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En haussant le ton lundi après-midi devant le Congrès réuni à Versailles, François Hollande a moyennement convaincu l’opposition de droite tout en perturbant une partie de sa majorité.
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Il faut dire que le président de la République a égrainé plusieurs mesures demandées par la droite, dont l’une retoquée par cette dernière au cours du mandat de Nicolas Sarkozy. Il s’agit d’une mesure constitutionnelle intégrée dans le rapport qu’Edouard Balladur avait remis en 2007 à Nicolas Sarkozy afin de moderniser les institutions.
Déchéance de la nationalité, embauche de policiers…
Et ce n’est pas tout, puisque François Hollande a également avancé plusieurs mesures du camp adverse : assignations à résidence, déchéance de la nationalité, fiches S… Selon Le Parisien, le Premier ministre n’est pas étranger à ce virage sécuritaire puisque "il a participé à l’élaboration du discours" et "a beaucoup poussé en ce sens." François Hollande a également annoncé une embauche supplémentaire de 5 000 policiers et gendarmes.
"En gros, on nous propose d’échanger des libertés contre la sécurité"
Un tournant sécuritaire qui a fait grincer des dents à la gauche de la gauche. Ainsi de Jean-Luc Mélenchon, ancien leader du Front de gauche : "En gros, on nous propose d’échanger des libertés contre la sécurité." Pour lui, l’état d’urgence souhaité par le président revient à "fabriquer un état d’exception permanent", "un genre de Patriot Act", comme aux Etats-Unis. "Je crains que certaines mesures ouvrent une surenchère de la droite et de l'extrême droite", a surenchéri son bras doit Eric Coquerel, cité par Le Parisien.
De son côté, l’ancien ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon, a déclaré sur Public Sénat qu’il ne voyait "pas le caractère dissuasif" de la déchéance de la nationalité française. "Quand on est à ce stade de déshumanisation, je ne pense pas qu'on dise à quelqu'un : 'attention vous pourriez être déchu de votre nationalité' l'empêche de faire quoi que ce soit.", a-t-il argumenté.
"Nous serons vigilants et circonspects sur la perspective de la création d’un nouveau régime d’exception dans la Constitution.", a réagi Pierre Laurent, secrétaire national du PC, ajoutant que "la prolongation pour 3 mois (de l’état d’urgence) peut être justifiée ; elle peut aussi susciter des problèmes en termes de libertés fondamentales."
"Un état d'urgence, soit. Mais trois mois c'est trop long. Et on ne peut pas modifier la Constitution sous le coup de l'émotion", a estimé pour sa part le député PS Pouria Amirshahi, cité dans Libération .
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