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Depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar reste introuvable. Après deux mois et demi de recherches intenses, la thèse du départ volontaire est désormais écartée par les enquêteurs, qui s’inquiètent de l’intervention d’une tierce personne. Qui pourrait-elle bien être ? L’affaire, très médiatisée, est aujourd’hui cloisonnée. Les parties civiles n’y ont d’ailleurs toujours pas accès. "Soit les enquêteurs tissent leur toile et le piège se refermera sur quelqu’un prochainement, soit ils n’ont rien", nous confiait récemment l’avocat de Cédric Jubillar, Me Jean-Baptiste Alary.
Si ces dernières semaines, les gendarmes de la section de recherche de Toulouse et de la brigade de recherche d’Albi ont multiplié les fouilles et auditionné de nombreuses personnes de l’entourage de la jeune mère de famille, aucune interpellation n’a encore eu lieu.
Toutefois, des éléments troublants semblent être pris au sérieux par les professionnels en charge de l’affaire.
Delphine Jubillar : un témoignage anonyme sème le trouble
Si, selon France Bleu, la piste d’une "mauvaise rencontre" est privilégiée, les autres scénarios ne sont pas pour autant toutes écartés. D’autant qu’un nouveau témoignage anonyme diffusé ce mercredi 3 mars sur la radio locale est venu semer le trouble. Présentée par la radio locale comme un "membre de la famille de Cédric Jubillar", la personne émet des propos accablants.
"Plusieurs fois avant la disparition, on l'a entendu dire à sa mère : Oui je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne il va la retrouver (sic), elle veut me quitter, elle veut demander le divorce", raconte cette source non identifiée. "Il savait qu'il allait tout perdre, qu'il allait devoir tout recommencer depuis le début. Pour lui, Delphine, c'était le pilier, c'est elle qui faisait tout. Il avait tout grâce à elle. Du jour au lendemain, se voir perdre tout, ça peut rendre fou un homme. Elle avait déjà tout programmé (...) Elle voulait la garde exclusive de ses enfants. A aucun moment, elle n'aurait voulu que ce soit lui qui les grandisse (sic)."
Des propos jugés "blessants et très graves" par la mède de Cédric, mais qui intéressent les enquêteurs…
Affaire Jubillar : sa belle-mère exprime sa colère
La mère de Cédric, visée également par ces accusations, est sortie de son silence pour exprimer sa colère dans les colonnes du Parisien: "Ces mots sont choquants, blessants et très graves", a-t-elle déclaré ce vendredi 5 mars au quotidien francilien. "Et surtout, ils sont tout à fait inexacts. Jamais au grand jamais, Cédric n'a tenu de tels propos et surtout pas devant moi. Je peux le garantir. Cette personne, qui souhaite rester anonyme, veut nuire à Cédric, c'est évident. Mais de là à proférer de tels mensonges, c'est hallucinant. Quant à la question de la garde des enfants, c'est encore un autre mensonge. Delphine et Cédric s'étaient mis d'accord sur le principe d'une garde alternée. Mais par quelle haine de mon fils cette personne est-elle donc animée ?"
Ce témoignage, ne figurant jusqu’ici dans aucune déposition enregistrée, intrigue les experts, qui cherchent à en identifier l'auteur ou l'autrice. Ce nouvel élément pourrait même relancer une piste qui avait été mise de côté…
Delphine Jubillar : des prélèvements effectués sur son fils aîné
Les magistrats instructeurs ont un doute. Louis, le fils aîné de Delphine Jubillar âgé de 6 ans, est la dernière personne à l’avoir vue. Déjà entendu deux fois par les enquêteurs, il a expliqué que sa mère lui avait dit bonne nuit comme chaque soir et a affirmé qu’aucune dispute n’avait éclatée entre ses parents le soir de la disparition.
Pour éliminer tout doute d’emprise médicamenteuse, les gendarmes de la section de recherche de Toulouse ont procédé au prélèvement de cheveux sur le petit garçon. Lui aurait-on administré un somnifère cette nuit-là ? Si tel est le cas, cela l'aurait empêché d'entendre une éventuelle dispute ou affrontement entre ses parents. "Les résultats ne sont pas connus" a toutefois précise à La Dépêche Me Jean-Baptiste Alary.
Depuis le 23 décembre dernier, une information judiciaire est ouverte par le parquet de Toulouse pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration arbitraire pendant plus de 7 jours accomplis".