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Qui est vraiment François Fillon ? C'est dans un nouvel ouvrage que la journaliste Véronique Jacquier relate anecdotes sévères et détails inconnus sur l'ancien candidat à la présidentielle.
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François Fillon : ce qu'il s'est passé depuis l'éclatement du "Penelopegate"

Il y a presque deux ans, jour pour jour, éclatait dans le Canard Enchainé l’affaire Fillon. Si depuis l’ancien candidat à la présidentielle a quitté la vie publique et politique, en parallèle, la justice, elle, poursuit son travail concernant les soupçons d’emplois fictifs de Penelope Fillon. Il y a quelques jours à peine, le parquet a requis un renvoi du couple au tribunal correctionnel. Autant dire que l’ouvrage de Véronique Jacquier tombe plutôt mal. Dans L’homme qui ne voulait pas être président (Ed. L’Artilleur), à paraître ce mercredi, la journaliste et ancienne fillonniste de son propre aveu, tente de dresser le portrait de l’ancien Premier ministre à travers la descente aux enfers qu’a été la fin de la campagne.

Rumeurs de tromperie, rapport à l’argent, relation avec les politiques. C’est un autre François Fillon qui se dessine dans ces quelques 250 pages. L’ambition est clair en quatrième de couverture : "On ne peut rien comprendre des soubresauts de la campagne de 2017 sans s’arrêter sur les ressorts psychologiques".

Planet vous propose de découvrir certaines des anecdotes les plus marquantes.

François Fillon Premier ministre, des trajets ultra conforts

Véronique Jacquier raconte notamment comment François Fillon, alors qu’il était Premier ministre, rechignait à perdre du temps dans les transports. Même lorsqu’il doit inaugurer une nouvelle ligne de TGV dans l'Est de la France, ses équipes font croire qu’il est dans le train alors qu’en fait il se trouve dans un avion Falcon avec Alain Juppé, alors ministre de l’Ecologie.

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La journaliste raconte également comment chaque week-end des cinq années du quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon a rejoint son fief de Beaucé, dans la Sarthe, avec parfois des moyens démesurés : "d’abord en hélicoptère Puma puis en Falcon 7X mis à sa disposition par l’armée de Terre. Son fief est à 230 kilomètres de Paris. Coût pour le contribuable, 27 000 euros le déplacement de fin de semaine. 1 million 300 mille euros sur l’année".

François Fillon, un rapport complexe à l’argent ?

François Fillon vénal ? C’est en tout cas un rapport complexe – "une addiction" est même évoquée - avec l’argent, que décrit Véronique Jacquier dans son travail, lequel aura tout de même nécessité deux années d’enquête. Près de ses sous ? 

Sous la plume de Véronique Jacquier, l'ex-Premier ministre est présenté comme celui qui se rêvait aristocrate de province. Un aspect qui expliquerait le couteux achat du manoir de Beaucé. "Les Fillon acquièrent le manoir en 1993 pour près de 3 millions de francs, 440 000 euros. L’opération du gouffre financier. Il faut ajouter à l’investissement, le coût de l’entretien estimé par les professionnels à 2000 euros par mois », écrit-elle, mentionnant aussi l’affection de François Fillon pour les beaux costumes.

De l’ancien candidat reste aussi cette phrase prononcée face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC, selon laquelle il n’arrive pas à mettre de l’argent de côté.

François Fillon, des rumeurs touchant à sa vie privée!

Dans son ouvrage, Véronique Jacquier ne fait pas l’impasse sur deux rumeurs tenaces qui ont touché François Fillon. La première concerne une supposée homosexualité en raison de sa proximité avec son mentor politique, Joël Le Theule. Ce dernier, sans enfant et pas marié, se trouvait lui-même au cœur de bruit de couloir relatant de soi-disant "liaisons masculines". Si la rumeur voyage sans jamais plus de vrai précision, "rien [n’en] atteste" concernant François Fillon, écrit Véronique Jacquier.

A cette rumeur s’en ajoute une autre, celle d’une supposée liaison avec son attaché depresse Caroline Morard. C’est d’elle dont le bracelet se serait perdu dans la chambre d’hôtel de François Fillon. La direction de l’établissement démentira peu après, tout comme l'avocat du candidat, assurant que le bijou a bien été retrouvé dans sa chambre à elle.

Mais Véronique Jacquier, sans nommer sa source avance une version différente : ""Vous croyez qu’une telle histoire a pu être inventée ?", me dit un membre de l’équipe de campagne. Les fillonistes pesteront contre la légèreté de François Fillon. Mais aussi contre l’omniprésence de Caroline Morard", détaille la journaliste. 

Ce n’est pas tout. Dans son ouvrage, elle évoque aussi des photos, alors que la rumeur de tromperie persiste. Sans trancher, elle retranscrit cette citation qui aurait été dire au cours d’une réunion sur la question : "Les clichés compromettant ne sortiront pas. La patronne de Closer me l’a promis".

François Fillon Premier ministre, la dure vie à Matignon

François Fillon a, comme d’autres Premiers ministres avant lui, menacé de démissionner de nombreuses fois lorsqu’il était à Matignon. La fameuse mention "du collaborateur", qu’il a été selon les propos de Nicolas Sarkozy, n’est qu’une petite partie des tensions qui se sont jouées entre lui et le successeur de Jacques Chirac

Des situations qui auraient été intériorisées et somatisées, affirme Véronique Jacquier. "Ses collaborateurs le voient souvent serrer les dents et faire un tour à l’hôpital quand les antalgiques ne font plus d’effets", écrit la journaliste qui cite également La Récréation, de Frédéric Mitterrand. Dans cet ouvrage, l'ancien ministre de la Culture raconte "le visage décomposé par la douleur" de François Fillon, lors d’une visite à la villa Médicis de Rome en 2008.

François Fillon candidat : sa dispute secrète avec Emmanuel Macron

C’est la scène d’ouverture choisie par Véronique Jacquier pour son livre. Elle se déroule en avril 2017 alors qu’elle vient d’interviewer Emmanuel Macron pour Sud Radio et Public Sénat. Ce dernier ne décolère pas en coulisse, raconte-elle. Celui qui s’apprête à devenir président en veut beaucoup à François Fillon.

La raison d’un tel courroux ? Emmanuel Macron n’apprécie pas beaucoup que l’ancien Premier ministre et/ou ses équipes aient envoyé au Figaro la copie d'un mot manuscrit et signé de sa main. A la question de François Fillon qui était : "Vous me rejoignez sur mes positions… Jusqu’où irez-vous ? ", Emmanuel Macron a répondu : "En fait j’y suis déjà sans doute… Je poursuivrai ce chemin… Voyons-nous". Une "grenade dégoupillée" qui reste d’autant plus en travers de la gorge du futur président qui louait également la courtoisie dont pouvait faire preuve son adversaire.