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Comment une révélation de presse soupçonnant des surfacturations de prestations a pu conduire à la démission du président de l'UMP ? Planet.fr fait le point si vous avez perdu le fil de cette affaire.
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Révélée par l’hebdomadaire Le Point, cette affaire touchant Jean-François Copé et une partie de ses collaborateurs est lourde de conséquence. Ce matin, c’est le maire de Meaux qui a été contraint de démissionner de la présidence de l'UMP suite aux aveux de Jérôme Lavrilleux sur BFM TV. Si vous n’avez rien suivi de l’affaire, Planet.fr fait le point pour vous.

1. Les révélations du Point

Nous sommes le 27 février et l’hebdomadaire Le Point sort une bombe. L’article intitulé "Des copinages qui coûtent cher à l’UMP" révèle que l’entreprise Bygmalion, via sa filiale Event & Cie, fondée par des proches du maire de Meaux, a perçu 8 millions d’euros au cours de la campagne de Nicolas Sarkozy. La somme mentionnée paraît alors trop importante par rapport aux prestations livrée par l’entreprise d'événementiel.

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En outre, l’hebdomadaire indique que de "juteux contrats" ont été signés dès 2010 entre le groupe UMP de l’Assemblée nationale et Bygmalion. Devinez qui était président du groupe UMP à cette époque...

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Incriminé, Jean-François Copé parle de calomnies et de coup bas adressé par un journaliste à la veille des municipales. "Ce sont des rumeurs, qui viennent s'ajouter aux calomnies, uniquement pour venir salir celui qui est chef de l'opposition, à trois semaines des élections municipales. Vous croyez qu'on peut être dupe de tout cela?" indiquait-il au micro d’Europe 1. Jean-François Copé avait alors porté plainte pour "diffamation".

2. La justice s’en mêle

Le 5 mars, Le Monde révèle que le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire suite à ces révélations. La justice cherche à savoir dans quels cadres ont été réalisés ces contrats pour établir d'éventuelles infractions de "faux", "abus de biens sociaux" et "abus de confiance".

Suite à la révélation de l’affaire, Jean-François Copé avait indiqué mettre à disposition sous conditions de "l'intégralité de la comptabilité de l'UMP, ainsi que les  archives concernant les campagnes présidentielles de 2007 et 2012" et ce "dans une pièce qui sera scellée par un huissier" ( rendant de fait l'accès impossible aux journalistes). Le camp filloniste enjoignait déjà le président de l’UMP à faire toute la transparence sur cette affaire.

3. Des "folles factures" exhumées par Libération

L’affaire refait surface le 14 mai, quand Libération exhume des factures pointant le règlement de "fausses conventions". Qu’en est-il ? Le quotidien croit savoir que l’UMP a réglé 18 millions d’euros à la société Bygmalion concernant l’organisation d’événements (convention, meetings, rencontres etc.).

Or, après vérifications auprès des intéressés cités dans les documents, le quotidien montre que certaines conventions n’ont simplement jamais eu lieu. Libération évoque notamment une facture qui envoyait Pierre Lellouche tenir une conférence sur "l’accès au crédit" alors que son agenda montrait qu’il était à l’assemblée ce jour-là. Ce dernier avait alors saisi son avocat le lendemain. Il a porté plainte hier pour "usurpation d’identité".

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Acculé, Jean-François Copé a alors changé de ton avec la presse et a laissé entendre qu’il avait à cœur de faire toute la lumière sur l’affaire.

4. La folle journée du 26 mai

Hier, dans la foulée de Pierre Lellouche qui a engagé des poursuites pour usurpation d’identité, Jean-François Copé porte plainte contre X. C’est le point de départ d'une folle journée. Après le dépôt de plainte par le président de l'UMP, l’avocat de Bygmalion va, en guise de réponse, asséner le coup de grâce : les fausses factures servaient à dissimuler les dépenses liées à la campagne de Nicolas Sarkozy.

Pire, elles étaient établies "à la demande de l’UMP" selon Me Maisonneuve qui n’hésite pas à affirmer que Bygmalion subissait alors "un chantage économique". Les aveux de Jérôme Lavrilleux valident la version de l’avocat de Bygmalion. En larmes sur le plateau de BFM TV, l’ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé a beau défendre son mentor, il est trop tard pour pour ce dernier dont plusieurs cadres UMP réclament la tête.

5. La démission de Jean-François Copé

Ce matin, une réunion du bureau politique s’est tenue rue Vaugirard afin de dénouer cette crise. Implicitement, c’est le sort de Jean-François Copé qui est en jeu. Celui-ci ne parviendra pas à sauver son siège, il est contraint à présenter sa démission aux termes d’une réunion électrique au cours de laquelle plusieurs cadres ont exigé sa démission. Celle-ci sera remise au parti à partir du 15 juin.

Quelques heures après cette annonce fracassante, Jean-François Copé était l’invité du 20 heures de TF1. Le président de l’UMP en a alors profité pour se défendre. Des "collaborateurs ont abusé de la ma confiance (….) j’ai découvert tout cela il y a une dizaine de jours", a-t-il déclaré avant d’affirmer "les yeux dans les yeux" que "son honnêteté est totale". Expliquant qu’il traversait actuellement "une épreuve personnelle", le député-maire de Meaux a ensuite demandé aux Français et aux militants de l’UMP de "ne pas douter de son intégrité". Et celui-ci de conclure en prévenant : "C’est une page qui se tourne, je ferai désormais de la politique autrement, mais toujours avec cette même idée qui m’anime depuis toujours, l’amour de mon pays, au service des Français".

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