A l’approche des fêtes, de nombreux consommateurs passent par internet pour faire leurs achats. Attention, cette période est également propice à la fraude.
"Nous ne les publions pas", reconnaissent sans trembler les équipes des services financiers de la mairie de Paris. Elles évoquent pourtant les "budgets supplémentaires", des documents dont la loi NOTRe rend obligatoire la diffusion par les communes, de sorte à ce qu’ils soient accessibles aux administrés. Si, d’aventure, la ville était condamnée, ce serait pourtant à eux de payer, rappelle Capital, qui vient de publier un article fouillé sur la gestion financière de la cité de l’amour. Le fait est que la maire pourrait avoir du soucis à se faire.
Car les habillages comptables ne se limiteraient pas à quelques documents non publiés, si importants puissent-ils être. Elle est aussi accusée de mentir sur la question des impôts, qu’elle avait promis avant son élection de ne pas monter — un engagement de campagne d’ailleurs réitéré dans l’espoir de mieux briguer sa propre succession. Pourtant, cette affirmation est fausse et démentie par des hautes autorités, affirme le mensuel spécialisé en économie. Nommément, la Chambre régional des comptes qui, d’après le site d’information, "lui avait pourtant enjoint en termes polis de cesser de mentir". Voici ce qu’avaient écrits les magistrats : "La ville devra veiller dans sa communication financière à prévenir toute ambiguïté entre les notions de stabilité de la fiscalité et celle, plus restrictive, de stabilité des impôts locaux".
Certes, Anne Hidalgo n’a pas augmenter les taux de la taxe foncière ou de la taxe d’habitation. En revanche, elle ne peut pas en dire autant de la taxe de séjour, des droits de mutations, de la taxe sur les résidences secondaires ou, par exemple, du montant des amendes et des divers redevances que ses administrés doivent payer. Plus grave encore, peut-être, elle n’hésiterait pas à s’arranger avec les chiffres pour maquiller son budget…
Anne Hidalgo a-t-elle des problèmes de budget ?
"Pour enfumer les citoyens, les argentiers de la capitale ont recours à un procédé autrement audacieux : ils glissent des chiffres erronés dans leurs présentations comptables", accuse sans ambage Capital, qui se base sur les différences entre les informations déclarées par Paris et par Bercy. Parfois, l’écart se chiffre en centaines de millions d'euros, comme quand il est question d’aborder la dette totale de la ville, minus les emprunts obligataires et les crédits octroyés par des établissements financiers. Anne Hidalgo annonce un compte de 192 630 535,11 euros… Contre 1 045 984,92 euros pour le ministère de l’économie. Soit 853 millions d’euros de disparus.
La maire pourrait donc mentir sur la dette par tête de ses administrés, qui passe de 3 039 euros par habitant - soit une somme supérieure à celles des autres métropoles de France - à 2 557,58 euros par résident. Ce qui, dans ce cas, est largement moins élevé que la moyenne.
Anne Hidalgo aurait également gonflé son excédent en ajoutant la vente de certaines propriétés immobilières, pour plus de 200 millions d’euros par an, environ. De quoi faire baisser la durée théorique de remboursement à 10 ans, sous réserve d’utiliser l’intégralité de la capacité d'autofinancement de la ville, contre 14 sans cet habillage comptable.