Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
- 1 - Le bide américain
- 2 - Rendez-vous manquésDisons aussi que le programme était léger, très léger même…Les attachés de presse du FN annonçaient des rencontres avec des représentants des communautés noires et juives, et des élus démocrates et républicains. Marine le Pen obtiendra au final une courte entrevue, arrachée de justesse, avec le républicain conservateur Ron Paul, tandis que l’ambassadeur d’Israël, Ron Prosor, la croisera sur un malentendu : "Je suis entré par erreur dans cette salle où se tenait le déjeuner de Mme Le Pen. Le temps de me rendre compte de mon erreur, il était trop tard", a affirmé l’ambassadeur.Pour le reste, peu de rendez-vous évoqués par Marine le Pen… Mais une affirmation qui en dit long : "J'ai l'impression que le gouvernement français est très agacé de ma présence ici et qu'il cherche par tous les moyens à minimiser l'impact de ma visite. (…) Je pensais que les États-Unis étaient un pays libre, mais je m'aperçois que le politiquement correct fait des ravages même ici, et que la pression de la presse semble être un élément perturbant."
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- 4 - Les agriculteurs, nouveau terreau du FN
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- 6 - Retour gagnant dans les sondages
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- 8 - Le FN profite de la crise
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- 10 - Dédiaboliser sans renier les fondamentaux
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Le bide américain
Ne dites pas à Marine le Pen que son voyage aux Etats-Unis était un flop. La présidente du FN s’est rendue outre-Atlantique du 1er au 5 novembre, pour tenter d’améliorer sa crédibilité à l’international. Mais sans succès visiblement... même si son camp a du mal à se l’avouer et préfère marteler que l’expédition de Marine Le Pen aux Etats-Unis est tout sauf un "échec".
Sur place, la candidate n’a pourtant pas fait d’émules auprès des politiques américains, et n’a pas non plus attiré les médias américains.
Le New York Times a ignoré la visite de Le Pen, tandis que le Washington Post a simplement publié une courte dépêche plutôt que d’envoyer des journalistes à sa rencontre. A l'exception du Huffington Post, les sites internet d’information n'ont pas été plus réceptifs.
Rendez-vous manquésDisons aussi que le programme était léger, très léger même…Les attachés de presse du FN annonçaient des rencontres avec des représentants des communautés noires et juives, et des élus démocrates et républicains. Marine le Pen obtiendra au final une courte entrevue, arrachée de justesse, avec le républicain conservateur Ron Paul, tandis que l’ambassadeur d’Israël, Ron Prosor, la croisera sur un malentendu : "Je suis entré par erreur dans cette salle où se tenait le déjeuner de Mme Le Pen. Le temps de me rendre compte de mon erreur, il était trop tard", a affirmé l’ambassadeur.Pour le reste, peu de rendez-vous évoqués par Marine le Pen… Mais une affirmation qui en dit long : "J'ai l'impression que le gouvernement français est très agacé de ma présence ici et qu'il cherche par tous les moyens à minimiser l'impact de ma visite. (…) Je pensais que les États-Unis étaient un pays libre, mais je m'aperçois que le politiquement correct fait des ravages même ici, et que la pression de la presse semble être un élément perturbant."
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Les agriculteurs, nouveau terreau du FN
Marine Le Pen parvient à gagner de nouveaux électeurs tout en misant encore et toujours sur les couches populaires.
Selon un sondage BVA du 4 novembre (pour le site Terre-net.fr), la présidente du FN obtiendrait 27% des voix des agriculteurs (contre 33% pour Nicolas Sarkozy) au 1er tour de l'élection présidentielle.
Mis à part Nicolas Sarkozy (à 33%), la présidente du FN laisseraient loin derrière les autres candidats: François Hollande (PS) recueillerait 12%, François Bayrou (MoDem) 10%, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) 6%, Dominique de Villepin (République solidaire), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Eva Joly (Europe-Ecologie-Les Verts) 3% chacun auprès des agriculteurs.
Au second tour, les agriculteurs voteraient massivement pour Nicolas Sarkozy (65% contre 35% à Mme Le Pen), selon l'enquête de BVA.
Rappelons qu'en 2007, les agriculteurs avaient voté au premier tour à 51% pour Nicolas Sarkozy, et à 7% seulement pour Jean-Marie Le Pen, selon BVA. François Bayrou avait obtenu 14% dans cet électorat et Ségolène Royal 11%.
