De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Réforme des retraites : un nouveau recul de la part d'Emmanuel Macron ?
Essentielle pour financer le chantier de la dépendance comme pour boucler le budget 2020, déjà sévèrement malmené par l'importante baisse d'impôt annoncée par le gouvernement, la dimension comptable de la réforme des retraites est sur toutes les langues. En plus de l'aspect systémique sur lequel se penche depuis plusieurs mois déjà Jean-Paul Delevoye, l'exécutif a longtemps travaillé à des mesures incitant les Françaises et les Français à travailler plus longtemps.
Initialement, rappelle Le Parisien, le gouvernement entendait donc durcir considérablement les conditions requises pour prétendre à une cessation d'activité à taux plein. L'équipe gouvernementale tablait sur une importante décote de plusieurs centaines d'euros pour quiconque partait à la retraite avant l'âge, fixé à 63 ou 64 ans.
Une vraie "bombe", insistait d'ailleurs le quotidien régional. Auraient été concernés toutes les personnes nées entre 1959 et 1963, "qui se pensaient à l'abri du changement", qui entendaient partir à l'horizon 2020. L'exécutif, lui, pouvait compter sur une économie estimée à 3 ou 4 milliards d'euros…
Mais à en croire Libération, Emmanuel Macron a finalement décidé d'abandonner cette idée. D'abord, parce que le président craindrait une guerre avec les syndicats susceptibles de se solder par un échec politique. "Il lui suffisait d'annoncer qu'il touchait à ces paramètres dès 2020, et les syndicats, en réponse à ce qu'ils auraient qualifiés de 'provocation', auraient laissé Delevoye tout seul à sa table de 'concertation'", écrit le quotidien marqué à gauche. Or, c'est précisément l'un des scénarios que le chef de l'État souhaiterait éviter.
Pour ne pas non plus froisser son électorat à l'approche des municipales, le locataire de l'Élysée pourrait attendre la mi-2020 avant de faire passer le texte principal - dit systémique - devant les parlementaires et les sénateurs.
Enfin, le temps semble aussi jouer contre le président de la République. "Prendre de telles mesures aurait obligé le gouvernement à les inscrire dans le projet de loi financement de la sécurité sociale pour 2020, dont le parlement discutera à l'automne… 2019", rappelle Libération. Un délai un peu trop court pour l'exécutif.
Fonction publique : cet autre recul du président de la République
Ce n'est pas le seul sujet sur lequel le gouvernement a récemment expliqué qu'il faisait marche arrière — au moins partiellement. Comme le rappelle Le Figaro - marqué à droite, il convient de le préciser -, l'exécutif aurait renoncé à l'idée de faire des économies sur les dépenses publiques de l'État.
Ce recul sur le sujet des retraites fait en effet suite à un précédent revirement concernant la suppression des postes de fonctionnaires promise par le candidat Emmanuel Macron. En campagne, le futur président de la République s'engageait en effet à se séparer de 120 000 agents de la fonction publique, comme le rappelle le site Lui Président, qui juge d'ailleurs la déclaration mal engagée…
"J'assume totalement d'abandonner cet objectif s'il n'est pas tenable", avait néanmoins déclaré le chef de l'État à l'occasion du grand débat, précise Capital.
Ces renoncements et ces reports pourraient ne pas être sans conséquences, assure le quotidien généraliste : en 2020, la dépense publique devrait augmenter de 0,5% et le scénario se reconduire en 2021. En 2022, cependant, elle pourrait décélérer (+0,2%). Au total, sur les trois prochaines années, cela représenterait une augmentation de quelque 14 milliards d'euros...