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Le maire (Les Républicains) d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Manuel Aeschlimann, a été condamné mardi pour avoir diffamé son prédécesseur, le socialiste Sébastien Pietrasanta, qu’il accusait d’avoir permis le tournage d’un film coquin dans les locaux de l’Hôtel de ville, indique ce mercredi Le Parisien.
Cette accusation date de juin 2014, lorsque la tension était à son comble entre les deux hommes lors de l’élection municipale d’Asnières qui a vu la victoire du candidat de la droite à seulement 70 voix d’avance. Dans un contexte houleux, Manuel Aeschlimann avait alors diffusé lors du conseil municipal du 28 juin un extrait de la bande-annonce d'un film que voulait réaliser un adjoint du maire socialiste de l’époque, Julien Richard-Thomson.
Des images provenant d’une banque d’images
Sur les images, on pouvait voir "un montage mixant des images de l'Hôtel de ville et des scènes agrémentées de filles courtement vêtues aux poses lascives. L’un des personnages propose à une juge, dans la salle des conseils transformée pour l’occasion en tribunal, une petite partie de zizi-panpan", indique Le Parisien. Le maire nouvellement élu avait alors reproché à son prédécesseur d’avoir "dégradé l’image de la ville" en autorisant le tournage de ce film. Lors de ce conseil municipal, Daniel Aeschlimann avait brandi comme preuve un courrier adressé à Jaguarundi Prod, par lequel la mairie autorise un tournage les 1 er et 2 avril 2014 "à titre gracieux", tout en "invitant à un don à la caisse des écoles".
Le film en question s’appelle "Korruption" et a bien été tourné dans les locaux de l’Hôtel de ville en 2014. Seulement les scènes où l’on pouvait voir des femmes dénudées n’ont pas été tournées sur place, elles proviennent d’une banque d’images utilisées pour la bande-annonce du film, précise Julien Richard-Thomson, le réalisateur. Les protagonistes aux poses érotiques n’étaient donc pas des actrices ayant joué dans l’Hôtel de ville.
"Ce film est une comédie grinçante, qui dénonce la corruption et le pouvoir de l'argent, sur un ton humoristique. Il présente différents personnages caricaturaux, dont un parrain de la mafia proxénète et trafiquant de drogues, qui est le méchant du film", nous explique Julien Richard-Thomson qui se défend d'avoir fait un film pornographique, ni même érotique. Et ce dernier de préciser que le tribunal a statué dans son jugement que Korruption "n’entre pas dans la catégorie des films pouvant être qualifiés de pornographiques ou de « porno-soft », mais se propose principalement de dénoncer, de manière loufoque, que chacun demeure libre d’apprécier, les maux engendrés par la corruption et le proxénétisme."