Une conductrice a saisi le Conseil d'État après avoir reçu une contravention pour stationnement. Et la juridiction lui a donné raison. Explications.
Elle ne parle jamais aux médias. Brigitte Macron a accordé sa première interview télévisée à TF1 jeudi 16 janvier, après un premier duplex pour lancer l’opération Pièces jaunes la semaine dernière, éclipsé par la conférence de presse de Carlos Ghosn. Cette fois-ci, la Première dame s’est pliée au jeu du face à face avec Gilles Bouleau, présentateur phare du journal de la première chaîne. Pendant une dizaine de minutes, elle a répondu à toutes les questions qui lui étaient posées, n’hésitant pas à revenir sur le quinquennat de son époux, notamment les moments qui ont fait polémique.
Une petite phrase en particulier, prononcée en septembre 2018, colle depuis à la peau d’Emmanuel Macron : interpellé par un jeune chômeur lors des Journées du patrimoine, il lui avait conseillé de "traverser la rue" pour trouver du travail dans un restaurant. "Je traverse la rue, je vous en trouve, du travail", avait alors expliqué le chef de l’Etat. Plus d’un an après cet épisode, la Première dame ne mâche pas ses mots.
Brigitte Macron : elle n’hésite pas à reprendre son mari
"Un mot peut vous condamner", explique-t-elle à Gilles Bouleau, avant de donner les origines de cette petite phrase. "La veille on était au restaurant et le restaurateur nous a dit : ‘Le premier qui va traverser la rue, je lui donne un boulot, parce que j’ai besoin de travailleurs auprès de moi. Et cette phrase qu’Emmanuel a dite à ce moment-là, c’est la phrase qu’il avait entendue, que le restaurateur avait dite la veille". Si Brigitte Macron dévoile ainsi la manière dont cette injonction est venue au président de la République, elle ne le défend pas pour autant.
La Première dame n’hésite pas en effet à être très critique envers son époux lorsqu’elle le juge utile et elle lui a fait savoir à ce moment-là. "Tu es dans l’enceinte de l’Elysée, c’est compliqué de dire à un jeune homme une phrase comme celle-là", lui a-t-elle expliqué. "Bien évidemment, on n’a pas à la dire", a précisé Brigitte Macron à Gilles Bouleau, "mais quelquefois, on a des phrases qui sortent spontanément, qui nuisent à notre image, mais c’est trop tard, la phrase est dite. On est dans une époque où un mot peut vous condamner et vous êtes réduite indéfiniment à ce mot". Alors que de nombreux détracteurs du chef de l’Etat l’accusent d’arrogance, Brigitte Macron a démenti fermement ce trait de caractère chez son époux : "Cette assurance qu’il a, c’est une assurance de la connaissance. Mais peut-être que quelque chose dans la forme ne convient pas", a-t-elle admis.
Après plus de deux ans et demi à l’Elysée, Brigitte Macron est à la fois une Première dame populaire et critiquée, parfois même violemment insultée sur les réseaux sociaux. Elle s’est confiée sur cette situation, dont elle souffre parfois.
Brigitte Macron : ce qu’elle reproche aux réseaux sociaux
Emmanuel et Brigitte Macron son habitués aux attaques sur leur couple, qui se sont multipliées depuis leur arrivée à l’Elysée. Il y a quelques mois, la Première dame a été violemment insultée sur les réseaux sociaux par le président brésilien Jair Bolsonaro, ce qui avait soulevé un tollé en France mais aussi à l’international. Des anonymes et des personnalités n’avaient alors pas hésité à lui apporter leur soutien. Brigitte Macron ne se laisse pas atteindre par ces critiques, comme elle l’a expliqué sur TF1 : "On n’a pas à parler de nous. De toute façon, mes problèmes, je me débrouille avec. Et je n’ai pas à étaler mes états d’âme sur la place publique, ce n’est pas dans ma nature. Je continue à tracer. Quand j’ai quelque chose à dire, je l’écris".
Pourtant, la Première dame se montre bien moins compréhensive sur la haine qui peut être répandue sur les réseaux sociaux. "C’est terrible", a-t-elle assuré à Gilles Bouleau, ajoutant : "C’est invraisemblable. Cette violence verbale à l’abri de l’anonymat, ça, je trouve ça insensé. Je trouve insensé que l’on tolère l’anonymat. Puisque lorsqu’on reçoit des menaces verbales, il y a des sanctions judiciaires. Là, il n’y a rien. C’est-à-dire qu’on peut vous assassiner en toute liberté".
Des insultes, parfois même des menaces, qui vont de pair avec leur arrivée à l’Elysée. Un destin que n’imaginait pas Brigitte Macron, qui a, avant tout, choisi de soutenir son époux.
Brigitte Macron : un sacrifice pour Emmanuel Macron ?
Brigitte Macron ne s’imaginait pas Première dame. Lors de l’entretien accordé à Gilles Bouleau sur TF1, elle a affirmé, évoquant la présidence que "c’est lui qui voulait [Emmanuel Macron, NDLR]. C’est lui qui sentait qu’il avait en lui la capacité de réformer (…) Quand j’ai vu ça, je me suis dit : ‘Bon, je n’ai plus qu’à l’accompagner'".
Depuis, Brigitte Macron se fait discrète à l'Elysée : celle qui ne s'exprime jamais vient de monter sur le devant de la scène pour l’opération des Pièces jaunes, dont elle a repris le flambeau. Poussera-t-elle Emmanuel Macron vers un second mandat ? "Je ne me projette que dans le présent", a-t-elle affirmé sur TF1, concluant : "De toute façon, ce que je souhaite ou pas n’a pas à intervenir. Il fera ce qu’il voudra, et je serais là pour lui". A deux ans de la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Macron n'a pas encore fait part de ses attentions pour 2022.