De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Mais où sont passés les députés ? Selon Europe 1, l'absentéisme à l'Assemblée nationale a bondi de 20 % depuis la rentrée parlementaire. Sur les 577 députés, plus de 300 ne siègent plus lors des séances de Questions au gouvernement.
"En commission, l’ambiance est crépusculaire : de plus en plus d’élus signent la feuille d’émargement puis repartent aussi vite, relate la radio. Tous les quinze jours au moins, un député supplie le patron de l’Assemblée de ne pas le sanctionner financièrement pour absentéisme." Du jamais-vu au Parlement : il y a cinq ans, le lieu du pouvoir législatif était resté bondé jusqu'à Noël.
A lire aussi - Absentéisme : des sénateurs sanctionnés au porte-monnaie
Des frondeurs plus nombreux que les députés loyalistes
Cet absentéisme peut avoir des répercutions sur les votes. Ainsi, mercredi dernier, l'Hémicycle était pratiquement désert lors d'une discussion sur le budget 2017. Résultat, une poignée de frondeurs ont réussi à retoquer deux mesures budgétaires, car les députés loyalistes n'étaient pas assez nombreux ce jour-là... Depuis, Bruno Leroux, le chef de file des députés PS, joue les gendarmes et contrôle chaque absence.
A gauche, "le bilan du quinquennat est devenu un boulet"
Mais pourquoi un tel absentéisme, du moins si tôt avant la présidentielle ? Premièrement, dans le contexte actuel, les députés de gauche se font discrets. "Le bilan du quinquennat est devenu un boulet", confie-t-on à Europe 1. Rester dans sa circonscription reste alors le meilleur moyen de se départir de la politique nationale. "On enchaîne les inaugurations, les mariages, les chrysanthèmes", raconte un député. C’est notre dernière chance de garder notre siège." A droite, on a désormais d'yeux que pour la bataille de la primaire des Républicains. "À quoi bon perdre notre temps à l’Assemblée ?", s’interroge un sarkozyste.
Enfin, les sujets à l'ordre du jour à l'Assemblée peuvent aussi expliquer cet absentéisme. En dehors du budget, les textes débattus concernent la montagne, la pêche, ou encore l’outre-mer. Des projets consensuels, sans réel enjeu politique.
"Aujourd’hui, le quinquennat, c’est fini"
"Aujourd’hui, le quinquennat, c’est fini. Les primaires ont fait passer le mandat présidentiel en France à quatre ans", résume le député (Divers gauche) de Charente-Maritime, Olivier Falorni. "Le temps utile de la politique s’est considérablement réduit. Il y a des campagnes qui sont menées sur le terrain, et malheureusement, ça affecte le travail parlementaire", estime-t-il
Vidéo sur le même thème : Assemblée nationale : Des députés finistériens absents