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Avec le projet de loi controversé sur la réforme du Code du travail, le Premier ministre est sur tous les fronts et n'a pas hésité à faire plusieurs concessions pour finaliser le texte de loi.

Alors que le projet de loi El Khomri, dit aussi loi Travail, sur la réforme du Code du travail est de plus en plus contesté, Manuel Valls a gagné un nouveau surnom : M. Compromis.

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En effet, dans la journée de lundi, pour concilier les revendications des syndicats et du patronat, le Premier ministre a pris le dossier en main en effectuant plusieurs modifications du texte, appelées par les uns "reculades", tandis que d’autres y voient des "compromis".

"Je suis là pour trouver les compromis nécessaires"

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"C'est mon rôle de les entendre (les critiques, Ndlr) et de trouver les compromis intelligents, constructifs. Je suis là pour trouver les compromis nécessaires et avancer", a-t-il expliqué lundi soir au JT de France 2. "Nous sommes convaincus que nous pouvons construire une réforme réussie, fruit d’un compromis intelligent et efficace", avait-il déclaré un peu plus tôt dans la matinée lors d’un point presse. "Mais ce n'est pas votre image de réformateur, de combattant de la réforme qui est écornée ?", a demandé David Pujadas. "C'est toujours comme cela qu'on présente les choses, a répondu Manuel Valls. Combattant jusqu'au bout, pour bloquer le pays, pour que demain la réforme soit retirée ? (...) Non, moi je suis là pour trouver les compromis nécessaires et avancer."

Parmi les compromis avancés par le chef du gouvernement : le barème sur le plafonnement des indemnités prud’homales n’est plus qu’indicatif, le forfait jours appliqué aux salariés dans la PME est enlevé, enfin, le temps de travail des apprentis qui devait être étendu jusqu’à 10 heures par jour et 40 heures par semaine a été retoqué. Sur le licenciement économique, le gouvernement a tenu bon devant les syndicats mais a opéré quelques légères modifications, notamment en accroissant le rôle de la justice dans le contrôle des licenciements.

Pour calmer les syndicats les plus réfractaires, Manuel Valls a ajouté de nouvelles mesures : le "compte personnel de formation" sera renforcé et la "garantie jeunes" destinée au moins de 26 ans sans emploi ni formation sera étendue.

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