu quatre jours de retard, car j'attendais d'être rémunéré par les collectivités que j'approvisionne. Pour ces quatre jours de retard, on m'envoie don c une note de pénalités de l'ordre de plus de 62 000 euros", regrette-t-il.
Mais cela n’est pas la seule hausse qu’il connaît. "Le contrat avec mon fournisseur arrivait à terme en cette fin d'année. J'avais négocié, par anticipation avec un courtier, un nouveau tarif avec ce même fournisseur", poursuit l'artisan.
Baguettes de pain : bientôt une nouvelle hausse des prix ?
Face à son retard de paiement, le fournisseur a pris la décision d’annuler le prix négocié et la facture mensuelle du boulanger passera donc de 3 000 à 10 266 euros. Pourtant, ce dernier a tout de même décidé de ne pas augmenter ses prix pour le moment, mais il craint de bientôt ne plus avoir le choix.
Frédéric n’est pas le seul artisan à souffrir de l’inflation de l’énergie et plusieurs de ses confrères confient qu’ils devraient, eux aussi, bientôt augmenter les prix. "On va augmenter de plus de 30% voilà, ça c’est sûr et certain. C’est le minimum rien que pour retomber sur nos pieds", explique notamment Franck Giquel, boulanger à Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes à nos confrères de franceinfo. Lui aussi a eu une mauvaise surprise en découvrant que sa facture avait augmenté de 1 400 euros. Celle-ci pourrait même être encore multipliée par six avec son nouveau contrat.
"80% des boulangeries sont susceptibles de fermer", estime un artisan
Ainsi, de nombreux boulangers sont aujourd’hui dans une situation critique et sont partagés entre augmenter leur prix et le besoin de préserver leur clientèle. Face à cela, Frédéric Nicolle n’est que très peu optimiste et estime que "80% des boulangeries sont susceptibles de fermer en janvier. Et ça, personne ne semble s'en préoccuper."
Finalement sa dette de 62 000 euros a été effacée par son fournisseur. Mais l’artisan devra tout de même "leur avancer trois mois de caution dans le cadre du prochain contrat", révèle-t-il à nos confrères.