Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Un exercice de communication difficile. Pour ne pas envenimer le mouvement de grève, le gouvernement, tente d’envoyer des signaux tout en restant ferme sur leur volonté de mettre en place la réforme des retraites, tant controversée. Un moyen d’entretenir le flou ?
Ce week-end, Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, a assuré dans les colonnes du JDD que la réforme des retraites se ferait, en pointant au passage les "8 milliards d'euros prélevés sur nos impôts !" annuellement pour les régimes spéciaux.
Au sein de cette guerre d'opinion, le gouvernement veut préserver son électorat qui entend voir les réformes se poursuivre. Il tente ainsi de se convaincre qu'il n'y aura pas, contrairement à 1995, de grève par procuration. "La grande différence par rapport à 1995, c'est que les régimes spéciaux sont honnis ", juge une source gouvernementale.
Réforme des retraites : "une conduite sportive nerveuse et souple "?
Bruno Le Maire précisait de son côté sur France Inter ce lundi 2 décembre, ne pas vouloir parler de "corporatismes". Et d’ajouter : "Ces régimes spéciaux, on ne veut pas les garder parce qu'ils sont inégalitaires par rapport au reste de la société mais ce n'est pas une raison pour les stigmatiser". Le ministre de l'Economie et des Finances a ensuite répéter vouloir "rassurer les Français".
Le gouvernement "doit être capable d'une conduite sportive, à la fois nerveuse et souple", note Matignon. Un plan de bataille a donc été pensé : les ministres ont pour mission de se déployer cette semaine dans les médias et sur le terrain pour "expliquer" et "essayer d'aider" face aux points de tension, explique l'entourage du Premier ministre. Il ne faut en revanche pas donner l'impression "d'être enfermé, bunkérisé et de jouer l'usure", avertit avance un proche.
Réforme des retraites : amadouer les enseignants
Fortement mobilisés, les enseignants sont au cœur des attentions. Notamment sur les revalorisations des salaires. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a d’ailleurs rappelé ce lundi sur RTL son "travail" engagé avec les syndicats à ce sujet. "C'est à partir de 2021 que nous voulons une montée progressive, sachant qu'il y a tout une classe d'âge qui ne sera pas concernée par la réforme […]. C'est du côté des plus jeunes qu'on doit travailler la rémunération et faire en sorte qu'ils n'y perdent pas sur leur retraite future", a-t-il déclaré.
Bruno Le Maire essaie quant à lui tant bien que mal de désamorcer la bombe qui menace les droits familiaux : "Je ne soutiendrai pas une réforme dans laquelle il y aurait des gagnants et des perdants ."
Réforme des retraites : minimiser les désaccords pour mieux avancer ?
Le gouvernement, pour apaiser la fronde sociale, use de malice, en prétendant être sur la même longueur d’onde que les syndicats par exemple. Le ministre de l'Economie estime ainsi rejoindre la CFDT "sur tous les sujets fondamentaux" et minimise les désaccords sur des mesures d'équilibre. "Bruno Le Maire dit qu'on est d'accord sur tout, sauf sur quoi on n'est pas d'accord", récapitule, irrité, Frédéric Sève, le responsable du dossier retraites à la CFDT.
Entourloupe en vue sur un sujet extrêmement inflammable ? S’il avoue partager l’envie d’un régime universel par points, il pointe les mésententes importantes : "La CFDT est farouchement opposée" à tout nouvel allongement de la durée du travail. "Beaucoup sont persuadés, résume un cédétiste, que l'exécutif va nous faire une entourloupe."
Réforme des retraites : les concessions que le gouvernement est prêt à effectuer
Pour faire passer sa réforme, le gouvernement est prêt à assouplir certaines règles.
Il pourrait par exemple renoncer à une réforme paramétrique, qui consiste à imposer des mesures d'économies liées à l’âge de départ pour réduire le déficit des régimes de retraites d'ici 2025.
La génération née en 1963 pourrait également ne pas être la première à basculer dans le futur système à points, selon Les Echos.La réforme pourrait ainsi être décalée à ceux nés à partir de 1973, soit en 2035.
Pour modérer la grogne des fonctionnaires, dont le mode de calcul de la retraite sur les six derniers mois de salaire sera retiré, le gouvernement réfléchit à un compromis : il étudie comment changer l’évolution des carrières des agents publics et les logiques de rémunération associées, actuellement orientées vers la fin de carrière.
Cela suffira-t-il à endiguer la colère sociale ?