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Bernard Cazeneuve pourrait-il refuser de quitter son poste de Premier ministre après le second tour de l’élection présidentielle et le départ de François Hollande ? D’après des informations du magazine Challenges, le chef de gouvernement aurait envisagé cette possibilité. "Je n’ai aucunement l’intention de déserter le front de Matignon, au cas où Marine Le Pen emporterait la présidentielle", aurait-il déclaré.
Très vite, les proches de Bernard Cazeneuve ont cependant démenti. "Ce scénario n'a jamais été évoqué par le Premier ministre", ont-ils expliqué à L’Express. Mais s’il l’avait voulu, il n’aurait pas été pas obligé de démissionner en cas d’élection d’un nouveau président de la République. Bernard Cazeneuve pourrait donc, en théorie, cohabiter avec Marine Le Pen.
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Seule l'Assemblée nationale peut forcer le Premier ministre à quitter son poste
Ce cas de figure ne s’est jamais présenté jusqu’à aujourd’hui, les Premiers ministres présentant la démission de leur gouvernement à la fin du mandat présidentiel par usage républicain. Néanmoins, la Constitution n’interdit pas au chef de gouvernement de rester à son poste. Selon l'article 8, si ce dernier est nommé par le président, il ne peut être forcé à quitter sa fonction que par l'Assemblée nationale devant laquelle lui et son gouvernement engagent leur responsabilité. Seuls les députés peuvent ainsi destituer le Premier ministre par le vote d’une motion de censure.
Son sort n’étant pas lié à celui de François Hollande, Bernard Cazeneuve pourrait donc théoriquement rester Premier ministre jusqu’aux élections législatives des 11 et 18 juin qui éliraient la nouvelle Assemblée nationale. Son maintien après la passation de pouvoir présidentiel entraînerait toutefois un important blocage institutionnel qui empêcherait le prochain chef de l'Etat de gouverner. Un événement qui serait inédit dans l’histoire de la Ve République.
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