De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Nous ne voulons pas de 49.3. Nous voulons transformer notre majorité relative en une majorité absolue". Ce dimanche 12 mars 2023, à la sortie d’une réunion surprise des ministres à Matignon, Olivier Véran, le porte-parole, a assuré que le gouvernement ne souhaitait pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution. "Notre méthode consiste à chercher des accords, un consensus. C’est notre choix", a-t-il complété.
Pourtant, à seulement quelques jours du vote décisif, cette majorité semble être encore loin d’être acquise. Le soutien du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale semble en effet de moins en moins intense . Plusieurs députés ont d’ores et déjà affirmé qu’ils ne voteraient pas la réforme. Selon 20 Minutes, à l’heure actuelle sur 61 députés entre 30 et 35 devraient voter le texte tandis qu’une quinzaine pourrait s’y opposer et une dizaine devrait s’abstenir.
Réforme des retraites : les risques d’un 49.3
Le résultat du vote pourrait donc être très serré et se jouer à quelques voix près. Pour le gouvernement, la volonté d’éviter de voir le vote tourner en leur défaveur pourrait peut-être pousser la Première ministre à déployer l’article 49.3.
Cependant, ce choix comporterait lui aussi son lot de risques. En effet, la colère sociale provoquée par la réforme des retraites pourrait s’intensifier en cas de recours au très impopulaire article 49.3. La popularité du président et des ministres pourrait également connaître une forte chute dans les sondages.
Enfin, l’adoption du texte par 49.3 donnerait aussi l’opportunité aux oppositions de déposer une motion de censure. Si, jusqu’ici, elles se sont montrées infructueuses, plusieurs partis de droite comme de gauche pourraient cette fois s’associer et déposer une motion transpartisane.
Vers une motion de censure transpartisane ?
Dans les rangs des députés LR, plusieurs se sont montrés ouvertement opposés à la réforme des retraites. Parmi eux, certains envisagent de se rapprocher d’élus de gauche et du groupe LIOT (Libertés, Indépendant, Outre-mer territoires) pour déposer une motion de censure commune.
"Si on le fait, c'est avec des gens raisonnables, des gaullistes. Des communistes par exemple" a déclaré un député LR à BFMTV, excluant les Insoumis. En revanche, le Parti Socialiste et Europe Ecologie les Verts ont été approchés. Si un élu du premier considère grandement cette option, un député EELV exprime quelques nuances et précise à nos confrères "il faut que ce soit une motion large". Le contenu devrait donc être le plus consensuel possible, évitant ainsi de détailler une réforme alternative.
Assemblée nationale : le spectre de la dissolution
Du côté du Rassemblement National, le président du parti Jordan Bardella a confirmé ce dimanche 12 mars lors de l’’émission Questions politiques de France Inter, franceinfo et Le Monde "Il y a des discussions aujourd'hui à l'Assemblée nationale" sur une motion de censure transpartisane et "le gouvernement a une chance de tomber".
Tout en ajoutant "c'est dans l'intérêt de tous les Français, du modèle social français, que les oppositions peut-être se mettent d'accord pour déposer une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement si le choix du 49.3 est fait".
Cependant, si la motion de censure venait à être adoptée, Emmanuel Macron pourrait bien invoquer la dissolution de l’Assemblée nationale, comme il avait menacé en septembre dernier. "S'il y a une motion de censure qui est votée, je dissous tout de suite", avait-il déclaré. Une menace qui pourrait peut-être freiner certains élus dans leur entrain.