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Emmanuel Macron a retenu les erreurs de son prédécesseur et il est bien décidé à ne pas les répéter. Presque un an après son élection, Planet fait le point sur cinq grands changements.
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Les médias : plus jamais ça

La relation entre Emmanuel Macron et François Hollande a été scrutée ces derniers jours à la faveur du livre qu’a sorti l’ancien président, Les Leçons du pouvoir. L’ex-chef de l’Etat n’hésite pas, par exemple, à tancer la méthode ferme de son successeur. Si la vision sociale-démocrate de François Hollande, et celle du centre-droit d’Emmanuel Macron se rejoignent par moment, leur style et leur manière d’exercer le pouvoir s'opposent largement, à commencer par leurs rapports aux médias.

L’ancien président socialiste avait la réputation d’être facile d’accès, jamais avare d’un jeu de mot ou d’une bonne formule dont il a le secret. Cela lui a coûté d’ailleurs avec la publication de Un président ne devrait pas dire ça, de Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Publié en octobre 2016, l’ouvrage a été très lourd dans la besace de François Hollande, et l’a acculé au renoncement, acté par son intervention du 1 décembre 2016 au cours de laquelle il explique alors qu’il ne se représentera pas.

A l’inverse, Emmanuel Macron a mis en place une communication verrouillée au point que ses relations avec les journalistes se sont crispées. "Pendant toute sa campagne, Emmanuel Macron a joué sur la défiance des Français à l’égard des médias. Il les a volontairement mis à l’écart, entraînant de nombreuses réactions dans le monde de la presse. Pendant un temps, il a pensé qu’il pourrait se passer d'eux", analyse Arnaud Mercier, professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris II (Panthéon-Assas), ajoutant que : "les médias et Emmanuel Macron se sont regardés un temps comme des chiens de faïence". Le chef de l'Etat, même s'il sera par deux fois à la télévision cette semaine, privilégie la discrétion ou ses propres médias sur les réseaux sociaux.

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Normal contre vertical

Cette distance avec les médias est à mettre en lien avec la façon dont François Hollande et Emmanuel Macron se sont saisis de la fonction présidentielle.

En succédant à Nicolas Sarkozy, François Hollande a fait valoir son côté ‘’normal’’ et a mis de côté tout ce qui pouvait être bling-bling, mais cela ne lui a pas toujours été favorable. L’ex-président socialiste a été perçu comme "mou", au point qu’il a lui-même choisi de se saisir de l’expression, en déclarant alors qu’il parlait de football : "Parfois les mous peuvent atteindre la perfection, la subtilité, l’élégance, la surprise". D’autres ont affublé l’ancien patron du PS du surnoms tout aussi évocateurs que "Flanby" ou "Pépère".

Chez Emmanuel Macron, l’incarnation du pouvoir est "jupitérienne", comprendre : au-dessus avec des références quasi monarchiques. Le président a instauré une autorité verticale, il donne la direction du gouvernement mais le quotidien en revient à son Premier ministre. "Il n’y a pas de divergences, mais un processus de décision conforme aux institutions : le premier ministre instruit, propose les options et le président tranche ",  relatait ainsi une source du Mondeà la mi-mars.

Main de fer dans ungant de velours su r le parti

François Hollande a dû faire face pendant son quinquennat a une levée de boucliers de la part de son propre camp : les frondeurs. Sorti du bois dès octobre 2012 après l’approbation du Pacte budgétaire européen, le groupe de socialistes refusant de suivre systématiquement la ligne gouvernementale est ensuite monté en intensité, particulièrement face à Manuel Valls. En mai 2016, presque 60 députés de gauche signent une motion de censure contre la loi travail.

En créant une machine politique nouvelle et taillée à sa mesure, Emmanuel Macron a limité le risque de scission dans son propre camp. Le fonctionnement de La République en Marche – le nom du parti – lui a d’ailleurs permis de décider qui en serait le leader après son accès aux fonctions suprêmes, Christophe Castaner en l'occurence. Ce qui n’a pas été sans susciter quelques crispations. A la veille du Congrès, 100 marcheurs avaient annoncé leur intention de quitter le parti. 

Si globalement, l'unité est de mise à LaRem, la loi asile et immigration a récemment entraîné quelques tensions. Des élus de la majorité ont ainsi déposé plusieurs centaine d'amendements au texte de Gérard Collomb.

S’exposer mais pas trop

La vie privée de François Hollande lui a beaucoup coûté. Au JT de France 2, mardi soir, alors qu’il présentait son nouveau livre, Les Leçons du pouvoir, il a lui-même reconnu une certaine responsabilité dans la publication des photos de Closer, le montrant sur un scooter, devant chez Julie Gayet. La sortie du livre de Valérie Trierweiler, Merci pour ce moment, s'ajoutera au scandales dévoilant l'expression ''sans-dent'' dont aurait usé le locataire de l'Elysée.

Emmanuel Macron a lui dès le début pris la main sur son histoire, non sans l’influence de son épouse ainsi que le confiait Maëlle Brun dans Brigitte Macron, l’affranchie. Le couple a pu compter sur son amitié avec Mimi Marchand, patronne de l’agence Bestimage. Pas question de se laisser dépasser par son histoire d’amour, la professeure de français et son ancien élève ont réussi à imposer leur storytelling et faire de leur rencontre une force.

Emmanuel Macron a par ailleurs perçu rapidement la crispation que pourrait représenter son épouse aux yeux des Français et élaboré, dès l'été 2017, une charte de la Première dame. 

Sujet clivant

Etait-ce vraiment une erreur ? En faisant adopter la loi du mariage pour tous, François Hollande a été accusé de passer en force sur une mesure qui figurait dans son programme.

Emmanuel Macron, lui, favorable à la PMA semble vouloir éviter ce genre de clivage. Ainsi que l’expliquait Bruno Cautrès, politologue, à Planet, l’actuel chef de l’Etat a été profondément marqué par les manifestations et la mobilisation de la manif pour tous : "Emmanuel Macron a en tête une critique qui a été faite à François Hollande au début de son mandat. Il était alors tancé sur le fait que l’urgence était plutôt sociaux-économique et que le mariage pour tous n’était pas la priorité".

Résultat, le chef de l’Etat avance avec des pincettes. Si Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes, assure que les familles LGBT+ ont le soutien du gouvernement, de l’autre côté, Emmanuel Macron veut rassurer l’Eglise, en démontre son discours au collège des Evêques de France.