Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Réformera, réformera pas ? Le chantier-"mère" du quinquennat d’Emmanuel Macron, la transformation du système de solidarité intergénérationnel français, est en pause depuis maintenant plus d’un an. Après une longue phase de discussion avec les partenaires sociaux, menée pour partie par Jean-Paul Delevoye, l’exécutif amorce, en effet, la transition à la fin de l’année 2019. Le projet, hélas pour le président de la République, s’embourbe dans un conflit social historique et des débats houleux à l’Assemblée nationale. Mais ce n’est pas ça qui ralentit finalement la cadence.
Au début de l’année 2020, la pandémie met un coup d’arrêt net à la réforme. La crise sanitaire pousse le chef de l’État à annoncer la suspension de toutes les réformes dès la mi-mars, rappelle Le Figaro, "à commencer par la réforme des retraites". Les priorités ont évolué et ne sont plus les mêmes.
Emmanuel Macron va-t-il relancer la réforme des retraites ?
Dorénavant, la France avance dans son troisième processus de déconfinement. Le pays, mis sous cloche à trois reprises et placé en couvre-feu au moins autant de fois, respire de nouveau. Peu à peu, les Françaises et les Français regagnent un pan de la liberté qu’ils avaient perdu au profit de gestion de l’épidémie de coronavirus Covid-19. Dès lors, en témoignent les nombreux appels du pied de Bruno Le Maire, il apparaît difficile de ne pas repenser aux sujets précédemment mis en suspens. À commencer, une fois encore, par la réforme des retraites.
Un avis que partage, de toute évidence, le chef de l’État. Ce dernier s’est, en effet, exprimé assez extensivement sur la question, pour rappeler notamment combien son projet est ambitieux. Quelles promesses peut-on lire derrière de pareils propos ?
Ce qu’Emmanuel Macron pense vraiment de sa réforme des retraites
Pour le ministre de l’Économie, la question ne se pose pas : il faut une réforme des retraites. Pas nécessairement celle que voulait Emmanuel Macron au moment de son élection ; qui vise davantage à transformer le système qu’à jouer sur ses seuls paramètres. Bruno Le Maire l’a déjà fait savoir, il se contenterait bien volontiers d’un report de l’âge de départ ou de toute autre évolution susceptible de ramener un peu d’argent dans les caisses de l’État.
Pour Emmanuel Macron, le sujet apparaît peut-être plus délicat, note BFMTV. Il n’est plus sûr de sa capacité à poursuivre la transformation engagée. "Je ne pense pas que la réforme initialement envisagée puisse être reprise en l'état", a-t-il en effet, assuré en marge d’un déplacement à Martel, dans le Lot.
"Je vais être franc. La réforme était ambitieuse, extrêmement complexe, et du coup, elle était porteuse d'inquiétudes. Il faut le reconnaître", poursuit-il ensuite. Et lui de ne plus exclure, désormais, l’abandon pur et simple du projet…
La réforme des retraites sera-t-elle finalement (et définitivement ?) abandonnée ?
Le chef de l’État a été on ne peut plus clair : il n’est pas sûr que la réforme des retraites reprenne. Elle n’est, de toute façon, pas sa priorité. Loin de là. Il entend avant toute chose se concentrer sur "la reprise de l’activité" et la "solidité des finances publiques" ; toutes deux considérablement entamées par la crise sanitaire avec laquelle les Français ont dû composer des mois durant.
Il ne s’interdit d’ailleurs plus d’abandonner purement et simplement le texte initial. "Rien n’est exclu", a-t-il simplement déclaré. Et d’ajouter, quand il est questionné sur un éventuel renoncement : "C’est trop tôt pour répondre, mais en tout cas, ça ne sera pas la même [réforme, ndlr]". Une première.