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La douceur, puis la force ? Le gouvernement a un objectif pour le début de l’année 2023, faire adopter rapidement sa réforme des retraites afin de pouvoir l’appliquer dès l’été prochain. Un calendrier très serré qui ne supportera pas le moindre grain de sable, alors que la présentation du projet aux Français vient d’être décalée par Emmanuel Macron. La Première ministre Elisabeth Borne devait normalement donner ses arbitrages ce jeudi 15 décembre, notamment en ce qui concerne le recul de l’âge de départ à 65 ans. Le rendez-vous est finalement reporté au 10 janvier 2023, soit dans un peu moins d’un mois.
Réforme des retraites : pas d'annonces le 11 décembre
Emmanuel Macron a expliqué lors du Conseil national de la refondation : "Cela permet d’avoir quelques semaines de plus pour que celles et ceux qui (…) viennent de prendre des responsabilités puissent, sur quelques éléments-clés de la réforme, échanger avec le gouvernement". Des propos qui visent plus particulièrement Éric Ciotti, élu ce week-end à la tête des Républicains et Marine Tondelier, nouvelle dirigeante d’Europe Ecologie Les Verts. "Il nous est apparu pertinent de décaler de quelques jours ou de quelques petites semaines l’annonce de la finalisation de la proposition du gouvernement", a ajouté le président de la République, lors d’un discours retransmis en direct sur les réseaux sociaux.
Décaler afin de mieux se préparer pour la bataille ? Si les concertations ont permis au gouvernement de ne pas brusquer les partenaires sociaux, il sait que le combat sera long avec les oppositions. Hormis Les Républicains, aucun parti n’a annoncé qu’il votera la réforme des retraites de l’exécutif, une mauvaise nouvelle pour le gouvernement qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Comme l’expliquait Le Parisien, lors d’un dîner autour de la réforme des retraites, les membres de la majorité ont décidé de changer de technique avec la droite et de chercher des soutiens individuels auprès des députés. Et si ça ne suffit pas ? Le risque est connu du côté du gouvernement qui, selon le quotidien, pourrait opter pour une autre solution… Bien plus brutale.
Réforme des retraites : un texte budgétaire ?
Un 49.3 pour faire passer la réforme des retraites ? Il y a encore quelques semaines, avant le début des concertations, le gouvernement rejetait l’idée, favorisant le dialogue et l’envie d’avancer avec toutes les forces politiques. C’est désormais un nouveau son de cloche qui semble se faire entendre au sein de la majorité, à en croire un sénateur Renaissance. Invité sur Public Sénat ce lundi 12 décembre, François Patriat a expliqué que la réforme des retraites pourrait se faire par le biais d’un texte budgétaire et donc en force. Un nouveau recours au 49.3 est-il possible ?
Réforme des retraites : un nouvel usage du 49.3 ?
"Je pense que ça passera par ce véhicule", a indiqué le sénateur, précisant "que le texte passera d’abord à l’Assemblée nationale". L’objectif ? Pouvoir recourir au 49.3 même si, selon le sénateur, "le gouvernement va tout faire pour essayer de convaincre" les oppositions car "l’objectif, c’est qu’il n’y ait pas de 49.3". Si les oppositions se durcissent, alors "on doit se garder la carte de pouvoir avancer par 49.3", a conclu François Patriat auprès de Public Sénat. Au cœur du débat, le report de l’âge légal de retraite, qui cristallise les mécontentements.