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Retour gagnant dans les sondages
En perte de vitesse depuis cet été dans les sondages, Marine Le Pen revient progressivement mais sans arriver à se replacer au deuxième tour.
Le dernier sondage Ipsos (du 2 novembre), place la candidate frontiste à 19% d’intentions de votes, contre 16% en juillet. Un bon coup d’accélérateur après plusieurs mois de stagnation. On est cependant encore loin des records du mois de mars, lorsque Marine Le Pen devançait Sarkozy avec 23% d’intentions de votes au premier tour de la présidentielle.
Romain Rosso, auteur du récent ouvrage "La face cachée de Marine Le Pen", nous explique par téléphone cette première ascension : "Il y a eu une séquence très positive après le congrès de succession (en janvier dernier). Grâce à l’effet de nouveauté, au fait que Marine Le Pen n’avait pas encore de véritables adversaires face à elle (pour les présidentielles), et qu’elle a aussi bénéficié d’une bonne dynamique médiatique, avec notamment sa venue dans de nouvelles émissions politiques mise en place pour 2012."
Même si les scores de Marine Le Pen n’atteignent plus l’apogée de mars dernier, le niveau reste encore jamais atteint par son père. Car Marine a aussi réussi un tour de passe-passe, en se faisant un prénom, et à faire comprendre que le FN avait un programme solide.
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Le FN profite de la crise
Marine Le Pen semble actuellement profiter de l'incertitude liée à la crise financière de la zone euro : 71% de ses électeurs potentiels estiment, selon le sondage Ipsos du 2 novembre, que l'accord de sauvetage de la Grèce conclu à Bruxelles ne permettra pas de résoudre la crise, contre 42% chez l'ensemble des Français.
"La présidente du Front national profite le plus de la situation, en réussissant à fédérer un vote utile "eurosceptique de droite", que pouvaient incarner en leur temps Charles Pasqua, Philippe Séguin ou Philippe de Villiers", indique Jean-François Doridot, directeur général chez Ipsos.
Pas encore dans la "cour des grands"
Malgré tout, le journaliste expert du FN, Romain Rosso nuance les performances de la candidate : "Il y a un contraste entre les aspirations de Marine Le Pen à jouer dans la cour des grands et la réalité : quand Sarkozy et Obama donnaient une interview ensemble depuis le sommet du G20, elle était en voyage aux Etats-Unis… (…) On voit qu’elle est à la peine quand la crise se cristallise, comme par exemple cet été, sa conférence de presse en août (sur la crise) n’a pas pris, ni son action de jeter de faux billets à l’eau en septembre (pour fustiger le plan d’aide accordé Grèce ndlr) : elle essaie de faire des coups mais ça ne prend pas… "
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Dédiaboliser sans renier les fondamentaux
Actuellement en refonte, le programme du FN, s’appuie cependant déjà sur de nouveaux marqueurs. A côté des fondamentaux que sont l’immigration et l’insécurité, Marine Le Pen a ajouté l’euro.
Et puisque le discours sur le retour au franc n’a pas conquis les foules, Marine a changé sa manière d’amener les choses. Le FN commence désormais par annoncer que l’euro va s’effondrer…
De plus, maintenant qu’elle a "dédiabolisé" son parti, Marine Le Pen va être jugé sur le fond de son projet. Et devra donc allier, comme elle le fait jusqu’à présent, tradition et modernité.
Dans l'ombre du père
"Tout l’enjeu va être de continuer sur la voix de dédiabolisation sans renier les fondamentaux et sans perdre en cours de route les électeurs de son père," analyse Romain Rosso. Un père toujours très présent au bureau, mais aussi dans les meetings, où il est toujours le premier à entamer le chant de la Marseillaise "alors que c’est pas forcément celui qui chante le mieux," plaisante Romain Rosso. Manière de dire que l’ancien leader frontiste est toujours bel et bien présent derrière sa fille, pour incarner la tradition.
"On change la vitrine de la boutique FN et on y ajoute aussi de nouveau produits," commente l’auteur de "La face cachée de Marine Le Pen". (…) Hormis l’euro, on rajoute aussi l’économie sociale, la défense de l’Etat, la laïcité...," commente l’expert. Reste à voir quelles seront les priorités du parti, qui compte présenter officiellement son projet complet le 19 novembre prochain.
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