Ils en sont presque "venus aux mains", l'envers du vote a l'Assemblée nationaleIllustrationIstock
Les membres de l'Assemblée nationale ont désormais élu la totalité des postes clés du Palais Bourbon, non sans tensions. Retour sur une semaine explosive entre les députés.
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Depuis une semaine, l'Assemblée nationale est au cœur de désaccords et de profondes divisions qui remettent déjà en question les avancées sociales et économiques pour ces douze prochains mois. Entre altercation, tentative de triche aux urnes et critiques sur tous les fronts, retour sur une semaine pour le moins rythmée de cette nouvelle Assemblée du palais Bourbon. 

La réélection critiquée de Yaël Braun-Pivet 

La première division entre les députés n'a pas tardé à sortir de terre. La réélection de Yaël Braun-Pivet (du camp macroniste) ce jeudi 17 juillet à la présidence de l'Assemblée Nationale a suscité la colère du Nouveau Front Populaire, qui dénonce "la fébrilité" du camp d'Emmanuel Macron. Selon le parti, le président de la République a volontairement accepté la démission de Gabriel Attal et de son gouvernement, la veille de ces élections à la présidence, pour permettre à ses 17 ministres démissionnaires, également élus députés, d'apporter leur voix en faveur de Yaël Braun-Pivet

"Les magouilles ont primé sur le résultat de ces urnes, qui donnaient le Nouveau Front Populaire comme nouvelle force politique. Il se trouve que siège 17 ministres d'un gouvernement qui gèrent les affaires courantes, et députés" ont pu voter (Gabriel Attal ou encore Gérald Darmanin) (...) "Ils avaient besoin de ces 17 voix pour battre notre candidature commune" incarnée par André Chassaigne évoque Mathilde Panot auprès de BFMTV. Pour rappel, la différence de voix entre Yaël Braun-Pivet et le représentant du Nouveau Front Populaire était d'une dizaine de bulletins. Mais le climat de tension va bien plus loin. Certains députés du NFP ont refusé de serrer la main à un député RN devant les caméras. D'autres ont également failli en venir aux mains. Explications. 

Le benjamin de l'Assemblée au cœur des tensions 

Les mésaventures de cette nouvelle Assemblée nationale continuent. Le même jour que cette élection pour la présidence de l'Assemblée nationale, l'attention est tournée vers l'urne. Et comme la tradition le veut, c'est le benjamin de l'hémicycle qui reste à proximité de l'urne dans laquelle chaque député vient y mettre son bulletin. Cette année, le plus jeune député se nomme Flavien Termet, âgé de 22 ans, au service du Rassemblement National. La main tendue pour saluer chacun des 576 autres députés, ce dernier s'est fait ignorer par de nombreuses personnalités politiques, notamment par les membres de la France Insoumise et plus largement du Nouveau Front Populaire. 

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Sandrine Rousseau, qui fait partie des récalcitrants à cette poignée de main, s'est justifiée auprès de TF1 : "J'ai refusé de lui serrer la main, ces gens-là sont à l'opposer de mes valeurs (...) je ne serre pas la main du Rassemblement National (...) serrer la main, c'est déjà les banaliser, donc non". Le principal intéressé accuse LFI de "méthodes staliniennes" : 

Mais une altercation entre des députés RN et macroniste a également eu lieu, le même soir. Voici ce qu'il faut retenir.  

"Le ton monte et l'on en vient presque aux mains" 

Le vote pour la présidence de l'Assemblée nationale terminé la veille, c'est au tour des autres postes principaux du Palais Bourbon d'être convoités, particulièrement ceux des vice-présidents et des secrétaires. De nouvelles élections sont ainsi organisées vendredi dernier et très vite, c'est la stupéfaction."Dix enveloppes en trop" ont été retrouvées dans les urnes, annoncent Yaël Braun-Pivet lors du premier scrutin permettant d'élire les six vice-présidents de l'Assemblée. L'élection est réorganisée une seconde fois. En cours de soirée de ce vendredi 19 juillet, ce sont tous les postes de l'Assemblée qui ont élu, avec l'organisation de plusieurs scrutins. Le RN n'obtient aucun poste au sein de l'Assemblée et quitte les lieux avant même la fin des élections, tandis que la gauche sort grande gagnante avec plusieurs postes stratégiques qu'elle remporte. 

Marine Le Pen dénonce à la presse un "déni de démocratie" ayant conduit les macronistes et la gauche à les priver de postes à responsabilité, peut-on lire auprès du Figaro. Elle dénonce également des "magouilles" et c'est alors que Nicolas Turquois député MoDem "l'interrompt en criant à plusieurs reprises : je refuse d'entendre des choses pareilles". 

C'est ainsi que "Jean-Philippe Tanguy et Emeric Salmon (RN) se précipitent alors vers le macroniste pour lui demander de se taire". Toujours auprès du Figaro, on apprend alors que les huissiers sur place ont dû intervenir pour "calmer les esprits". 

Les derniers postes de l'Assemblée sont encore à pourvoir. Le RN étant parti, les députés macronistes pensent alors s'assurer les postes de secrétaires restants, mais ils se sont finalement pris le revers de la médaille. Nombreux d'entre eux quittent également l'Assemblée avant la fin des différents tours : "les macronistes étaient trop confiants et on les a vus quitter les lieux petit à petit", évoque un député. Le NFP remporte alors 9 postes de secrétaires sur 12, de quoi raviver les tensions au cœur de la Macronie.