De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une transformation plus "dangereuse" que nécessaire. Du moins, c’est ce qu’affirment certains des opposants à la réforme d’Emmanuel Macron qui, après avoir de nouveau sollicité la confiance des Françaises et des Français par le biais d’une lettre publiée dans la presse, présentait récemment son nouveau projet. Le président sortant envisage en effet une nouvelle transformation du système de retraite à la française ; différente de la dernière évolution prévue et défendue jusqu’à l’arrivée du coronavirus Covid-19.
Cette fois, comme a pu l’expliquer Planet, le chef de l’Etat défend le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, ainsi que la suppression de certains régimes spéciaux, parmi lesquels ceux d’EDF ou de la RATP, par exemple. C’est précisément ce contre quoi s’élève François Hommeril, le président de la CFE-CGC, qui explique auprès de France Info ne pas comprendre "l’acharnement" de certains candidats à vouloir à ce point bouleverser le modèle hexagonal. "Il n'y a pas de problématique d'équilibre financier à moyen et long terme sur les retraites, les régimes ne sont pas en danger", dénonce-t-il.
Emmanuel Macron, cependant, est loin d'être le seul à défendre ce type de programme. C'est également le cas de Valérie Pécresse ou d'Eric Zemmour, qui soutiennent tous qu'il en va de l'équilibre du système sur le long terme. D'aucuns, comme Edouard Philippe, juge même que c'est une question d'indépendance de l'Etat. "Nous préférons continuer à danser au-dessus du volcan que prendre les mesures, drastiques - et parfois amères -, qui s'imposent", avait déclaré l'ancien Premier ministre, qui voyait là l'un des foyers d'économies importants pour un Etat jugé globalement trop dispendieux.
Réforme des retraites : les problèmes du projet Macron
Pourtant, c’est loin d’être le seul souci que l’on peut relever, informe Capital. Au-delà même de la question des régimes spéciaux ou de celle de la pension minimale à carrière pleine - autre sujet abordé par le président-candidat -, la seule thématique de l’âge pose elle aussi problème.
Passer de 62 à 65 ans permet, comme le soulignait le politologue Christophe Bouillaud dans nos colonnes, de préserver le niveau de vie des retraités actuels. En cela, c’est avant tout une mesure à destination de ces derniers. Mais pour celles et ceux qui s’apprêtent à partir, la pilule pourrait être d’autant plus difficile à avaler qu’elle risque de coûter cher…
Report de l’âge légal de départ à la retraite : quelles en sont les mauvaises surprises ?
Départ anticipé, surcote… le report de l’âge légal de départ à la retraite aura forcément un impact sur ce genre de détails paramétriques qui peuvent peser lourd dans la vie des Françaises et des Français. Et pour cause ! Cela implique mécaniquement de diminuer le nombre de retraités bénéficiant d’une surcote - avoir travaillé plus longtemps n’aura pas permis de cotiser assez pour y prétendre si l’âge est relevé - et augmentera de la même façon le nombre d’assurés souffrant d’une décote potentielle définitive, alerte l’économiste Michaël Zemmour, dont les propos sont repris par nos confrères.
Capital alerte également sur le sort réservé aux retraités partant de façon anticipée pour carrière longue ou pénible. Nul ne saurait dire, en l’état, si l’âge légal serait relevé ou si des dérogations pourraient persister. Même logique sur le taux plein automatique : passera-t-il à 70 ans en cas d’élection d’Emmanuel Macron en avril 2022 ?
P
Retraite complémentaire : ce qui pourrait changer si l’âge légal de départ à la retraite est relevé
L’autre mauvaise nouvelle qui accompagnerait quasi-mécaniquement un report de l’âge légal de départ à la retraite provient cette fois des régimes complémentaires. Emmanuel Macron, comme tous les autres candidats à l’élection présidentielle, n’a pas particulièrement le pouvoir de jouer sur les paramètres de ces derniers.
Mais ils demeurent fixés sur la base des règles du régime général.
Dès lors, alerte encore Capital, un report de l’âge légal à 65 ans impliquerait potentiellement de devoir pousser jusqu’à au moins 66 ans pour ne pas souffrir du malus de 10% automatiquement pendant 3 ans par l’Agirc-Arrco à tous les assurés qui ne prolongent pas leur carrière pendant un an. Dans un contexte où le chômage des travailleurs âgés est très élevé, comme le souligne François Hommeril, le principe a de quoi interroger.