Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Un deuil est toujours difficile. Ce moment douloureux l’est d’autant plus lorsqu’on ne peut pas dire au revoir à ses proches, ni les accompagner dans leurs derniers instants. C’est malheureusement le cas pour les familles et les amis de ceux qui meurent du coronavirus Covid-19, explique Le Figaro. Alors que le virus se propage rapidement en France, des mesures exceptionnelles ont été prises dans les hôpitaux et les cliniques, notamment la limitation voire l’interdiction des visites aux malades.
Coronavirus : ne pas pouvoir dire adieu à ses proches
La règle est claire : on ne peut pas dire adieu aux mourants, ni leur tenir la main et encore moins les embrasser. C’est ce qu’a raconté la députée Bénédicte Pételle sur BFMTV la semaine dernière, alors que son père de 86 ans, contaminé, vivait ses derniers instants. Elle a décrit les adieux sans "aucun contact" entre son père et sa mère, elle aussi infectée. Cette dernière n’aura pas pu dire au revoir à son mari, mais "a pu lui faire passer un message d’amour, lui disant qu’elle aurait aimé le prendre dans ses bras". Sur Twitter, plusieurs internautes ont partagé la difficulté de ces derniers instants, celle de ne pas pouvoir être aux côtés de leurs proches alors qu’ils ont besoin d’être entourés.
Dans un message posté sur Facebook et relayé par Le Figaro, une femme explique que son beau-père vient de mourir : "Je n’ai pas le droit d’amener des habits à mon beau-père. Il sera enterré en l’état. C’est-à-dire en pyjama (…) La morgue de l’hôpital m’a gentiment expliqué qu’il allait mis dans une housse en plastique avant d’être mis dans un cercueil fermé". Parfois, certaines familles n’ont pas pu voir, une dernière fois, le corps de leur proche. "On prend des photos pour les montrer ensuite aux proches qui le souhaitent. Ce sont des pratiques que nous n’avions jamais envisagées ou même imaginées", explique au quotidien le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Une interdiction qui a lieu, aussi, lors de l’enterrement.
Coronavirus : des enterrements dans la plus stricte intimité
Depuis la mise en place du confinement, les obsèques doivent se dérouler dans la plus stricte intimité familiale. Alors que le flou persistait autour de cette question, Edouard Philippe a clarifié les choses le 17 mars sur France 2, expliquant : "Nous devons limiter au maximum les déplacements et même dans cette circonstance, nous ne devons pas déroger à la règle".
"L’organisation des cérémonies funéraires demeure possible mais dans la stricte limite du cercle des intimes, don en nombre très réduit et en observant scrupuleusement les gestes barrières", explique le site du gouvernement dédié au coronavirus. "Seuls les membres proches de la famille (20 personnes au maximum) ainsi que les desservants de rites funéraires pourront donc faire l’objet d’une dérogation aux mesures de confinement fondée sur 'des motifs familiaux impérieux'", est-il ajouté. Lorsque le défunt était touché par le coronavirus, alors les proches qui peuvent être infectés à leur tour ne peuvent pas se rendre à l’enterrement, puisqu’ils sont confinés.
Interrogé par Le Figaro, Nicolas de Laigue, directeur général délégué de Chambault Funéraire à Châtillon (Hauts-de-Seine), précise : "A la chambre funéraire, certains centres réduisent l'assistance à dix personnes. Elles peuvent se recueillir deux par deux devant le cercueil, dans un laps de temps très limité. Les familles qui ont choisi la crémation ne pourront accompagner leur défunt, les salles étant trop exiguës pour recevoir du public dans les règles de sécurité actuelles". Une peine qui s’ajoute à la peine et certains professionnels n’hésitent pas à dénoncer cette situation.
Coronavirus : une situation "inhumaine" ?
La situation est inédite mais surtout extrêmement difficile pour les proches des défunts. Comment accepter de ne pas pouvoir dire adieu à un membre de sa famille, à un vieil ami ? Le professeur Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation de Cochin qualifie cette situation de "directive inhumaine" sur Facebook. "Quand ces patients meurent, les familles peuvent alors apercevoir un peu leur aimé dans un sac mortuaire avant la fermeture de celui-ci et point", explique-t-il, affirmant qu’il ne souhaitait plus appliquer cette règle dans son service.
Les proches des défunts peuvent donc, s’ils y sont autorisés, leur dire au revoir au cimetière, sans cérémonie. Interrogé par Le Figaro, le philosophe Damien Le Guay alerte sur l’impact que ces décisions pourraient avoir sur les proches des défunts : "C’est d’autant plus violent que personne ne le souhaite et que la santé des endeuillés va s’en ressentir".