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“Le département est placé en vigilance orange”. “Attention, vigilance rouge”. Depuis plusieurs semaines - et ce fut le cas en particulier au cours du week-end du 26 et 27 octobre dans les départements proches de la Méditerranée - des messages prévenant les populations locales des risques liés aux fortes pluies se multiplient. Mais d’où viennent-ils exactement ? Qui en décide ? Et quelles sont les différences entre ces différents messages ?
Vigilance ou alerte ?
La “Vigilance” est un dispositif de Météo-France créé en 2001 qui vise à informer les citoyens, les autorités publiques ainsi que les médias des risques liés aux phénomènes météorologiques. Ces risques sont regroupés en quatre niveaux associés à différentes couleurs :
- Vert : aucun risque particulier
- Jaune : il faut se montrer attentif. Une situation météo habituelle, telle que Mistral dans certaines régions, peut évoluer en un coup de vent plus violent
- Orange : dans ce cas, une grande vigilance est de mise. Des situations dangereuses peuvent se produire en raison de fortes pluies, de chutes de neige ou d’autres phénomènes dangereux anticipés par les prévisionnistes.
- Rouge : vigilance absolue. Des phénomènes d’une intensité rare sont prévus. Il faut absolument respecter les consignes de sécurité émises par les pouvoirs publics.
Les pouvoirs publics, justement, sont quant à eux responsable de lancer ou non des alertes liées à ces niveaux de vigilance. Ce sont souvent les préfectures qui diffusent des messages pour prévenir les populations locales des risques d’inondations, par exemple. Elles indiquent les conduites à tenir et peuvent éventuellement fermer des routes.
Qui décide des niveaux de Vigilance ?
Les prévisionnistes de Météo-France décident des niveaux de Vigilance “de manière collégiale”, est-il indiqué dans ce texte explicatif. Les données des centres régionaux sont croisées quotidiennement afin de mettre à jour la carte des départements et, le cas échéant, publier un bulletin de Vigilance qui contient des informations sur les risques météorologiques, leur localisation, la date de début et de fin de l’événement et les conduites à tenir. Cette mise à jour a lieu au minimum deux fois par jour, à 6h du matin et à 16h, et ce tous les jours de la semaine, parfois plus souvent en cas de nécessité.
UNe porte-parole de Météo-France précise à la rédaction de Planet :
“Un outil informatique collaboratif permet aux 7 chefs prévisionnistes interrégionaux et au chef prévisionniste national de saisir, échanger et diffuser les informations de Vigilance.”
En tout, 88 prévisionnistes travaillent à la production et la mise à jour des cartes.
Comment ces bulletins sont-ils élaborés ?
La surveillance météorologique repose en premier lieu sur l’observation “grâce à des radars, des satellites, des stations de surface, des bouées ancrées en mer”, précise-t-on chez Météo-France. Cela permet de réaliser des mesures d’humidité, de température ou encore de pression. L’organisme peut ainsi obtenir et traiter ”plus de 30 millions de données par jour.”
Ensuite, des outils informatiques très puissants permettent de modéliser les phénomènes à grande échelle ainsi qu’au niveau local.
Le niveau de vigilance repose notamment sur la “sensibilité des territoires” à tel ou tel phénomène météorologique. Cela signifie que, selon les zones, ces derniers n’auront pas forcément le même impact. “Quelques centimètres de neige peuvent suffire à perturber le trafic routier et le réseau de transports en commun à Marseille ou Paris, alors qu’ils n’ont que peu de conséquences dans les zones de montagne plus accoutumées”, détaille une porte-parole de Météo-France.
Observation et collecte des données permettent ensuite d’obtenir enfin des analyses à l’origine des bulletins de prévision. Pas moins de 600 personnes sont affectées au traitement de ces données au sein de Météo-France.
Quel est le rôle de “Vigicrues”?
L’une des situations ayant donné lieu récemment à des niveaux de Vigilance élevés concerne spécifiquement les crues. La veille à leur sujet est supervisée par le Service Central d’Hydrométéorologie et d’Appui à la Prévision des Inondations (Schapi). Ce dernier diffuse depuis 2021 les informations relatives à ces risques grâce au dispositif “Vigicrues”, relayé par Météo-France.