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"Pour un système universel de retraite". C’est pour cela que se bat aujourd’hui le gouvernement et c’est ainsi que Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme titrait son rapport, en Juillet 2019. Pourtant, après des mois de concertations, l’exécutif peine toujours à convaincre. Le 5 décembre 2019, journée de grève dans toutes la France, ils étaient des dizaines de milliers à manifester contre le projet d’Emmanuel Macron, rappelle Ouest-France. Les plus fortes estimations, portées par la CGT, font état d’un million et demi de grévistes.
Les équipes du président de la République ont tout de même décidé de rester "maître des horloges" : le Premier ministre a donc attend le 11 décembre 2019 pour dévoiler en détail le projet gouvernemental, qu’il expliquera à midi. Avant cela, plusieurs pistes avaient déjà été avancées dans la presse.
D’aucuns s’attendent à un décalage de la réforme pour les régimes spéciaux, souligne par exemple Les Echos. "Cela semble acté, il va y avoir une clause du grand-père" pour les cheminots, indique une "source parlementaire LREM" sur les ondes de BFMTV. Jean-Paul Delevoye prévoyait justement une "transition sur dix à quinze ans à la RATP et à la SNCF", note le quotidien régional. Un choix visiblement entériné par Edouard Philippe qui affirmé récemment qu’il "ne serait pas juste de changer les règles en cours de partie" et parlait de "transitions progressives".
Autre solution déjà évoquée dans nos colonnes : la revalorisation du salaire des enseignants, qui risquent de voir leur pension largement minorée avec la réforme. Gérald Darmanin a avancé le chiffre de 500 millions d’euros par an pour les professeurs. "Cela fait 48 euros par mois pour les 871 000 enseignants", rétorque un syndicaliste.
Sortir de la crise des retraites : le gouvernement contraint de renoncer à toute réforme paramétrique ?
Certains, à la CFDT notamment, invitent l’équipe exécutive à dire adieu à toute réforme d’ordre budgétaire ou paramétrique. Une proposition derrière laquelle semble se ranger Gérald Darmanin. "Est-on pressé au point de le faire dès l’an prochain ? Il ne faut pas casser la réforme sociale en faisant une réforme budgétaire", avait-il affirmé à ce propos, souligne Ouest France.
Enfin, dernière solution recensée par le quotidien : le report de la réforme pour l’intégralité de la population. Une hypothèse qui n’est pas sans agacer certains économistes qui soutenaient Emmanuel Macron, au point d’en inspirer le programme. "Les délais ne résoudront rien. Si, comme nous le pensons, la réforme est socialement juste et économiquement efficace, pourquoi la retarder ?", s’insurgent Philippe Aghion, Phillipe Martin, Jean Pisani-Ferry et Antoine Bozio. Ils rappellent la situation Italienne : "Les bénéfices de la réforme étaient reportés à un horizon si lointain que les italiens ont dû mettre en place une nouvelle réforme en 2011".