De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
De nombreux Français ont beaucoup à y perdre. Après le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR), le gouvernement envisage sérieusement le retour à l’équilibre du système de solidarités intergénérationnelles avant l’entrée en vigueur de la réforme des retraites, en 2025. Il a d’ailleurs reçu les partenaires sociaux pour en discuter les lundi 25 et mardi 26 novembre 2019 rapporte 20 minutes. Une option qui, financièrement, ne serait pas neutre pour les Françaises et les Français qui liquideront à l’avenir leurs droits.
Toutes les pistes du COR n’ont pas été retenues par l’exécutif : Edouard Philippe a fait savoir qu’il ne serait pas question d’augmenter les cotisations ou de désindexer les pensions de celles et ceux qui ont déjà mis un terme à leur activité professionnelle. Ce qui ne laisse que quelques solutions…
Ces dernières, indique Capital, ont été testées par le collectif "Nos retraites", qui fait partie du groupe "réseau retraites", réunissant notamment les Économistes atterrés, la CGT ou la Fondation Copernic. Leurs conclusions sont sans appel : en cas d’allongement de la durée de cotisation comme en cas de création d’un âge minimal du taux plein, deux des hypothèses du COR, les futurs retraités voient leur pension minorée par rapport à celles à laquelle ils auraient pu prétendre avec les règles actuelles. Parfois de plusieurs centaines d’euros par mois.
Réforme avant la réforme : combien allez-vous perdre ?
La première hypothèse consiste à gonfler le nombre de trimestres nécessaire pour prétendre au taux plein. Actuellement il faut cotiser 42 ans pour y parvenir, mais si les propositions du COR sont retenues, cela pourrait passer à 44 ans, voir 46,3. Notons que, dans tous les cas, les générations nées en 1973 et après devront afficher 43 années travaillées au moins.
Omar, salarié du privé né en 1963, fait office d’exemple pour le collectif "Nos retraites", explique le mensuel spécialisé en économie. Il a commencé à travailler à 20 ans et sa carrière n’a pas été hachurée. Actuellement, il peut donc partir à 62 ans. Si la nouvelle durée de cotisation pour atteindre le taux plein bondissait à 44 ans, il perdrait 12,3% du montant de sa pension, décote incluse. Au total, cela représenterait 236 euros mensuels. Il ne touchait pourtant que 2181 euros. Même s’il décide de travailler jusqu’à 64 ans, il demeure perdant : il ne bénéficie plus de la surcote à laquelle il aurait pu prétendre… et devra faire une croix sur quelque 146 euros par mois.
Dans le cas de la mise en place d’un âge minimal du taux plein, la décote ne serait plus seulement calculée sur la base des trimestres manquants, mais aussi sur le critère de l’âge. S’il est fixé à 63,1 ans, comme le réclame le COR, Omar perdrait cette fois 112 euros, en partant à 62 ans comme aujourd’hui. S’il attendait 64 ans pour mettre un terme à son activité professionnelle, il ne bénéficierait pas autant de la majoration à laquelle il aurait le droit avec les règles actuelles… et serait donc amputé de 91 euros.