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Les urnes ont rendu leur verdict. Ce dimanche 19 juin 2022, les Françaises et Français étaient chargés d’élire les 577 députés qui les représenteront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années.
Si la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) se réjouit d’être la première force d’opposition et que le Rassemblement national (RN) célèbre sa percée historique, la coalition des partis qui soutiennent Emmanuel Macron, Ensemble !, ne disposera pas d’une majorité absolue (289 sièges minimum) au palais Bourbon.
Voici les résultats de ce deuxième tour des élections législatives 2022 :
- Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : 133 sièges. "Contrairement aux chiffres du ministère, les projections en sièges de la Nupes comptabilisent donc, dans cet Hémicycle, les députés Joël Aviragnet et Hervé Saulignac", précise toutefois France Info.
- Divers gauche : 20 sièges.
- Ensemble ! : 245 sièges.
- Divers centre : 4 sièges.
- Divers droite : 10 sièges.
- Les Républicains - Union des démocrates et indépendants : 64 sièges.
- Rassemblement national : 89 sièges.
- Droite souverainiste : 1 siège.
- Régionalistes : 10 sièges.
- Divers : 1.
Malgré ses 245 sièges obtenus, la coalition présidentielle ne remporte qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale, ce qui ne permettra pas au gouvernement de faire appliquer ses projets de loi sans convaincre au moins 44 députés de l’opposition.
Une situation délicate pour Emmanuel Macron mais aussi pour la Première ministre, Elisabeth Borne.
Elisabeth Borne est-elle sur la sellette ?
À la veille des élections, le chef de l’Etat avait été clair : les ministres perdants des législatives devront quitter leur poste. La Première ministre a échappé de peu à ce départ précipité de Matignon. Opposée à Noé Gauchard dans la sixième circonscription du Calvados, elle a remporté le deuxième tour avec 52,46% des voix.
Comme le veut la tradition, la cheffe du gouvernement a remis sa "démission de courtoisie" à Emmanuel Macron. Une requête refusée par le président de la République "afin que le gouvernement reste à la tâche", annonce l'Élysée.
Pourtant, la place d’Elisabeth Borne à Matignon n’est pas assurée, en particulier à cause de la puissance de l'opposition à la coalition présidentielle au palais Bourbon.
Faut-il s’attendre à une motion de censure ?
Avec ce chamboulement à l’Assemblée nationale et l’absence d’une majorité présidentielle absolue, c’est tout le gouvernement et la Première ministre qui sont directement menacés. En effet, les groupes d’opposition possèdent une arme pour forcer Elisabeth Borne et ses ministres à quitter leurs fonctions : la motion de censure.
"Pour déposer une motion, un groupe d'opposition doit être composé d'au moins 58 députés. C'est le cas de la Nupes (137 élus), du RN (89 élus) et des Républicains (69 élus avec leurs alliés de l'UDi et des Centristes)", rappelle La Dépêche. Pour qu’elle aboutisse, elle doit obtenir au moins 289 voix "pour".
Au lendemain du deuxième tour, le député LFI, Eric Coquerel a annoncé que sa formation politique allait engager une motion de censure spontanée "dès le 5 juillet (jour du discours de politique générale de la Première ministre devant l'Assemblée) contre l’équipe Borne", indique La Dépêche.
Face à cette situation de crise, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne devraient rapidement annoncer un remaniement.
Un remaniement annoncé
La règle était connue de tous. En perdant les législatives, les ministres doivent aussi quitter leurs fonctions. Voici les trois responsables concernés par cette directive du président de la République :
- Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique.
- Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé
- Justine Benin, secrétaire d'État chargée de la Mer.
Pour les remplacer au plus vite, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a annoncé sur France Inter qu’un remaniement était prévu très prochainement : "On n’a pas l’intention de laisser un gouvernement où il manque un certain nombre de postes. Je pense que compte tenu de l’urgence à agir et de la détermination du président de la République et de la Première ministre, on parle ici en jours plutôt qu’en semaines".
Dès que le président de la République aura rempli ses obligations internationales (Conseil européen, G7 et sommet de l’Otan), il pourra s’atteler à former des alliances politiques en intégrant certains membres de l’opposition dans "le gouvernement élargi". Pour l’heure, des portefeuilles comme le logement, le numérique ou les anciens combattants ne sont toujours pas attribués.