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Présenté mardi soir, le tout nouveau gouvernement de Manuel Valls doit maintenant s'atteler à travailler sur plusieurs dossiers chauds. Et alors que deux tiers des Français sont mécontents du choix de cette nouvelle équipe, la tâche s'annonce ardue.
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Le gouvernement Valls II a du pain sur la planche. Troisième gouvernement présenté depuis le début du mandat de François Hollande, celui-ci est attendu au tournant par les Français. Deux tiers d’entre eux (63%) se disent en effet mécontents de sa composition et 55% sont même favorables à une dissolution de l’Assemblée nationale, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud-Radio diffusé mercredi. La rentrée s’annonce donc risquée pour Manuel Valls et ses troupes. Le point sur les dossiers chauds qu’ils vont devoir gérer.

L’emploi

Au lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement, les chiffres du chômage pour le mois de juillet ont été dévoilés. Et ils ne sont pas bons. Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 0,8% et atteint désormais le chiffre de 3,424 millions. Pour tenir la promesse faite par François Hollande d’inverser la courbe du chômage, l’exécutif mise notamment sur le développement de l’apprentissage mais aussi, et surtout, sur le pacte de responsabilité. Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l’Economie devrait également avoir un rôle à jouer. Proche du patronat et à l’opposé de son prédécesseur, celui-ci prône notamment une politique de rigueur et de soutien aux entreprises.  De son côté, Manuel Valls a prononcé mercredi un discours lors de l’université d’été du Medef qui a conquis les patrons et fait bondir la gauche. Le Premier ministre a notamment déclaré "aimer l'entreprise" et a appelé à cesser "d'opposer la gauche et le monde de l'entreprise". "Quand les entreprises gagnent des marchés, c'est la France qui gagne", a-t-il assuré.

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Les rythmes scolaires

C’est la tâche délicate qui attend la toute nouvelle ministre de l’Education nationale. Première femme à accéder à ce poste, Najat Vallaud-Belkacem sait qu’elle est attendue sur ce point. Loin d’être experte dans ce domaine, l’ex-porte-parole du gouvernement pourra toutefois compter sur son sens aigu de la communication. Avant elle, Vincent Peillon s’y était brûlé les ailes. Sa côte de popularité avait en effet été durement touchée par la mise en place de cette réforme à la rentrée 2013. Actuellement, 22% des élèves du territoire sont concernés par cette mesure devenue obligatoire. Tous devront en effet l’être à cette rentrée prévue dans seulement quelques jours.

La réforme territoriale

Adoptée à la fin du mois dernier, cette réforme prévoit de faire passer de 22 à 13 le nombre de régions de France. Une mesure qui entraîne des regroupements de régions et qui se retrouve vivement critiquée à droite comme à gauche. Et alors que les élections sénatoriales doivent avoir lieu le 28 septembre, la Haute Assemblée pourrait basculer à droite et ainsi compromettre l’issue positive du passage de ce texte devant le Sénat à l’automne.

Le pouvoir d’achat

Arnaud Montebourg était très attendu sur ce point. C’est désormais Emmanuel Macron qui devra se montrer convaincant aux yeux des Français dans sa lutte pour améliorer leur pouvoir d’achat. L’ancien ministre de l’Economie avait annoncé son souhait de redonner quelques 6 milliards d’euros aux ménages les plus modestes. Pour ce faire, François Hollande a quant à lui notamment évoqué un projet de loi qui visera à réformer les professions réglementées et ce, dès septembre. Le président de la République envisage par ailleurs de réglementer l’ouverture des magasins le dimanche.

Le budget

Si les ménages les plus modestes devraient bénéficier d’un coup de pouce du gouvernement, certains autres pourraient être touchés par une augmentation de la pression fiscale. L’exécutif doit en effet opérer un serrage de ceinture généralisé pour tenir le budget qu’il s’est fixé. En plus des coupes dans les dépenses publiques, il devrait ainsi être amené à augmenter la pression fiscale sur certaines franges de la population.

Le logement

Le président a promis un nouveau "plan de relance" qui "touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements". Des mesures fiscales pour encourager l'investissement locatif sont ainsi attendues. Les écologistes ont par ailleurs d’ores et déjà prévenu qu’ils ne laisseraient pas le Premier ministre « détricoter » la loi Alur mise en place par l’ex-ministre en charge du Logement, Cécile Duflot.

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