Au Turkménistan, s'essuyer les fesses avec la tête du président, c'est mal
Le chef de l'Etat turkmène n'apprécie que très modérément que ses concitoyens puissent s'essuyer le postérieur avec sa photo. Si bien que la police locale est chargée de les démasquer.

Papier toilette turkmène : la chasse aux photos souillées est ouverte

Le site du journal Ouest-France ainsi que la BBC s'en font l'écho. Au Turkménistan, la police a reçu une mission particulière : celle d’inspecter les toilettes publiques et privées de tout le pays. Le but ? Trouver des journaux sur lesquelles des photos du président Gurbanguly Berdimuhamedow apparaissent mais que les Turkmènes ont choisi d'utiliser pour essuyer leurs fesses aux toilettes. Une chasse aux photos souillées d’excréments a donc été lancée.

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Papier toilette turkmène : le "cul-te" de la personnalité

De fait, cette pratique visiblement en vogue dans le pays ne serait absolument pas du goût du président. Lequel a été réélu (curieux hasard) l'an passé avec 98 % des voix et serait, souligne Ouest-France, considéré tel un autocrate à la tête d’une dictature. A cela s'ajoute le fait que le Turkménistan constitue aujourd'hui l'un des pays les plus fermés et répressifs au monde et que la torture ainsi que l'emprisonnement politique sont monnaie courante.

Dans sa quête de photos utilisées en guise de papier toilette, les décharges ont donc été chargées d'inspecter les détritus afin d'établir à quel immeuble et à quel appartement ils appartiennent. L'idée étant d'en rendre compte, ensuite, à la police.

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Papier toilette turkmène : la faute à la crise économique mais pas que...

Les concitoyens considérés comme coupables pour avoir "terni" l'image du président recevront, ensuite, un avertissement. Sauf qu'il risque d'y en avoir un certain nombre. Pour quelle raison ? Parce que les Turkmènes subissent, en effet, de plein fouet la crise économique et qu'ils sont, pour beaucoup, contraints d'être abonnés aux journaux locaux qui relaient la parole présidentielle.

Pour composer avec ces conditions de vie particulièrement répressives, ils sont nombreux à ne plus s'acheter de papier toilette et à utiliser, en remplacement, les journaux qui célèbrent la gloire de leur président. Le fait est qu'il serait, en réalité, compliqué pour eux de faire autrement puisque le visage de Gurbanguly Berdimuhamedow apparaitrait, semble-t-il, dans tous les journaux du pays.

En janvier dernier, le président turkmène avait déjà ordonné que les possesseurs de voiture noire les repeignent en blanc (sa couleur de prédilection). Il avait, dans le même temps, interdit, conclut Ouest-France, l’importation de maillots de bain.

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