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Elles représentent à elles seules 36 milliards d’euros annuels. Les pensions de réversions, qui concernaient 4,4 millions de personnes en 2018, sont versées aux veufs et aux veuves qui remplissent les conditions de ressources détaillées sur le site du service publique. Pour un ancien conjoint qui ne s’est pas remarié, le plafond annuel brut est fixé à 21 112 euros. En cas de remariage, il grimpe à 33 779,20 euros. Ce mécanisme, qui profite à 89% à des femmes, a inquiété à plus d’une reprise depuis l’arrivée du projet de réforme des retraites dans le débat public.
Et pour cause ! Dès juin 2018, la rumeur d’une suppression pure et simple du dispositif commence à circuler, rappelle Mieux vivre votre argent. De quoi angoisser les bénéficiaires, qui en dépendent pour vivre de façon un peu moins précaire. Sans la réversion, le niveau de vie entre les femmes, et les hommes une fois à la retraite, diffère de 39%. Avec, les inégalités se réduisent, mais demeurent tout de même à 25%. Rapidement, cependant, l’exécutif dément la rumeur.
Pension de réversion : qui sont les grandes perdantes ?
Pour autant, cela ne signifie pas que le mécanisme ne changera pas. La volontée claire et assumée de l’exécutif vise à mettre en place l’harmonisation des règles qui s’appliquent aux Françaises et aux Français dans un système de solidarité intergénérationnelle universel. Dans le cadre des pensions de réversion, souligne Capital, cela pourrait se faire au moins disant.
En effet, passée la réforme des retraites, les veufs et les veuves dont le ou la partenaire travaillait dans la fonction publique pourraient s’avérer largement désavantagé(e)s. Il leur faudra dorénavant attendre d’avoir au moins 55 ans pour toucher la pension de réversion et justifier d’au moins deux ans de mariage si le couple n’a pas eu d’enfant. Or, dans l’état actuel des choses, rappelle le site du service public, de telles conditions n’existent pas. Un conjoint survivant peut demander à toucher la pension immédiatement après son veuvage, même précoce.
Pension de réversion : y aura-t-il des dérogations ?
Fort heureusement pour les agents de la fonction publique, des dérogations pourraient être mises en place. Capital évoque des cas spéciaux pour les policiers, les douaniers, ou encore les surveillants de prisons qui auraient été tués dans le cadre d’un attentat. Il en va de même pour les soldats morts au cours d’une opération militaire et l’ensemble des fonctionnaires cités à l’Ordre de la Nation. Il s’agit, rappelle le site du service public, d’un titre de reconnaissance ayant été accordé à des individus qui ont été amenés à participer à des conflits armés majeurs. Il leur faut cependant en faire la demande.
Dans leur cas, il ne devrait donc pas y avoir de condition d’âge spécifique. En outre, le calcul du montant pourrait s’avérer plus avantageux puisque le conjoint survivant serait en mesure de prétendre à une pension de réversion équivalente à la retraite qu’aurait pu percevoir son ou sa partenaire, s’il lui avait été possible de la prendre.
Pension de réversion : quid des divorcées ?
Pour autant, peut-être plus que les veufs et les veuves dont le conjoint travaillait dans la fonction publique, ce sont les divorcées et les divorcés. En effet ! Dans leur cas, le mécanisme de réversion serait purement et simplement supprimé après la réforme des retraites.
"Au moment où l'on commence à toucher du doigt les effets réels de la réforme, le gouvernement cache les chiffres", pointait d'ailleurs récemment le collectif citoyen Nos retraites, s'agaçant de l’étude d'impact fournie par le gouvernement.
"Dans l'étude d'impact qui accompagne le projet de loi, le gouvernement a purement et simplement supprimé le cas des femmes divorcées", s'inquiétaient d'ailleurs les intervenantes dont Planet reprenait le propos.